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Ellory aurait pu parfaitement faire ce son roman un épisode ou même une saison complète de l'extra-ordinaire série TV The Shield créée par Shawn Ryan.
D'ailleurs, le héros de The Shield partage avec celui du roman, outre le fait d'avoir lui aussi un cœur sombre, les mêmes premières lettres de son nom et prénom : Vic Mackey et Vincent Madigan. Un hasard, un signe ?
Tous deux incarnent des flics rongés par la corruption, qui vont vite se retrouver confronter à la chute des dominos qu'ils ont mis des années à dresser. Une chute à la fois lente et fulgurante, qui leur interdit le droit à une quelconque forme de rédemption.
Vincent Madigan a dépassé la stade de la rédemption, il a déjà les deux pieds dans une mare de sang, menaçant de s'y noyer définitivement au moindre faux pas.
Et seconde prise de conscience : ce cœur sombre et brisé, c'est le roman lui-même, l'objet que l'on tient en main. Il devient le réceptacle des angoisses et de la culpabilité de Madigan. Il palpite de ses montées d’adrénaline et de ses regrets. Il prend vie quand on l'ouvre et s'éteint une fois reposé.
Avec une mise en place maitrisée de bout en bout, RJ Ellory promène son lecteur dans un roman obscure et ténébreux, où la seule émanation de lumière à de fortes chances de provenir de ce fameux tunnel que l'on est sensé voir avant de mourir...
Un nouveau coup de chapeau à Fabrice Pointeau qui traduit parfaitement cette poésie macabre, quotidien d'un être sombre et brisé.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com