jeudi 30 septembre 2010

Tout ce qui meurt de John Connolly

C'est hier soir, à l'Escale Littéraire, que j'ai eu l'immense privilège de croiser la route de John Connolly. Souriant, avenant et prenant un réel plaisir à parler avec ses lecteurs, j'ai découvert un auteur humble et pétillant. Je lui ai fais signer un exemplaire du livres des choses perdues et je vais partir à la découverte de sa série récurrente, consacré au flic new-yorkais Charlie Parker.

Il fait soudain terriblement froid dans la vie de l'inspecteur de seconde classe Charlie Parker, évidemment surnommé "Bird" par ses collègues du New York Police Department. "J'ai regardé. J'étais en enfer". Ce que Bird a vu, ce sont les corps atrocement mutilés des deux femmes de sa vie : sa fille Jennifer et sa femme Susan, qu'il avait laissées seules quelques heures suite à une dispute conjugale et qu'il retrouve sans vie, souillées, partiellement dépecées. La police ne retrouvant pas l'assassin, Bird démissionne du NYPD et prend une licence de détective privé. Il traque "le Voyageur", un des deux cents serial killers qui écument les États-Unis. De Virginie en Nouvelle-Orléans et jusque dans les bayous de Louisiane, d'autres meurtres atroces ne lui seront pas épargnés... 

Le premier roman de John Connolly, jeune Irlandais de 32 ans, est déjà un immense succès en Angleterre et aux États-Unis, où la MGM travaille à son adaptation cinématographique. L'enquête dont le fil rouge est la recherche d'une autre femme disparue, Catherine Demeter, est remarquablement dense, bien menée, crédible. On sent que l'auteur s'est fort bien documenté, non seulement sur les us et coutumes des policiers, des détectives privés et des tueurs en série, mais aussi sur les délires sanglants qui pourrissent l'Amérique, du Ku Klux Klan à la guerre des gangs. Le final est proprement époustouflant. --Bruno Ménard



Frédéric Fontès

Le Combat des trente : la Chronique

Publié le 08 septembre dernier aux éditions de l'Archipel, on vient de m'offrir ce livre, m'incitant à le lire avec beaucoup d'enthousiasme. Et avec ce commentaire : "entre Umberto Eco et Stephen King, Julien Gracq et Mad Max (si si)..." Et des références du style, forcément, ça pique encore plus ma curiosité ...

Et vous ?

" Si nous emportons ce combat, l'entente que les assassins m'auront refusée, je la leur imposerai de toute la force de ma victoire. Et si tout à l'heure nos corps sont livrés aux charognes, que notre geste, du moins, vive longtemps dans les souvenirs humains... " 
Ainsi parle Rob Montsouris, l'un des chefs de clan qu'Asha la vierge s'est choisi pour fonder une dynastie et rendre Paris à son lustre passé. Car l'antique cité, dévastée par plusieurs apocalypses, n'est plus que ruine conquise par les ronces, peuplée d'animaux errants et d'hommes sans lois. Demain, sur la dalle du Milieu, trente des" commandés " de Rob affronteront trente " assassins " du seigneur Angst, son lointain cousin, convaincu d'avoir la magie pour lui. Chacun occupe l'une des tours érodées de l'ancien quartier chinois, d'où s'élanceront les tueurs... Dieu, s'il existe, reconnaîtra les siens. Mais comment, dans cette mêlée, départager le bien et le mal ? Longtemps après le choc, un témoin en rapporte l'étrange issue et conte les présages qui le précédèrent. Sur son récit- une chronique du prochain Moyen Age - règne une atmosphère de prodiges et de fatalité. 

Biographie de l'auteur
Né en 1950 à Pontarlier, philosophe de formation, Serge Filippini est l'auteur d'une oeuvre romanesque qui comprend L'Homme incendié (Phébus, I990), Le Roi de Sicile (Grasset, 1998), Erotique du mensonge (Le Cercle, 2003) et Deux Testaments (Phébus, 2008). Inspiré d'un épisode de la guerre de Cent ans, Le Combat des Trente est une chanson de gestes futuriste. 



MAJ du 11-12-2010 :
Donc en ce moment, je suis dans quatre romans, quatre univers à la fois très proches et très éloignés :  le Combat des Trente, Zone Est de Marin Ledun,  j'ai terminé la Compagnie des Menteurs de Karen Maitland et j'ai repris la lecture de Druide d'Oliver Peru.
Les points communs : des histoires de survivants, le côté apocalyptique et les westerns urbains que sont les deux premiers, des fables philosophiques, des mondes où l'humain doit se surpasser.
Je termine la Compagnie des Menteurs que j'avais mis de côté et je me régale. Comme dans Druide, on se retrouve avec des personnages qui vont faire face à une "force destructrice" et ils ne devront compter que sur ce qui fait d'eux de véritables êtres humains, pour tenter de parvenir vivants jusqu'aux dernières pages du roman ... Et cette force destructrice finalement n'a rien de démoniaque. C'est ce que l'homme à de pire en lui.
Je prend aussi un immense plaisir à lire les romans de Serge Filippini et de Marin Ledun, qui nous présente deux France post-apocalyptique, l'une qui retourne au Moyen Age, l'autre qui se fait doucement grignoter par le cybernétique. Deux westerns urbains qui ont le gout de la poussière. 

Pour revenir au Combat, c'est une bien belle épopée. C'est emprunt de spiritualité, de philosophie aussi. C'est triste, mélancolique mais c'est ce côté irrévocable qui met aussi bien en avant les derniers restes d'humanités d'une bande d'êtres humains qui tentent de survivre du mieux qu'ils peuvent. Ça ferait aussi un jolie conte de fée, qui pourrait commencer comme ça : "C'est l'histoire d'une princesse qui va à la rencontre du futur époux qu'elle a choisi ..."
Je vais sérieusement mettre mon nez dans les livres de Serge Filippini. Si il a d'autres belles histoires du genre à raconter, je veux les "entendre".

 
Frédéric Fontès

jeudi 23 septembre 2010

Autre-Monde de Maxime Chattam : le Coffret

Il sera disponible le 01 novembre prochain. Vous pouvez le pré-commander à 65 euros en cliquant sur l'image suivante :



Frédéric Fontès

Au cœur des glaces de Robert Masello

Traduit de l'anglais par Maxime Berrée, ce thriller vampirique de Robert Masello, sera disponible le 10 novembre, aux éditions Fleuve Noir.

Michael Wilde est photojournaliste à l’Eco-Travel. Brisé par un drame personnel, il part en reportage dans une station de recherche en Antarctique avec l’intention de se reconstruire, loin de tout. C’est alors qu’au cours d’une plongée organisée par les scientifiques du site, Michael fait une découverte fantastique : un homme et une femme de l’époque victorienne pris dans les glaces, indemnes. La femme est d’une beauté à couper le souffle. Lui porte encore son uniforme militaire. Mais la stupeur des scientifiques gagne encore en intensité lorsqu’ils réalisent l’impensable : le couple est vivant ! Ramenés à la conscience, ils se révèlent être des vampires dont Michael reconstitue l’histoire jusqu’à la malédiction qui les frappés en 1854, en pleine guerre de Crimée. Mais une fois revenus à eux, ils ont des réactions diamétralement opposées. Tandis que la femme compte sur la science pour l’aider à s’en sortir, son compagnon, lui, opte pour l’errance macabre et la voie des ténèbres…



Frédéric Fontès

Le Dernier oracle de James Rollins

Traduit de l’anglais par Leslie Boitelle, le nouveau roman de James Rollins sera disponible le 10 novembre, aux éditions Fleuve Noir.

Le Docteur Polk, un neurologue réputé, vient de mourir devant le siège de l’ultra-secrète Sigma Force. Grâce à un sou grec que le vieil homme serrait entre ses doigts, le commandant Pierce apprend qu’il s’intéressait à la Pythie de Delphes, la prêtresse chargée de transmettre les oracles d’Apollon. Mais le Docteur Polk a surtout découvert les travaux de scientifiques russes, pour décupler les facultés intellectuelles et extrasensorielles d’enfants autistes. Objectif : créer « le dernier oracle », le prophète du nouveau millénaire, qui leur permettra de contrôler le monde.

Si vous souhaitez le pré-commander :


Frédéric Fontès

mardi 21 septembre 2010

La Confrérie des mutilés de Brian Evenson

Coup de cœur de Gérard Collard.  Le livre sera disponible en poche le 18 novembre prochain aux éditions 10-18. Il est traduit par Françoise Smith.

Après avoir perdu une main lors d’un règlement de comptes, Kline, un détective privé, se voit confier une enquête au sein d’une société secrète composée de mutilés volontaires, où un meurtre a été commis. Mais, pour mener son enquête, Kline doit gagner la confiance des membres de cette étrange secte. Or cette confiance se paie cher, car pour accéder à certains niveaux de la hiérarchie, il convient d’être à chaque fois davantage amputé... Jusqu’où Kline sera-t-il prêt à aller pour découvrir l’insoutenable vérité ?
Les voies de la confrérie sont-elles impénétrables ?
Dans la lignée de Poe et de Borges, une prose incisive au service d’un récit dérangeant, où rivalisent humour noir et banalité de l’horreur.



J'adore ce commentaire laissé par un(e) certain(e) Woland sur amazon :


Il est des jeux d'homophonie qui provoquent des rapprochements douteux. Des rimes malveillantes illustrent l'univers littéraire borderline développé par Brian Evenson dans La confrérie des mutilés: Admiration - Auto-amputation, Ambition - Autocautérisation, Savoir - Hachoir,...
Le présent récit, souillé d'humour noir tantôt scabreux, tantôt hilarant, n'est pas dénué d'originalité. L'histoire se développe aux confins de l'irrationnel et de l'absurde et recrute pour l'occasion un détective privé, Kline, amputé d'une main (grade 1...) et sommé de rejoindre les rangs d'une confrérie particulière, secte chrétienne, pour y mener une enquête. Esprit grégaire sans grande considération pour la valse des moignons, Kline se trouve assez vite confronté aux délires sordides de sectateurs décérébrés qui prônent le dynamisme minimaliste. L'essentiel est de s'activer sans fioritures: oreille, orteils, mains, bras, jambes,...sont superflus car contraires à la discipline ascétique, leur amputation excise la vitalité organique du corps: plus ce dernier se disloque et plus le lien avec Dieu, et la vérité, se resserre. « Le moins pour le plus », précepte de la confrérie, guide alors les destinées de chaque membre.
La confrérie des mutilés est incontestablement un récit singulier, kafkaïen, burlesque, dévitalisé qui se parcourt agréablement malgré le flot d'hémoglobine qui l'inonde. L'histoire, soutenue par un style incisif et des dialogues habilement menés, souffre toutefois d'un défaut majeur: un manque d'envergure. Cela se traduit par un traitement superficiel des personnages, du rapport à la foi et du genre littéraire choisi. Ne répondant pas réellement aux codes du polar, thriller, roman noir ou roman d'horreur, l'ouvrage pâtit d'une orientation pleutre vers un genre affirmé. Ce manque d'ambition confère au récit une famélique consistance. Si le souhait de l'auteur est de suggérer le sourire ou le rire face à l'horreur, l'entreprise est réussie. S'il s'agit de suspecter ou de condamner toute foi en une prophétie religieuse (même dévoyée), l'essai ne me semble pas concluant tant le développement est léger.
Cet ouvrage achevé, je ne peux que regretter le manque d'ambition narrative de Brian Evenson alors que son imagination aurait pu lui permettre de composer une ode à la barbarie percutante au service d'une intrigue bien ficelée.

Un roman à suivre, en ce qui me concerne ...

Frédéric Fontès

La Terreur de vivre de Urban Waite

 Le roman, traduit de l'anglais par Céline Schwaller, sera publié aux éditions Acte Sud. Va-t'il tenir ses promesses ? Verdict des lecteurs le 06 octobre prochain ...

Ancien repris de justice, Hunt vit depuis vingt ans sur son petit ranch avec ses chevaux. Pour arrondir ses fins de mois, il passe un peu de drogue en contrebande au Canada. Jusqu'au jour où il accepte de passer une grosse quantité. La transaction tourne mal et Hunt devient la proie d'un jeune policier et d'un tueur à gages qui ont à cœur de bien faire leur métier... 

Un premier roman magnifique et sombre, un jeune auteur prometteur et l'un des personnages de psychopathe les plus terrifiants de l'histoire du thriller.



(Merci à Holden et Nico pour l'info)

Frédéric Fontès

Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer

Lecture conseillée par Nathalie Hug. J'ai eu le livre entre les mains, et c'est un superbe et bel objet. Il est traduit par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.  

Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d'astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu'elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l'entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l'après 11-Septembre. 

Né en 1977, Jonathan Safran Foer a fait des études de lettres à Princeton. Il vit à Brooklyn avec sa femme et leur fils. Son premier roman, Tout est illuminé, a été adapté au cinéma, il est disponible en Points. 



Frédéric Fontès

lundi 20 septembre 2010

Féroces : the chronicle (in english)

Féroces by Robert Goolrick

A review by Frédéric Fontès

Whether you ignore or deny it, whether you hide or renounce it, the truth will go on its way, propelled by the beatings of a heart whose innocence was stolen, but which clings to life, obstinately.

Robert Goolrick tells us about his story, his loves, his friends, and his trouble.

Red. In Hebrew, it becomes adom, a synonym for Adam, adamus, made of red earth. In Latin, red, or ruber, is related to the Italian river, the Rubicon, and therefore to the phrase : « cross the Rubicon », which means reaching, and sometimes stepping across, the point of no return. That point, the author came very close to it, as many times as the scars on his arms can testify. He dances with life, spares death a few steps, and finally comes back to us through this heartrending testimony.


If Robert Goolrick wasn’t a writer, he would be a painter. His novel, Féroces, would be a triptych ; each painting would stand for a part of the novel. In the first painting, he would describe a bourgeois setting. He would highlight the bright colours of the ladies’s dresses and jewelry. He would play with his brushes to bring to life the plumes of smoke rising from the gentlemen’s cigars. In the second painting, he would slip a few precursory signs of the coming tragedy, by playing on the flames of a fire burning in the hearth, or the amber colour of the drinks. He would scatter a few touches of red, here and there, in fruit or drapes.

Then, gradually, we spectators would start noticing that the sky was not as blue as before, that there weren’t as many smiles on the faces, and that threatening shadows were creeping. That would lead us to the final paiting of the triptych, filled with solitude, terror and blood. Then a semblance of light would return in the artist’s signature, bringing his work to an end. A signature as an echo.

« Such things happen »

And when you fully realize the extent of moral cruelty towards a defenceless child, the sadistic remarks he had to endure, then it’s time for the truth to be revealed in its true colours. The thread of the story merges with the edge of the bloody blade. The shedding of blood stands for the tears that were never shed, to set free an overflowing soul.

« Eat your sandwich, cowboy »

Robert Goolrick has a gift for making a trivial word deep. Through repetitions, he underlines the desperate dimension of this haunted tale. The impression won’t leave the reader until he turns the final page, and even after.

You walk along with the author through a story getting darker and darker, sprinkled with strokes of red. See the tomato and its tender flesh, which cuts as easily as the skin of the wrist. And the painter still dabs a few touches of life in a tale grazed by the ghost of death.

« The summer of our suicides »

As days unravel in a more and more oppressive atmosphere, we become all the more sensitive to the way the author uses his palette, be it to make us laugh, to comfort us, to make us cry or to leave us frozen with terror. Off all the repetitions he uses, the red tomatoes are the most frequent.

Having had the opportunity to read part of the book in English, I took great pleasure in discovering Marie de Premonville’s precision work on this translation. I mentioned the thread of the tale, and the razor blade, and another thread might be considered, that on which the translator makes progress, through Robert Goolrick’s pages, to find the right balance and the right echoes to the original words. The author makes the most of trivial routines, and gives them a particular dimension and strength within the narrative. Here the adapter’s talent does justice to the elegance of the text without lowering or weakening it.

« A persistence of song »

In Féroces, words replace evils. Evils become words. Words from the head, a testimony. And what’s a testimony but evils that hurt and words that survive to be passed on…


dimanche 19 septembre 2010

Baiser d'adieu par Allan Guthrie

À Edimbourg, lorsqu’on a besoin d’emprunter de l’argent, on va trouver Cooper. Et si on ne rembourse pas à temps, on reçoit la visite de Joe Hope et de sa batte de base-ball. Mais maintenant, c’est au tour de Joe d’avoir des problèmes : sa fille adolescente a été retrouvée morte. Un suicide, à première vue, mais il a ses doutes sur la question. Puis sa femme alcoolique est assassinée. Et il est arrêté pour meurtre. Seulement, pour une fois, Joe est innocent, et apparemment la victime d’un coup monté. Aidé par un avocat commis d’office mais généreux, et de quelques camarades qui comptent parmi les vrais durs de durs du pays - dont une prostituée au grand cœur - Joe va essayer de découvrir qui l’a mis dans ce mauvais pas, et de se faire justice. À sa manière.

Traduit de l’anglais (Écosse) par Freddy Michalski

J'aime bien le côté "second couteau" qui va devoir finalement partir en guerre. À suivre en ce qui me concerne ...



Frédéric Fontès