Sérendipité : nom féminin. Selon Sylvie Catellin, c'est « l'art de découvrir ou d'inventer en prêtant attention à ce qui surprend et en imaginant une interprétation pertinente. »
On sait que l'on a de l'or entre les mains lorsque l'on s'aventure dans une œuvre qui parvient à nous captiver dès qu'elle prend vie. Un petit supplément d'âme qui donne ici une voix à ces pages imprimées, un musicalité fruit du parfait équilibre de talents à l’œuvre.
Elisabeth Colomba maitrise l'utilisation de la photo référence et l'intègre parfaitement bien dans ses cases. J'aime beaucoup la composition de ses planches et on devine aisément le plaisir qu'elle a pris à les concevoir. Exemples avec les doubles pages "Comment faire tourner un business de paris illégaux" ou "la manière Schultz". Mais l'album de 165 pages regorge de ce genre de trouvailles narratives et d'autres, toutes aussi efficaces dans leur simplicité.
Je suis d'ailleurs curieux de savoir comment avec Aurélie Lévy, elles se sont distribuées le travail de découpage de l'histoire. Très envie de me pencher sur les peintures d'Elisabeth Colomba et sur les précédents écrits d'Aurélie Lévy.
Pour un premier album et ce qui semble être une première collaboration, le résultat est remarquable. Il mélange différentes saveurs et ingrédients, ramenant le lecteur dans ses meilleurs souvenirs et expériences cinématographiques, musicales et littéraires.
Queenie, la marraine de Harlem devient de ce fait quasi instantanément un objet de la pop culture.
Comme toutes les bonnes choses, le meilleur moyen de vous convaincre que cette lecture est indispensable, c'est d'en faire l'expérience.
Je me suis procuré mon exemplaire à la Librairie la Petite Ourcq (Paris 19e) qui est un des coups de cœur de la libraire.
Quelques cases sont visible dans cette chronique de Laetitia Gayet pour France Info :
ICI.
Foncez !
Présentation de l'éditeur :
Vous connaissez Al Capone, Lucky Luciano, Dutch Schultz... Mais dans la
grande saga de la Mafia américaine, il y eut un autre gangster, qui
amassa une fortune et mourut de vieillesse dans son lit.
Vous n'en avez jamais entendu parler.
Pourquoi ?
Parce que ce gangster était une femme et que cette femme était noire. Son nom ? Stéphanie St Clair. On l'appelait Queenie.
Ceci est son histoire.
Harlem, 1933. Une femme noire, tirée à quatre épingles, est relâchée de
prison. Signes particuliers : un accent français prononcé et un don pour
les chiffres.
Née dans la misère à la Martinique, la célèbre Queenie est à la tête de
la loterie clandestine de Harlem. Avec l'aide d'une poignée de complices
loyaux, elle a patiemment bâti un véritable empire criminel qui règne
sur le quartier, tout en œuvrant pour les droits civiques de ses
habitants. À présent que la prohibition touche à sa fin, Queenie est
menacée par la Mafia italienne déterminée à prendre le contrôle de ses
affaires. Pour sauver son territoire, ses compagnons et sa propre vie,
elle n'a d'autre choix que de se lancer dans une guerre sans merci.
Queenie, la marraine de Harlem est un projet né sous le signe de la
sérendipité. Tout comme son héroïne, l’artiste Elizabeth Colomba est
d’origine martiniquaise et a immigré à Harlem pour se faire un nom.
Devenue une peintre reconnue aux États-Unis, spécialisée en art
postcolonial, elle a été fascinée par l’histoire de Stéphanie St Clair
et a très vite décidé qu’elle essaierait de lui redonner une place dans
l’Histoire. Elle a trouvé la coscénariste parfaite en la personne de sa
meilleure amie, Aurélie Lévy. Celle-ci étant documentariste et fille
d’immigré juif, les thèmes de l’exil et de l’adversité culturelle ne lui
étaient pas étrangers. Les deux femmes s’étaient rencontrées à la fin
des années 1990 à Hollywood, quand elles avaient vingt ans et chassaient
toutes les deux leur part du rêve américain… comme Stéphanie avant
elles.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com