C'est durant une discussion avec l'ami David Smadja consacrée aux
comic books, que j'ai finalement su comment j'allais évoquer ce nouveau roman de Michael Mention,
Power.
Avec David, donc, je lui expliquais pourquoi je continuais à lire des
comic books : pour retrouver les sensations de lecture que j'ai ressenti à la lecture du tout premier. Cette euphorie et cette fascination qui m'ont embarqué, une fois que j'ai jeté un œil dans ce nouvel univers qui s'offrait à moi.
Avec ce dixième roman de Michael Mention, j'ai eu exactement la même impression : comme si j'ouvrais un livre pour la première fois, et que je prenais ma première grosse claque.
Voilà, pour faire simple,
Power m'a donné l'impression de revivre mon premier dépucelage littéraire.
Cela fait quelques années que je lis les romans de Michael Mention, et à chaque fois il m'épate. Avec le talent qu'on lui connait, il parvient une nouvelle fois à repousser le cadre du roman pour offrir à ses lectrices et lecteurs une nouvelle expérience de lecture. Toujours ce rythme, cette cadence, cette musicalité et cette narration qui donnent à son écriture une dimension unique et si particulière.
Le pouvoir de Michael Mention vous explose à la figure de la première à la dernière page.
Pas une surprise en soit, tant le bonhomme a de l'or au bout des doigts. La surprise en ce qui me concerne vient du fait que le roman ne soit pas plus plébiscité que ça dans les médias ou par les prix littéraires.
Power est un livre inclassable, écrit par un auteur inclassable et provenant d'une maison d'édition qui se veut de proposer des romans comme tel.
L'occasion pour moi de dire un grand merci à Michael Mention : à 42 ans, c'est ce roman qui m'a fait redécouvrir le pied que j'ai pris gamin à la lecture de ma première claque littéraire.
Présentation de l'éditeur :
« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de
mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et
crève. »
1965. Enlisés au Vietnam, les Etats-Unis traversent une
crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences
policières. Vingt millions d'Afro-Américains sont chaque jour livrés à
eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l'assassinat de Malcolm X, la
communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par
Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party :
l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de
militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution
se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers,
une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune
militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI.
Personne ne sera épargné, à l'image du pays, happé par le chaos des
sixties.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com