dimanche 7 décembre 2014

Chronique : John meurt à la fin - David Wong (Super 8)


Présentation de l'éditeur : Vous êtes drogué ? cinglé ? paranoïaque ? Vous pouvez lire ce livre, mais nous déclinons par avance toute responsabilité. Sans doute, il existe des gens qui ont déjà fait des trucs plus tarés qu'essayer de résumer ce bouquin. Le souci, c'est que personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Ça commence avec deux potes, John et Dave, deux losers fans de ciné travaillant plus ou moins dans un club vidéo. À un concert, John rencontre un type passablement déglingué, le " Jamaïcain ", qui lui fait essayer une nouvelle drogue. Les effets sont radicaux. En plein " bad trip ", John hallucine sévèrement. Peu rassuré, Dave le conduit à l'hôpital. À la suite de quoi la police leur fait subir un interrogatoire en règle. Il semblerait en effet que tous ceux qui ont pris ce soir-là la drogue du Jamaïcain soient morts ou se soient évaporés. Ensuite, autant vous prévenir : ça devient vraiment chelou. Un téléphone-hot-dog, une balle qui aurait dû tuer mais ne tue pas, une conférence apocalyptique sur le paranormal à Las Vegas, une télé qui vous regarde et tout un tas de rencontres que l'on aimerait qualifier autrement que de " non euclidiennes "... " Ce n'est pas parce que je suis paranoïaque qu'ils ne sont pas tous après moi. " OK, vous voulez savoir ce que serait Le Livre sans nom si Hunter S. Thompson l'avait cauchemardé dans la baignoire d'une chambre d'hôtel ? À quoi ressemblerait un roman écrit par Quentin Tarantino et Robert Rodriguez si ces malheureux se servaient de l'humour comme un épileptique d'une mitraillette et se défonçaient à l'acide en pensant gober des smarties ? Vous avez envie de crever de rire en essayant de tourner les pages et de devenir un genre de zombie livrophage ? Bienvenue dans le monde de John : le mec qui risque fort de mourir à la fin.

 Dès les cinquante premières pages, David Wong (pseudonyme d'un auteur qui souhaite garder l'anonymat) donne le ton avec son roman hors norme. Publié à l'origine en une série d'épisodes sur le net, John meurt à la fin regroupe plusieurs petites histoires avec en guise de fil rouge des héros complètement allumés, dans un monde complètement fou.
Une plongée à la fois absurde mais qui se prend sérieux, avec un humour décalé savoureux.
Il s'agit du premier opus d'une série que l'on retrouvera avec grand plaisir aux éditions Super 8.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

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jeudi 27 novembre 2014

News : Yeruldelgger, Les Temps Sauvages - Ian Manook (Albin Michel)


La nouvelle enquête de Yeruldelgger écrite par Ian Manook sera publiée en février 2015 par les éditions Albin Michel. On souhaite à ces Temps Sauvages autant de succès qu'au premier opus des aventures de son héros Mongol Yeruldelgger.

Présentation de l'éditeurAfin d'échapper à un complot dont il est la cible, Yeruldelgger enquête sur la mort d'une prostituée et la disparition de son fils adoptif, tandis que ses équipiers cherchent à élucider deux morts très étranges. Leurs recherches les mènent aux confins de la Mongolie, de la Russie et de la Chine, ainsi qu'au Havre, où la découverte des cadavres de six jeunes garçons dans un container va donner à cette affaire une toute autre dimension.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 18 novembre 2014

Chronique : Vengeance impair et passe - Jeffery Deaver (Deux Terres)

Présentation ICI
Malgré un titre français pas très bon (Edge en anglais), et une couverture qui contribue à perdre le lecteur (le titre évoque la roulette du casino et c'est une pièce d'échecs, un Roi, en couverture)  Jeffery Deaver produit avec Vengeance Impair et Passe un excellent roman.
Il n'a plus à prouver qu'il est un maitre dans l'art de raconter des histoires à rebondissements multiples.
Son nouveau roman publié par les deux Terres est une nouvelle fois un bel exercice de style en la matière.
Dans ses livres, Jeffery Deaver se plait à nous présenter un métier qui va lui servir de terrain de jeu, comme la prestidigitation, la production d’électricité, la synergologie, l'horlogerie, l'informatique, etc.
Ici, c'est la protection rapprochée qui va lui permettre de produire une histoire sans temps mort. Le prologue est l'un des sommets du roman et il est bien difficile de trouver avant l'auteur la solution de son énigme.
Il produit très certainement là son roman le plus technique.
Mon seul bémol concerne le traitement final de l'adversaire du héros, un véritable double maléfique qui parvient presque à voler la vedette à l'Agent Corte, tant il semble être aussi efficace de lui.
Vengeance Impair et Passe est une bonne entrée en matière pour celles et ceux qui ne connaissent pas  l'auteur et une nouvelle récompense pour les lecteurs de la première heure.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

lundi 10 novembre 2014

News : Tous les démons sont ici - Craig Johnson (Gallmeister)


Le septième opus des enquêtes du shérif Longmire de Craig Johnson sera disponible le 08 février 2015. Tous les démons sont ici (Hell Is Empty) est traduit par Sophie Aslanides.
Pour lire les chroniques des trois précédents tomes, c'est ici : Enfants de poussières, Dark Horse et Molosses
Et pour découvrir la première saison de la série TV s'inspirant des personnages de Craig Johson, cliquez ICI.

Présentation des éditions Gallmeister : Indien Crow d’adoption, Raynaud Shade est considéré comme le plus dangereux sociopathe des États-Unis et représente le cauchemar de tout policier. Finalement interpellé, il avoue avoir enterré un cadavre au beau milieu des Bighorn Mountains, dans le Wyoming, et c’est à Walt Longmire que revient la tâche d’escorter Shade, en plein blizzard, jusqu’au corps. Mais le shérif sous-estime peut-être les dangers d’une telle expédition. Car pour tenter de rétablir la justice, il va devoir braver l’enfer glacial des montagnes et tromper la mort avec, pour seul soutien, un vieil exemplaire de La Divine Comédie de Dante. 

Dans ce nouveau volet des aventures de Walt Longmire, Craig Johnson transforme le lumineux décor des Hautes Plaines en un inquiétant théâtre des ombres, dans un polar sous très haute tension. 

Frédéric Fontès, www.4decouv.com





vendredi 31 octobre 2014

Chronique : Jeudi Noir - Michael Mention (Ombres Noires)

Présentation ICI
En parallèle de son travail aux éditions Rivages (Sale temps pour le pays en 2012, Adieu demain en 2014 et à paraitre la troisième et dernière partie de sa trilogie, ... Et justice pour tous en 2015), Michael Mention débarque aux éditions Ombres Noires. Il y rejoint un autre monument du polar français, Marin Ledun.

Le 8 juillet 1982, lors de cette demi-finale qui a opposé la France à l'Allemagne pour la Coupe du Monde, j'avais 7 ans. Le seul souvenir que j'en garde, c'est via la mascotte de cette compétition qui avait lieux en Espagne, Naranjito.

Le porte-crayon Naranjito
Le premier mot qui m'est venu en terminant la lecture de ce nouveau roman de 190 pages, c'est "génie".
Génie parce qu'il s'intègre parfaitement dans la bibliographie de Michael Mention. La capacité de ce jeune auteur à mêler polar et pop culture prend ici une nouvelle dimension.
Parce que Jeudi Noir n'est pas un polar sur le football. C'est d'abord une très efficace mise en abyme sur l'un des rouages indispensable de la mécanique d'un bon roman : sa capacité à hanter son lecteur.
Et c'est ce qui nous permet au fil des pages de rentrer dans les crampons de ce joueur fictif : lui aussi se retrouve rapidement hanté par cette énergie électrique qui circule ce soir là dans le stade. Un véritable cas de possession qui va transporter le joueur narrateur dans un périple mémorable.
Et cet état de transe, le lecteur va le faire sien. Comme dans ses autres romans, Michael Mention va utiliser la pop culture pour intégrer des ingrédients qui vont contribuer à nous intégrer dans cette bulle temporelle.
Et encore une fois, ça fonctionne. Difficile de refermer le roman sans éprouver l'envie de "revoir" toutes ces images qui nous ont hanté en cours de lecture.
L'arrivée de Michael Mention aux cotés de Marin Ledun est un gage de qualité qui confirme l'attachement de l'équipe d'Ombres Noires à nous proposer des voix originales.
Un très bon exercice de style qui confirme le bien que je pense de Michael Mention. Une nouvelle voix est né et c'est toujours un plaisir de la voir s'épanouir de la sorte.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 21 octobre 2014

News : Vengeance impair et passe - Jeffery Deaver (Deux terres)


Le nouveau livre de Jeffery Deaver, Vengeance impair et passe, est disponible depuis le 15 octobre aux éditions des Deux Terres. Il traduit par Jean Esc.
Qui dit nouveau livre dit nouvel héros. Jeffery Deaver met cette fois en scène un spécialiste de la protection rapprochée.
C'est certainement le thriller le plus technique de son auteur. Et la couverture qui fait référence à une partie d'échecs est à l'image d'une intrigue diabolique.
Chronique à venir.

Présentation de l'éditeur : Depuis six ans, l’agent Corte, spécialisé dans la protection des personnes, est obsédé par Henry Loving, individu impitoyable qui a tué son mentor et ami. Lorsqu’il est chargé d’assurer la sécurité de la famille Kessler, prise en chasse par Loving, Corte y voit l’occasion de se venger. La mission tourne très vite au duel entre les deux hommes, où chacun tente d’anticiper les mouvements de l’adversaire à l’aide de stratégies de plus en plus complexes. Les Kessler, pris entre deux feux et cloîtrés dans une planque, ignorent lequel d’entre eux est la cible de Loving. Leurs relations se tendent jusqu’au point de rupture. Corte, malgré l’opposition de sa hiérarchie, décide d’appliquer sa propre stratégie : vengeance, impair et passe.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

lundi 20 octobre 2014

News : Jeudi Noir - Michael Mention (Ombres Noires)

Michaël Mention débarque chez Ombres Noires (et toujours en parallèle de son travail chez Rivages), où il rejoint son compatriote Marin Ledun. Jeudi Noir sera publié le 5 novembre prochain. Lu et approuvé par votre serviteur, chronique à venir.

Présentation de l'éditeur : Avec ce roman, nous allons faire un voyage dans le temps, plus précisément le 8 juillet 1982, jour de la 1/2 finale de coupe du monde France-RFA, à Séville.
Michaël Mention nous propose de vivre le match en direct, sur le terrain, entre exaltation et violence.
L'auteur nous fait vivre ce match légendaire de façon unique, avec en trame de fond les contextes politique, économique, social et culturel des années 1980.


Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mercredi 8 octobre 2014

Ciné : Les Apparences / Gone Girl de David Fincher

Gone Girl, le nouveau film de David Fincher, est une adaptation du roman de Gillian Flynn, Les Apparences. Voici la chronique que j'ai mis en ligne lors de sa sortie en 2012 aux éditions Sonatine :

Méfiez-vous des Apparences dans ce nouveau thriller particulièrement diabolique signé Gillian Flynn.

Troisième roman de la romancière américaine, troisième claque. Avec les Apparences, Gillian Flynn ballade son lecteur dans un exercice de style particulièrement jouissif. Si celle-ci semble au premier abord s'éloigner de son univers de prédilection, c'est pour mieux y replonger dans une seconde partie détonante et particulièrement inquiétante. La dernière fois que j'ai ressenti un tel malaise, c'était devant l'angoissant film de Jaume Balaguero, Malveillance.

La romancière américaine aime surprendre ses lecteurs et elle le fait d'une bien belle manière. Le titre du livre en français accompagne chacune des phases importantes de l'histoire et prend alors une toute autre dimension dans les ultimes pages.

Gillian Flynn alterne la narration avec deux points de vues : celui de Nick, mari éploré et celui de sa femme, Amy, qui raconte son histoire via un journal intime, de sa rencontre avec Nick jusqu'au jour de sa disparition. La première partie alterne avec le présent et le passé. Jusqu'au moment où Nick découvre un terrifiant 'présent' qui devient cadeau empoisonné. Découverte qui fait basculer l'intrigue lors de la conclusion de la chasse au trésor annuelle organisée par cette dernière pour leur cinq ans de mariage, juste avant qu'elle ne s'évanouisse brutalement dans la nature.










Les apparences sont donc contre Nick qui devient alors le suspect numéro un de la disparition de sa femme pour les enquêteurs et des médias. L'étonnante vérité va lui faire prendre conscience qu'il a à faire à un adversaire redoutable et insoupçonné. Pour découvrir ce qu'est devenu sa femme, il va  signer un pacte avec le diable...

Ces Apparences représentent les deux facettes d'une même pièce. Quand l'une des faces est exposée à la lumière, l'autre œuvre toujours dans l'ombre.  Et quand l'histoire prend son rythme de croisière, la pièce tournoie sur son côté tranchant sous l'impulsion de la romancière, scintille en captant des raies de lumière, chute et expose son incroyable vérité.

La fin m'a littéralement estomaqué. C'est une conclusion coup de poing un peu frustrante et très pessimiste, mais c'est là la marque de fabrique de l'univers de Gillian Flynn. Comme dans ses autres romans, elle donne à l'espoir un goût acide qui brûle la gorge et nous plonge au fil des pages dans un oppressant pessimisme savamment orchestré. On ressent ce mal de manière viscéral, bien après avoir tourné la dernière page, qui nous abandonne à notre sort.

Si vous avez aimé Robe de marié et Alex de Pierre Lemaitre, si vous attendez d'un livre qu'il vous transporte et vous surprenne, alors ce troisième rendez-vous de Gillian Flynn avec ses lecteurs français est à ne pas rater.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 7 octobre 2014

Chronique : Le Baptême des Ténèbres - Ghislain Gilberti (Anne Carrière)


Le Baptême des ténèbres de Ghislain Gilberti est son second roman à paraitre aux éditions Anne Carrière.
Dès les premières pages, j'ai été captivé par l'ambitieux roman de ce jeune auteur. Après l'excellent Festin du Serpent, il quitte la double narration du premier opus pour nous embarquer dans une enquête assez effrayante. L'intelligence de son héroïne est au diapason de celle du criminelle qu'elle pourchasse. Et la folie de ce tueur est sans limite.
C'est un nouveau roman audacieux hissant bien haut les couleurs du thriller made in France. Et comme pour le précédent, on lui trouve la même capacité que Jeffery Deaver à proposer un thriller à la fois didactique et à l'intrigue particulièrement redoutable.
Mon seul bémol, je l'émet  au sujet de cette héroïne qui me semble un peu trop "cold bitch" à mon gout, à l'image de Gillian Anderson dans la mini-série TV The Fall. S'il est évident que Ghislain Gilberti propose avec ce Baptême un livre avec une enquête d'ampleur, il semble avoir un peu "déshabillé" son héroïne en la présentant comme une parfaite machine à résoudre des enquêtes difficiles, en oubliant peut-être en route de lui donner sa part d'humanité. Élément indispensable pour la rendre attachante aux yeux des lecteurs.
On passera sur les descriptions des catacombes parfois un peu complexes et sur certaines répétitions dans la narration pour revenir au cœur du livre : bourré de références qui forment l'univers de son auteur, le Baptême des Ténèbres est un excellent thriller qui botte les fesses à toutes un paquet de références en la matière.
Aux vues des talents déployés par Ghislain Gilberti pour nous proposer ce roman, on peut s'attendre légitimement à un prochain livre encore plus redoutable.
Franck Thilliez, Maxime Chattam et Jean-Christophe Grangé vont devoir se faire du soucis, l'élève commençant dès son second roman à surpasser ses maîtres !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

Chronique : Angor - Franck Thilliez (Fleuve)

Présentation ICI
Rentrons rapidement dans le vif du sujet : Angor est selon moi l'un des meilleurs opus de la série que Franck Thilliez consacre à son duo de choc Sharko-Henebelle.
Et comme dans toutes séries du genre, il est vital pour continuer à capter l'intérêt des lecteurs de trouver des astuces qui vont réinjecter de l'énergie dans l'univers ainsi créé.
Et Franck Thilliez prouve encore une fois son talent avec une enquête à la fois captivante et complexe. Mais là où il prend le plus grand risque, c'est en mettant en scène un nouveau personnage.
Risque, parce que c'est souvent un moment décisif dans une série. D'autres s'y sont cassés les dents : James Patterson devient soporifique avec Alex Cross, Jeffery Deaver ne parvient pas à éviter les redites et  Maxime Chattam peine à rendre son héroïne attachante alors qu'il s'agit d'un diptyque.
Ici, Franck Thilliez s'impose deux contraintes : intégrer un nouveau personnage dans le casting et aussi permettre à ses deux héros de grandir encore un peu.
L'auteur réussit son pari : la gendarme récemment opérée du cœur est très attachante et son arrivée permet même au romancier de créer un nouveau couple avec un membre de la team de Sharko. Et de là à penser que ce nouveau duo pourra un jour prendre la relève de Sharko et Henebelle, il 'y a qu'un battement de cœur...
Ces derniers trouvent dans Angor l'occasion d'évoluer encore un peu et c'est également une réussite de ce côté là.
Côté intrigue, je suis très curieux de voir où Franck Thilliez va nous emmener dans son prochain livre, parce qu'il développe ici un concept qui touche l'ensemble de sa série. C'est malin et c'est très ambitieux.
Vivement le prochain !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com