dimanche 13 décembre 2009
Robert-Houdin, Confidences d'un Prestidigitateur
L'art de la prestidigitation tire ses artifices de l'adresse des mains, des subtilités de l'esprit et de tous les faits merveilleux que produisent les sciences exactes. " Avec cette règle simple qui préfère l'illusion au trucage, Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) révolutionna le spectacle de la magie. Horloger comme son père et inventeur prolifique, il mit sa passion de la mécanique et sa fantaisie au service d'un art qu'il rénova de fond en comble : la prestidigitation. Il inspira des générations d'illusionnistes jusqu'à nos jours, parmi lesquels le fameux Harry Houdini, qui prit ce nom en hommage à son illustre devancier. Voici réunis les textes que Robert-Houdin consacra à la magie. Outre ses mémoires, on trouvera, expliqués et commentés, ses tours révélés, véritable méthode pour le magicien débutant ou confirmé : la référence absolue en matière de prestidigitation.
Cela fait déjà un certain temps que j'ai ce livre avec moi mais je vais commencer à "réviser" cette bible ...
Frédéric Fontès
vendredi 11 décembre 2009
Retour à Redemption de Patrick Graham : la Couverture
Je vous en parlais déjà ici : http://4decouv.blogspot.com/2009/10/retour-redemption-de-patrick-graham.html
Maintenant, je vous offre sur un plateau la superbe couverture du prochain roman de Patrick Graham, Retour à Redemption :
Maintenant, je vous offre sur un plateau la superbe couverture du prochain roman de Patrick Graham, Retour à Redemption :
Frédéric Fontès
jeudi 10 décembre 2009
Chronique : Les Matins Courts de Marie de Prémonville (Anne Carrière)
Les Matins courts est le récit abrupt et troublant d'une singulière traversée du miroir : l'histoire d'une femme qui cherche dans l'épreuve à désarmer les mécanismes qu'elle avait patiemment élaborés pour se tenir à distance des autres et du monde.
La vie d'Olivia est donc un immense puzzle, où chaque mouvement d'une de ses pièces l'entraine dans une chorégraphie de gestes et de rites, dans un ballet de sentiments. Pour chaque vide, une pièce, pour chaque pièce, un espace dédié... Un vide pour un manque ou un deuil. Une pièce, pour un proche, un ami ou un amant. Olivia construit sur ce qui manque et remplit les espaces pour donner vies aux sentiments. Tout comme son métier lui demande d'apporter de la matière pour réparer un livre, pour redonner une énergie nouvelle à des pages. C'est avec cette approche à la fois douce et amer que Marie de Prémonville va nous faire découvrir le charme fou de la relation qui va unir pendant un temps Olivia à Antoine, son compagnon tétraplégique."Je devais à ses petits bricolages poétiques d’avoir gardé ma capacité d’émerveillement."
" Et voilà que, tout à coup, je me fonds dans une chorégraphie calibrée pour moi où mon corps est à la fois le tremplin de celui d'Antoine et son extension."Les Matins Courts, c'est l'histoire des gestes quasi rituels qui rassurent. Une quête du mouvement opportun, de la symbiose presque parfaite. L'histoire de deux êtres qui vont former, le temps d'une relation passionné, un assemblage à la fois simple et compliqué de plusieurs pièces de puzzle. Deux entités qui, à l'occasion d'un geste du quotidien ou d'une caresse sensuelle, désirent ne former qu'un.
"L'intimité sensuelle, l'homme sans corps me rendant l'accès au mien, une pivoine sombre aux pétales brillants et froissés, la fusion amoureuse."
Cette Olivia a tout les atouts d'une sportive de haut niveau. Elle vie sa douleur tout en avançant. Elle gère son plaisir tout en faisant très attention à l'espace qu'elle occupe. Elle contrôle ses mots, ses respirations, l'amplitude de ses gestes. Elle est à l'écoute des corps, dont le sien. On pourrait presque dire que tout cela n'est qu'une histoire de langage des signes. Le langage corporel qui exprime les pensées intérieurs. Tout est là. La place de chacun dans les vides de l'autre.
" Il me faut puiser dans des ressources insoupçonnées de maitrise pour ne pas pousser un petit cri de bonheur en faisant éclater l'huitre sous la dent. Le beurre citronné l'enrobe comme de la mousseline, puis la soie fraîche et éphémère de la gelée, et de nouveau le citron, piquant, furtif."
--> La différence de ton entre les deux parties surprendra mais elle place le lecteur dans une attidute d'écoute et d'attention qui se confirme par la montée en puissance de l'intrigue dans cette seconde partie. Mais la conclusion laissera un peu sur la faim, tant on s'attendait à quelque chose de plus explosif. L'impression que les personnages vont se retrouver piégés laisse place à un certain étonnement quand on voit avec quel facilité Olivia met un terme à cette situation. Mais avec un peu de recul, on se dit que la vie n'est pas non plus un scénario de film américain et que des choses peuvent prendre fin de la manière la plus simple qui soit, sans effusion de sang ou de mots, juste en disant ce que l'on pense et en faisant ses valises.
"Je n’ai pas seulement perdu ma mère, j’ai perdu la seule personne au monde qui comprenait comment je fonctionnais et communiquais. Le silence qu’elle laisse derrière elle ne pourra pas être temporaire, et toutes les prévisions autour du deuil me rendent folle."
"Je revois son beau visage lisse, si jeune, illuminé par le rire, cette insouciance qui allait bientôt disparaître de sa vie, de la nôtre, et pourtant son rire resterait toujours le même, jusqu’à la fin, un rire de jeune fille libre qu’elle couvrait parfois de ses mains en coupe, non pas pour l’étouffer mais pour le protéger."
Les Matins courts évoquent le deuil de la perte d'une mère. Drame que partage Olivia et la romancière. L'amour pour cette mère brutalement disparue est le fil rouge de ce roman, certainement l'âme de ces Matins Courts.
Difficile de rester insensible face au drame de la perte d'un être chère. Le fait d'évoquer noir sur blanc à de multiples reprises le trou béant laissé par l'absence de cette maman, réanime les souvenirs et lui permet d'accéder à cette forme d'éternité qu'offre ces pages imprimées, à chaque fois que le livre sera tenu en mains. Un peu comme dans la Fin des mystères de Scarlett Thomas où l'on découvre que le monde de l'imaginaire est un paradis en soit et que le fait de penser à un être disparu lui donne un nouveau « corps » dans ce monde.
Difficile de rester insensible face au drame de la perte d'un être chère. Le fait d'évoquer noir sur blanc à de multiples reprises le trou béant laissé par l'absence de cette maman, réanime les souvenirs et lui permet d'accéder à cette forme d'éternité qu'offre ces pages imprimées, à chaque fois que le livre sera tenu en mains. Un peu comme dans la Fin des mystères de Scarlett Thomas où l'on découvre que le monde de l'imaginaire est un paradis en soit et que le fait de penser à un être disparu lui donne un nouveau « corps » dans ce monde.
« J'ai des moments de découragement, des accès de faiblesse, mais ne perds jamais espoir. »
Un roman troublant et touchant, qui ne laissera personne indifférent. Un de mes coups de cœur de cette année 2009.
Le site de l'éditeur : http://www.anne-carriere.fr
Le site de l'éditeur : http://www.anne-carriere.fr
Frédéric Fontès
mardi 8 décembre 2009
TBC... Savage Dragon par Erik Larsen
Citation:
Savage Dragon 1. Baptême du feu Date de parution : 20/01/2010 Scénario : Erik LARSEN Dessin : Erik LARSEN Série : Savage Dragon Traduction : Jérôme Wicky Collection : CONTREBANDE Éditions : Delcourt 320 pages, 27€50 RÉSUMÉ DE L'ÉPISODE Chicago. Un génie du crime organisé appelé Overlord étend son emprise sur toute la ville. Les forces de police sont dépassées. C'est alors que le miracle survient. Retrouvée amnésique au milieu d'un champ en flammes, la créature providentielle est recueillie par le lieutenant Frank Darling, qui l'aide à trouver son identité et un sens à sa vie. Ils n'avaient aucune chance. Ils ont désormais le Dragon |
Le Savage Dragon sera de retour en France en Janvier 2010 ! Après une première tentative en 1996 avec les éditions Semic, c'est au tour des éditions Delcourt de redonner une chance à cette fantastique série ! Si vous êtes de Jack Kirby, vous aurez l'occasion d'avoir entre les mains une pépite que l'on doit à un de ses héritiers, Erik Larsen !
Frédéric Fontès
Horns de Joe Hill
Le prochain roman de Joe Hill sera disponible en anglais en Février 2010.
Horns (Cornes) racontera une histoire d'amour mâtinée d'horreur et de vengeance. Un jeune homme de 26 ans se réveille un matin avec une gueule de bois et avec des cornes qui lui poussent sur la tête. Alors que les cornes croissent au fil de la journée, l'homme se rend compte que la présence de celles-ci pourrait être liée au meurtre non résolu de sa petite amie.Source du résumé : www.fantasy.fr
Frédéric Fontès
lundi 7 décembre 2009
Impact, de Douglas Preston
Le nouveau roman de Douglas Preston (en solo) sera publié en 2010 aux USA. Il s'agira de la suite des aventures en solo de Wyman Ford, après Credo (Blasphemy), ce dernier ayant fait sa première apparition dans T-Rex (Tyrannosaur Canyon).
En 2011 aux éditions de l'Archipel ? On le saura bientôt.
Frédéric Fontès
When Wyman Ford is called in to investigate the mysterious exit hole of a meteorite that amazingly passed straight through the earth, what he finds defies all that we know about our universe. There is an ancient structure buried deep in Voltaire Crater on Deimos, one of Mars' moons. Sticking up from the structure is the unmistakable outline of a gun. It was built to monitor the solar system and destroy any intelligent life powerful enough to challenge it - but built by whom? A quick calculation of the orbit of Mars indicates that Deimos Crater will once again point at the earth in sixty hours. The final shot - the one that will destroy the earth - will come then. The end-game is at hand. Wyman Ford and a team of scientists must figure out how to destroy the alien doomsday weapon in the next sixty hours. Their only tools are what is already in orbit around Mars - the Orbiter, the Mars lander on the surface, and several smaller satellites orbiting the Red Planet. None of them carry anything remotely resembling a weapon. Sixty hours and counting.
En 2011 aux éditions de l'Archipel ? On le saura bientôt.
Frédéric Fontès
l'Apocalypse selon Marie de Patrick Graham
C'est en Janvier 2010 que va paraitre l'édition en format poche du second roman de Patrick Graham, l'Apocalypse selon Marie :
L’Apocalypse selon Marie de Patrick Graham
‘Dans la lignée du Fléau de Stephen King …’
Les boniments des éditeurs auront rarement été aussi proches de la vérité. Gilles Haumont était déjà parvenu, dans certains passages de l'Origine du Mal, à nous donner l’impression de remettre les pieds dans un univers connu des fans de romans d’épouvante, celui du Fléau de Stephen King. Patrick Graham, avec l'Apocalypse selon Marie, nous prouve qu’il peut exister en littérature, une sorte d’univers cohérent, où des fenêtres s’ouvrent d’un monde à l’autre.
Tous les ingrédients sont là pour nous rappeler cette filiation : l’éternel combat des forces du bien contre les forces du mal, les incarnations de ces deux communautés qui bougent leurs soldats sur le grand échiquier de la Planète, les manipulations génétiques, l’Armée dépassée par les évènements, les éléments qui s’opposent, la vie mise en valeur par le grand Ravage qui est à l’œuvre, des sacrifices, de l’amour, de l’horreur, etc. Vous nappez tout cela d’une parfaite connaissance de l’univers du Maître, avec régulièrement quelques clins d’œil à son œuvre et la magie opère.
‘Dehors, il le sait, le Grand Ravage a commencé.’ P146.
Ce qui fait également le charme du livre de Patrick Graham, c’est son lyrisme. Durant toute son histoire, il va insister sur la force du souvenir, sur sa bonne et mauvaise influence. Il va mettre en valeur les pouvoirs de Marie, en nous décrivant au travers de différents personnages, l’art de la culture du souvenir et de sa transmission. On n’oublie pas un souvenir, notre cerveau le range et peut le remettre à disposition lorsqu’il est sollicité par un de nos cinq sens. Une odeur, un bruit, une texture, un goût, ou une forme. Une combinaison des cinq omniprésente dans le texte de Patrick Graham. La mémoire d’un souvenir, qui, tel les braises sur lesquels on souffle, réanime le feu des moments oubliés…
« Gordon ferme les yeux et inspire de toutes ses forces. Ça sent la terre, les pierres chaudes, les algues et le limon. […] Des rives boisées qui embaument l’anis et le pignon de pin, des champs qui sentent le blé et le maïs, des rives bordées d’autoroutes qui empestent le bitume et les vapeurs de gasoil. » P129.
« Ça sent la mousse, la résine et les cendres froides. L’aube aussi, cette odeur toute particulière qui accompagne chaque matin la mort des ténèbres. Une odeur sucrée faite de fleur qui s’ouvre, de pierre et de rosée. » P134
Si la mémoire a des tiroirs, le livre a ses chapitres. Alors le lecteur rebondit d’un souvenir à l’autre. Lui aussi est sollicité. Il n’a qu’une envie, c’est de tenter à son tour l’expérience, en respirant des grains de lavande séchés, les arômes d’un jardin fraichement arrosé par une ondée passagère, les copeaux de bois d’un atelier, le bulgomme d’un dessous de table, etc. Et des expériences du genre, l’auteur nous en offre plusieurs :
‘ […] elle a l’impression de redevenir une toute petite fille. Elle sent son esprit se remplir d’odeurs anciennes. Des odeurs de sucette à la menthe, de mercurochrome, de feuilles mortes et de cour d’école. ‘ P213.
‘ […] Marie avait senti son cœur se remplir de souvenirs simples et doux. Des souvenirs d’enfance. Des odeurs de craies et de tableaux noir. Des parfums de colle blanche, d’encre et de papier buvard. ‘ P421
C’est aussi une histoire très émouvante et il y a juste quelques lettres à changer pour qu'elle passe d'émouvante, à éprouvante (pour ses acteurs) et épouvante.
Émouvante par exemple quand Marie est aux côtés de son frère, pour cueillir son dernier souffle ou quand le grand père de Gordon lui donne des conseils pour la pêche :
« - Je ne veux pas que tu me laisses seule.
- Juste deux minutes. S’il te plait Marie, laisse-moi mourir juste deux minutes, ensuite je me réveillerai. » P102.
« Dis donc, Gordie, t’es beaucoup moins con que ton père, tu sais ça ? Il a fallu que je lui explique pendant des jours ce que toi, tu as compris en quelques secondes. Le cacao ? Sacré Gordie-boy ! Maintenant qu’on sait que tu as autre chose que du beurre de cacahuètes dans les méninges, il faut que tu me promettes de ne pas aller à l’école plus de deux jours par semaine. » P127.
Éprouvante et épouvante, quand l’auteur revient aux racines de l’épouvante, en installant une peur viscérale, qui ne va faire que grandir au fur et à mesure de l’histoire. On ne peut pas s’empêcher de penser alors à ces films qui nous auront marqué les années 70 et 80 comme par exemple La Grande Menace avec Lino Ventura et Richard Burton (un clique pour voir l'extrait), où ce dernier parvient à produire d’immense catastrophe rien que par la pensée, et le Prince des Ténèbres* de John Carpenter (un clique pour voir l'extrait), pour l’utilisation maléfiques des pouvoirs du vilain et l’invasion de SDF contrôlés à distance. On pense aussi à Malhorne de Jérôme Camut, pour le passage de relais de la mémoire d’une vie à l’autre, et aussi aux Eveillés, du même auteur co-écrit avec sa compagne Nathalie Hug, pour l’utilisation surnaturel des rêves et la notion de transmission d’un pouvoir ou d’une malédiction ancestrale.
Cela pourrait paraître risquer de jouer avec le mélange des genres mais les CamHug, Patrick Graham ou Franck Thilliez avec l’Anneau de Moebius, nous ont prouvé qu'il était possible de donner des « superpouvoirs » à leurs héros sans leur ôter une once d’humanité. Bien au contraire, c’est le fait de les confronter au surnaturel qui va à la fois mettre en avant ce qui fait leur force et leur fragilité.
Un autre point commun entre ces livres, outre le fait que leurs héros respectifs sont souvent martyrisés, c’est la manière dont les auteurs nous présente leur propre machine à voyager dans le temps. Le héros de Malhorne (via la réincarnation) et de l’Anneau (via des visions de l’avenir), les héros des Eveillés (via le rêve) et ceux de l’Apocalypse dans le temps (via des visions du passé et de l’avenir).
Pour conclure, l’Apocalypse selon Marie est surtout l’occasion pour l’auteur d'écrire un pan important dans l’histoire de son personnage fétiche, Marie Parks. En la confrontant à l’horrible vérité de son passé, il lui donne une dimension qu’elle n’avait pas atteinte dans l’Evangile selon Satan. On a vraiment l’impression d'assister à la véritable naissance du personnage, tant l’envergure qu’elle gagne dans cette histoire est immense.
Le reste du casting n’est pas en reste et c’est un véritable plaisir de voir s’animer tout ce petit monde au fil des pages. Patrick Graham réalise avec ce roman, un énorme bond en avant dans son art. Il nous signale avec l’Apocalypse selon Marie, qu’il fait partie actuellement des auteurs incontournables et qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir.
* John Carpenter considère ce film comme la seconde partie de sa Trilogie de l'Apocalypse, la première étant the Thing, la dernière l'Antre de la Folie.
Frédéric Fontès
Voilà ce que j'en disais à l'époque de sa sortie aux éditions Anne Carrière :
L’Apocalypse selon Marie de Patrick Graham
‘Dans la lignée du Fléau de Stephen King …’
Les boniments des éditeurs auront rarement été aussi proches de la vérité. Gilles Haumont était déjà parvenu, dans certains passages de l'Origine du Mal, à nous donner l’impression de remettre les pieds dans un univers connu des fans de romans d’épouvante, celui du Fléau de Stephen King. Patrick Graham, avec l'Apocalypse selon Marie, nous prouve qu’il peut exister en littérature, une sorte d’univers cohérent, où des fenêtres s’ouvrent d’un monde à l’autre.
Tous les ingrédients sont là pour nous rappeler cette filiation : l’éternel combat des forces du bien contre les forces du mal, les incarnations de ces deux communautés qui bougent leurs soldats sur le grand échiquier de la Planète, les manipulations génétiques, l’Armée dépassée par les évènements, les éléments qui s’opposent, la vie mise en valeur par le grand Ravage qui est à l’œuvre, des sacrifices, de l’amour, de l’horreur, etc. Vous nappez tout cela d’une parfaite connaissance de l’univers du Maître, avec régulièrement quelques clins d’œil à son œuvre et la magie opère.
‘Dehors, il le sait, le Grand Ravage a commencé.’ P146.
Ce qui fait également le charme du livre de Patrick Graham, c’est son lyrisme. Durant toute son histoire, il va insister sur la force du souvenir, sur sa bonne et mauvaise influence. Il va mettre en valeur les pouvoirs de Marie, en nous décrivant au travers de différents personnages, l’art de la culture du souvenir et de sa transmission. On n’oublie pas un souvenir, notre cerveau le range et peut le remettre à disposition lorsqu’il est sollicité par un de nos cinq sens. Une odeur, un bruit, une texture, un goût, ou une forme. Une combinaison des cinq omniprésente dans le texte de Patrick Graham. La mémoire d’un souvenir, qui, tel les braises sur lesquels on souffle, réanime le feu des moments oubliés…
« Gordon ferme les yeux et inspire de toutes ses forces. Ça sent la terre, les pierres chaudes, les algues et le limon. […] Des rives boisées qui embaument l’anis et le pignon de pin, des champs qui sentent le blé et le maïs, des rives bordées d’autoroutes qui empestent le bitume et les vapeurs de gasoil. » P129.
« Ça sent la mousse, la résine et les cendres froides. L’aube aussi, cette odeur toute particulière qui accompagne chaque matin la mort des ténèbres. Une odeur sucrée faite de fleur qui s’ouvre, de pierre et de rosée. » P134
Si la mémoire a des tiroirs, le livre a ses chapitres. Alors le lecteur rebondit d’un souvenir à l’autre. Lui aussi est sollicité. Il n’a qu’une envie, c’est de tenter à son tour l’expérience, en respirant des grains de lavande séchés, les arômes d’un jardin fraichement arrosé par une ondée passagère, les copeaux de bois d’un atelier, le bulgomme d’un dessous de table, etc. Et des expériences du genre, l’auteur nous en offre plusieurs :
‘ […] elle a l’impression de redevenir une toute petite fille. Elle sent son esprit se remplir d’odeurs anciennes. Des odeurs de sucette à la menthe, de mercurochrome, de feuilles mortes et de cour d’école. ‘ P213.
‘ […] Marie avait senti son cœur se remplir de souvenirs simples et doux. Des souvenirs d’enfance. Des odeurs de craies et de tableaux noir. Des parfums de colle blanche, d’encre et de papier buvard. ‘ P421
C’est aussi une histoire très émouvante et il y a juste quelques lettres à changer pour qu'elle passe d'émouvante, à éprouvante (pour ses acteurs) et épouvante.
Émouvante par exemple quand Marie est aux côtés de son frère, pour cueillir son dernier souffle ou quand le grand père de Gordon lui donne des conseils pour la pêche :
« - Je ne veux pas que tu me laisses seule.
- Juste deux minutes. S’il te plait Marie, laisse-moi mourir juste deux minutes, ensuite je me réveillerai. » P102.
« Dis donc, Gordie, t’es beaucoup moins con que ton père, tu sais ça ? Il a fallu que je lui explique pendant des jours ce que toi, tu as compris en quelques secondes. Le cacao ? Sacré Gordie-boy ! Maintenant qu’on sait que tu as autre chose que du beurre de cacahuètes dans les méninges, il faut que tu me promettes de ne pas aller à l’école plus de deux jours par semaine. » P127.
Éprouvante et épouvante, quand l’auteur revient aux racines de l’épouvante, en installant une peur viscérale, qui ne va faire que grandir au fur et à mesure de l’histoire. On ne peut pas s’empêcher de penser alors à ces films qui nous auront marqué les années 70 et 80 comme par exemple La Grande Menace avec Lino Ventura et Richard Burton (un clique pour voir l'extrait), où ce dernier parvient à produire d’immense catastrophe rien que par la pensée, et le Prince des Ténèbres* de John Carpenter (un clique pour voir l'extrait), pour l’utilisation maléfiques des pouvoirs du vilain et l’invasion de SDF contrôlés à distance. On pense aussi à Malhorne de Jérôme Camut, pour le passage de relais de la mémoire d’une vie à l’autre, et aussi aux Eveillés, du même auteur co-écrit avec sa compagne Nathalie Hug, pour l’utilisation surnaturel des rêves et la notion de transmission d’un pouvoir ou d’une malédiction ancestrale.
Cela pourrait paraître risquer de jouer avec le mélange des genres mais les CamHug, Patrick Graham ou Franck Thilliez avec l’Anneau de Moebius, nous ont prouvé qu'il était possible de donner des « superpouvoirs » à leurs héros sans leur ôter une once d’humanité. Bien au contraire, c’est le fait de les confronter au surnaturel qui va à la fois mettre en avant ce qui fait leur force et leur fragilité.
Un autre point commun entre ces livres, outre le fait que leurs héros respectifs sont souvent martyrisés, c’est la manière dont les auteurs nous présente leur propre machine à voyager dans le temps. Le héros de Malhorne (via la réincarnation) et de l’Anneau (via des visions de l’avenir), les héros des Eveillés (via le rêve) et ceux de l’Apocalypse dans le temps (via des visions du passé et de l’avenir).
Pour conclure, l’Apocalypse selon Marie est surtout l’occasion pour l’auteur d'écrire un pan important dans l’histoire de son personnage fétiche, Marie Parks. En la confrontant à l’horrible vérité de son passé, il lui donne une dimension qu’elle n’avait pas atteinte dans l’Evangile selon Satan. On a vraiment l’impression d'assister à la véritable naissance du personnage, tant l’envergure qu’elle gagne dans cette histoire est immense.
Le reste du casting n’est pas en reste et c’est un véritable plaisir de voir s’animer tout ce petit monde au fil des pages. Patrick Graham réalise avec ce roman, un énorme bond en avant dans son art. Il nous signale avec l’Apocalypse selon Marie, qu’il fait partie actuellement des auteurs incontournables et qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir.
* John Carpenter considère ce film comme la seconde partie de sa Trilogie de l'Apocalypse, la première étant the Thing, la dernière l'Antre de la Folie.
Frédéric Fontès
Plus de 140 000 exemplaires vendus pour le roman de Laurent Gounelle
"Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous-mêmes et d'apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiée au vent. Un sourire pour les autres."
J'en parlais déjà ici : http://4decouv.blogspot.com/2009/10/lhomme-qui-voulait-etre-heureux-laurent.html
Je viens d'en terminer la lecture. Je me suis régalé. Le propos et le but de l'auteur n'est pas de nous apprendre quoi que ce soit. Comme le vieux guérisseur que va consulter le héros du roman, Laurent Gounelle va juste se charger de nous révéler des choses. Des philosophies de vie à la fois simples et vitales.
Ce vieux proverbe chinois va me permettre d'illustrer la démarche de l'auteur. Ici, Laurent Gounelle ne se propose pas de me donner un cap, ou de poser son doigt sur une carte en me disant d'aller ici ou là. Non, il va juste se contenter de m'aider à préparer mon sac, me donner des conseils sur les bonnes chaussures à choisir pour emprunter cette route.
Et surtout, m'éclairer sur l'attitude que je vais devoir adopter pour aborder cette "marche" vers le bonheur. En faisant cela, évidemment, il met le doigt sur les barrières que l'on se forge dans la vie et qui nous limitent, voir qui nous interdisent d'accéder à ces pincées de bonheur.
Mon seul bémol sera pour la conclusion du roman, qui désarçonne en laissant le lecteur avec une impression d'inachevée ... (je pense par exemple à l'apparition subite d'une jeune femme dans le restaurant où le héros se pose quelques heures).
Les fêtes de fin d'années approchent et si vous cherchez un livre à offrir en étant sur de ne pas laisser indifférente la personne a qui vous le destinez, alors n'hésitez pas, confiez lui l'histoire de l'homme qui voulait être heureux !
Frédéric Fontès
TBC... 100 % Marvel : Spider-Man Noir
Citation:
100% MARVEL : SPIDER-MAN : NOIR2 DÉCEMBRE
Auteurs : David Hine, Fabrice Sapolsky et Carmine Di Giandomenico
104 pages, 10,00 EUR, en librairie seulement
Découvrez la dernière collection de la Maison des idées. Les héros Marvel revisités en version “noir” ! Nous commencerons par le Tisseur dans un récit complet qui nous ramène au temps de la Grande Dépression de 1933 aux États-Unis.
Ce n'est pas la première fois que Marvel nous propose son énième ré écriture des origines de Spider-Man. Ce ne sera pas non plus la dernière ... (Spider-Man 2009, Ultimate Spider-Man, Spider-Man 1602, MC², Chapter One, Powerless, etc.)
Ici, Marvel lance une nouvelle collection, en plaçant ses héros en plein dans les années 30. Daredevil, les X-Men, Luke Cage, Wolverine Noir et Punisher Noir encadre donc ce Spider-Man Noir.
C'est l'occasion de pousser un petite cocorico puisque le co-scénariste de cette première mini-série est français, en la personne de Fabrice Sapolsky, rédacteur en chef de la revue Comic Box, que les fans de bd américaines connaissent bien.
Aux côtés de l'anglais David Hine (Spawn #150-184, Civil War: X-Men), il conçoit une BD 100% européenne puisque le dessinateur Carmine Di Giandomenico (Magneto : le Testament) est italien et que la présente version française est publiée par les éditions Panini.
Quelques pages du n°1 (Source des images : www.superpouvoir.com) :
En ce qui me concerne, je me suis régalé. Mes amis de chez Pulp's m'avaient déjà vivement conseillé de suivre la série en VO mais j'avais fait l'impasse, pas complètement enthousiaste à l'idée de me replonger dans une énième version alternative des personnages de Marvel.
Il faut reconnaitre qu'il y a plus de bonnes idées dans cette mini-série que dans tout le un de Bendis sur Ultimate Spider-Man. Ici, les auteurs vont droit à l'essentiel et ne tombent pas dans le piège de vouloir faire durer les choses, en noyant leur intrigue dans du blabla ou des choses insignifiantes. A ce niveau, c'est ce qui m'a fait arrêter la lecture d'Ultimate Spider-Man. Trop de bla bla, une storyline qui va dans tout les sens, qui me perd en route.
C'est loin d'être le cas ici dans l'univers sombre de ce Spider-Man Noir. Le plus intéressant dans cette histoire, ce n'est peut être même pas la manière dont Peter Parker devient Spider-Man dans cet univers là. À mon humble avis, le charme de cette histoire, c'est toute la galerie de personnages qui gravite autours de lui. Ami(e)s ou ennemi(e)s, la répartition des rôles de chacun attise notre curiosité. Mention spécial à Osborn et à son gang de "freaks". Une très bonne idée pour donner une raison d'être à tout ce bestiaire qui gravite autours de Parker. C'est avec ce genre de détails que des personnages gagnent en épaisseur, en intérêt et donc que l'histoire peut commencer à s'installer, à tisser sa toile en quelque sorte ...
Vivement la suite, dont le premier épisode de la seconde mini-série vient de paraitre aux USA.
Frédéric Fontès
mercredi 2 décembre 2009
Le Costume du Mort de Joe Hill
Le Costume du mort
# Broché: 424 pages
# Editeur : Jean-Claude Lattès (12 mars 2008)
# Langue : Français
# ISBN-10: 2709629046
Présentation de l'éditeur
On ne collectionne pas sans péril des reliques toutes plus étranges les unes que les autres. C'est ce que va apprendre Jude en achetant le dernier costume d'un mort. Soudain, au pied de son lit, derrière une porte, à ses côtés en voiture, grimaçant et assoiffé de vengeance, apparaît l'ancien propriétaire de l'habit. Quelle histoire terrible de son passé cherche-t-il à lui faire payer? Aux frontières de la folie, une fuite éperdue commence, enchaînant des moments de pure terreur et d'intenses frissons pour le lecteur
Biographie de l'auteur
Lauréat de nombreux prix, Joe Hill s'est vu immédiatement propulsé, avec Le Costume du mort, parmi les plus grands auteurs de thrillers fantastiques.
Joe Hill est scénariste de BD et romancier. C'est aussi le fils de Stephen King ... J'ai le livre dans ma pile, je reviendrai en parler ... À noter que le roman est désormais disponible en format poche.
Frédéric Fontès
Inscription à :
Articles (Atom)