mercredi 30 mars 2016
Chronique : Rural Noir - Benoit Minville (Gallimard)
J'ai aimé les personnages de Rural Noir, j'ai aimé la sincérité de la prose, son honnêteté, son naturel, sa sensibilité.
Benoît Minville parvient à éviter la caricature, il ne force jamais le trait. Sa prose reste efficace du début à la fin, sans perdre son objectif en cours de route : celui de nous hanté.
Parce que Rural Noir est une histoire de fantôme : l'adolescence qui revient hanter les adultes et appuyer là où ça fait mal.
Rural Noir, c'est aussi un décor, un cadre qui devient un personnage à part entière, une entité qui dégage une force, une âme.
Je pardonne une ou deux maladresse dans l'utilisation du narrateur omniscient (j'ai du mal quand un narrateur omniscient nous donne successivement les points de vue de deux personnages qui se font face).
Rural Noir tape un grand coup. Coup assourdissant qui résonne encore longtemps après avoir tourné la 245e page.
Lecture que je conseille vivement !
Présentation de l'éditeur :
Adolescents, Romain, son petit frère Christophe, Vlad et Julie étaient inséparables. Ils formaient un " gang " et arpentaient leur cambrousse dans l'insouciance, entre bonheurs simples de l'amitié et petites embrouilles - un vélo qui disparaît, une bagarre avec la bande du patelin d'à côté... Mais un été, tout bascule. La rencontre de Cédric, un ado rebelle et nouveau venu dans la région, vient bouleverser l'équilibre du petit groupe. Vlad, jusque-là le " Captain " du " Général " Romain, est fasciné par Cédric le frondeur, qui ne connaît aucune limite, et s'en rapproche de plus en plus. La belle Julie, dont tous sont secrètement amoureux, est agressée par " le Dalton ", un marginal du village. Et c'est la fin de l'innocence... A la mort de ses parents dans un accident de la route, quelque temps plus tard, Romain décide de tout quitter. Après dix ans d'absence, il revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par son frère et ses amis. Christophe, ancien militaire atteint de stress post-traumatique, vit désormais avec Julie, tous deux attendent un enfant. Vlad et Cédric, quant à eux, dirigent le trafic de drogue dans la région... Lorsque Vlad est retrouvé dans un champ, tabassé et quasiment mourant, le " gang " se reforme pour découvrir ce qui est arrivé et entrer en vendetta contre les coupables...
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
Poche : Lilliputia - Xavier Mauméjean (LdP)
C'est une petite merveille que l'on doit à Xavier Mauméjean et qui va se voir offrir une version en poche aux éditions du Livre de Poche : Lilliputia sera de nouveau dans les bacs en mai prochain.
Huit ans après sa première parution en grand format aux éditions Calmann-Lévy, je suis toujours hanté par certains passages et certaines images du roman.
Un roman hors norme, pour un auteur au diapason, qui saura vous surprendre, vous émerveiller et vous transporter là-bas, à Dreamland !
Présentation de l'éditeur :
Bonnes gens, bienvenue à Dreamland ! Érigé sur l'île de Coney Island au début du XXe siècle, ce parc d'attractions d'un nouveau genre abrite en son sein le plus phénoménal des divertissements : Lilliputia, la Cité des Nains, qui accueille pour votre plus grand bonheur trois cents petites personnes venues du monde entier. Construite sur le modèle du Nuremberg du XVe siècle, mais en réduction, cette exemplaire cité possède un parlement, un théâtre, des bas-fonds et même une compagnie de pompiers qui va jusqu'à déclencher ses propres feux pour divertir les visiteurs du parc ! Venez écouter l'histoire édifiante d'Elcana, ce courageux jeune homme de petite taille conduit depuis son Europe de l'Est natale jusqu'à Lilliputia. Là, il comprendra bien vite qu'il lui revient de libérer ses semblables de la servitude dans laquelle on les a placés, pour leur " apporter le feu ". Avec l'aide de la monstrueuse parade des Freaks, il mènera la révolte contre son propre Zeus - le mystérieux et richissime démiurge, propriétaire de Dreamland - et conduira Lilliputia jusqu'à l'embrasement final... Quand la tragédie grecque rencontre la mythologie américaine naissante, celle du Gangs of New York de Scorsese, pour une magistrale réinvention de la figure de Prométhée, c'est un feu d'artifice(s) littéraire d'une hauteur inversement proportionnelle à celle des protagonistes de Lilliputia qui se déploie sous nos yeux. Gentes dames, joyeux messieurs, bienvenue à Dreamland pour le plus grand des minuscules spectacles !
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : Là où rêvent les étoiles - Eric Marchal (Anne Carrière)
Le prochain roman d'Eric Marchal est annoncé pour le 26 mai prochain aux éditions Anne Carrière.
Là où rêvent les étoiles est son cinquième roman et il fera 800 pages !
Présentation de l'éditeur :
Au XIXe siècle, il y eut une nouvelle génération de bâtisseurs de cathédrales. Ils travaillaient l’acier, le fer et le cuivre aussi bien que la pierre, partaient à l’assaut du ciel comme on ne l’avait jamais rêvé avant eux. Leur magie s’appelait « ingénierie », et leurs réalisations prenaient la forme de ponts et viaducs impossibles, d’usines, de gares, de charpentes aux dimensions prodigieuses, de statues et de tours métalliques géantes. Ces hommes vénéraient tous le même Dieu, et le nommaient Progrès. C’est à eux qu’Éric Marchal rend aujourd’hui hommage dans cette époustouflante histoire de famille, d’amitié et de génie humain.
Juin 1863. Dans l’immensité désertique de la plaine d’Andalousie, deux hommes aux tempéraments opposés mais unis par la passion du progrès vont se rencontrer. L’un, Clément Delhorme, pionnier des vols d’altitude en ballon, est à l’origine des premiers modèles de prévision météorologique. L’autre, Gustave Eiffel, jeune ingénieur ambitieux, qui vient de se marier, rêve de s’établir à son compte comme constructeur. À partir de ce jour, les deux génies vont lier leurs destins et leurs rêves de records.
Delhorme intègre le monde dans une immense équation dont il tente de résoudre toutes les inconnues pendant qu’Alicia, sa femme, s’occupe de la rénovation des palais à l’abandon de l’Alhambra. La naissance de leurs trois enfants aux caractères si différents façonnera la destinée de cette famille singulière, pendant qu’Eiffel forgera la sienne comme un mythe, du pont Maria Pia à la tour qui portera son nom, ainsi qu’à la statue de la Liberté.
Entre Paris et Grenade se déploient les destins croisés de ces deux familles qui vont connaître l’enchantement du progrès, dans un tourbillon de découvertes et d’inventions qui ont fait de cette période le socle de notre modernité, où les seules limites étaient celles de l’imagination.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : Le Huitième livre de Vésale - Jordi Llobregat (Cherche-Midi)
Le Huitième livre de Vésale est le premier roman du romancier espagnol Jordi Llobregat, à paraitre le 7 avril prochain aux éditions du Cherche-Midi. Il est traduit par Vanessa Capieu.
Le pitch est particulièrement intriguant. À suivre en ce qui me concerne...
Présentation de l'éditeur :
Barcelone, 1888. Quelques jours avant l'ouverture de l'Exposition Universelle, Daniel Amat, un jeune professeur d'Oxford, est de retour dans sa ville natale pour assister aux funérailles de son père. Il y apprend que ce dernier, médecin dans les quartiers pauvres de la ville, enquêtait sur les meurtres mystérieux de jeunes ouvrières. Leurs blessures rappelant étrangement un ancien fléau ayant sévi il y a bien longtemps, la ville est la proie de toutes les superstitions.
À l'aide d'un journaliste et d'un étudiant en médecine, Daniel reprend les investigations et découvre bientôt que les crimes sont liés à un mystérieux manuscrit, œuvre d'un anatomiste du XVIe siècle, Vésale. C'est dans les galeries de tunnels souterrains qui courent sous la ville que Daniel mettra à jour l'incroyable secret qui hante Barcelone.
Avec cette œuvre monumentale saluée par une critique unanime, véritable labyrinthe de mystères et d'énigmes, Jordi Llobregat signe un thriller historique qui fera date. Au-delà de personnages aux ambiguïtés multiples, et d'une construction diabolique, il nous fait véritablement ressentir l'âme d'une ville, Barcelone avant l'apparition de l'électricité, plus fascinante, sombre et baroque que jamais. Magistral !
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mardi 29 mars 2016
News : Le seigneur des ténèbres - Robert Silverberg (Anne Carrière)
Plus de 30 ans après sa première publication aux éditions Robert Laffont, les éditions Anne Carrière vous invitent le 2 juin prochain à (re)découvrir Le seigneur des ténèbres (Lord Of Darkness) de Robert Silverberg. Le livre de 600 pages est traduit par Nathalie Zimmermann.
Présentation de l'éditeur :
Quand Battel s’embarque sur un navire corsaire en 1589 et quitte l’Angleterre élisabéthaine en quête de gloire et de fortune, il ne peut deviner qu’il restera vingt ans prisonnier des « sombres terres d’Afrique ». Rapidement capturé par les Portugais, Battel va connaître les plus grandes joies et subir les pires coups du sort. Amour, guerre, évasions, magie, dangers et trahisons en tout genre, son destin ressemblerait à la trame d’un roman de cape et d’épée s’il ne se doublait d’un étrange appel : dans cette région du monde vit alors un démon dont le seul nom fait trembler les Africains comme les Européens. Il s'agit de Calandola, roi réputé immortel des terribles guerriers Jaqqas, des nomades anthropophages dont la bravoure et la brutalité alimentent les légendes et les cauchemars. Or Andrew Battel, de Leigh, va croiser la route des Jaqqas et devenir l’un des leurs. Dès lors, c’est dans une aventure d’un autre genre qu’il s’embarque, un voyage vers le cœur sauvage du monde, qui remettra en cause toutes ses valeurs et la définition même qu’il se faisait du mot « homme ».
C’est un fascinant roman que ce Seigneur des ténèbres, car ce qu’explore son auteur au bout d’un si long chemin, c’est bien l’altérité, la fin des préjugés. En empruntant un destin authentique, Silverberg parvient à nous offrir à la fois le grand frisson de l’aventure et une puissante charge contre tous les colonialismes.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : Charles (Good)Man - François Mulcahy (Independently published)
Charles (Good)Man est le premier roman de François Mulcahy . Mais ce n'est pas sa première publication : j'avais eu l'occasion de parler de l'excellent recueil de nouvelles, Four Steps.
J'ai eu l'immense privilège de lire de précédentes versions de cette histoire et je suis particulièrement curieux de découvrir l'histoire définitive de Charles.
MAJ du 19-04-2019 pour la nouvelle édition.
Présentation du livre :
Vincent, onze ans, n’en finit plus d’attendre que la vie retrouve son sens. Lassé de ne plus grandir, de ne plus vieillir, il s’apprête à envisager le pire lorsqu’un inconnu surgit.Serait-ce Charles Goodman, l’ancien surhomme que l’on croyait disparu ? Seul survivant parmi les super-héros ?L’homme ignore étrangement tout du chaos ambiant et va découvrir en compagnie de Vincent que les codes ont changés.Mais si tous attendent de lui qu’il redresse la barre d’une humanité en péril, il devra d’abord affronter les démons de son passé de surhomme supposé irréprochable … Découvrez Charles (Good)man, dystopie au rythme effréné, entre le conte fantastique et le roman initiatique, où un ancien surhomme va devoir apprendre à devenir un homme, quel qu'en soit le prix à payer...
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : Quand la neige danse - Sonja Delzongle (Denoel)
Quand la neige danse est le second roman de Sonja Delzongle (après Dust) à mettre en scène la profileuse Hanah Baxter. Rendez-vous le 1er avril aux éditions Denoêl dans la collection Sueurs Froides.
Présentation de l'éditeur :
2014. L'hiver est le plus froid que Crystal Lake ait jamais connu. Cette petite ville paisible proche de Chicago semble pétrifiée, mais la neige et le blizzard ne sont pas les seuls coupables. Depuis un mois, quatre fillettes se sont volatilisées. Les habitants sont sous le choc. Ce matin-là, Joe Lasko s'équipe pour une énième battue dans les bois gelés lorsqu'on lui dépose un paquet. Dedans repose une poupée, une magnifique poupée aux cheveux longs et roux, comme sa fille Lieserl disparue. Comble de l'horreur : la poupée est vêtue exactement comme Lieserl le jour où elle s'est volatilisée. Ce matin de février 2014, toutes les familles des fillettes vont recevoir une poupée... C'en est trop pour Joe. Ce jeune divorcé n'a plus que Lieserl dans sa vie. Il décide de mener sa propre enquête, aidé par Eva Sportis, une détective privée dont il était secrètement amoureux des années plus tôt. Eva comprend très vite que l'affaire la dépasse et appelle à l'aide Hanah Baxter, son ancienne prof de fac, la célèbre et charismatique profileuse et son inséparable pendule. Hanah réalise au fil de l'enquête que quelque part, dans Crystal Lake, quelqu'un s'en prend aux enfants depuis très longtemps. Les détient-il prisonniers ? Sont-ils encore en vie ? Un criminel maintes fois condamné semble être le coupable tout indiqué, pourtant Hanah, Eva et Joe sont persuadés que la police se trompe de coupable.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : La Conspiration Kolarich - David Ellis (Cherche-Midi)
Après l'excellent Caché, David Ellis et son héros sont de retour dans une nouvelle histoire, La Conspiration Kolarich, à paraitre le 21 avril, aux éditions du Cherche-Midi.
Il s'agit du troisième opus de la série consacrée à l'avocat Jason Kolarich (le tome 2 Breach of Trust reste donc pour l'heure inédit en France).
Présentation de l'éditeur :
Une jeune femme, Kathy Rubinkowski, est assassinée dans un parking alors qu'elle rentre chez elle. Son portefeuille, ses clés et l'arme du crime sont rapidement retrouvés sur Tom Stoller, un sans domicile fixe à la santé mentale vacillante. Ce vétéran de la guerre d'Irak, atteint d'un syndrome de stress post-traumatique sévère, avoue le crime dont il ne garde qu'un souvenir très confus. Sollicité par la tante de l'ancien militaire, Jason Kolarish accepte de le représenter devant un tribunal. À première vue, la ligne de défense est toute trouvée : plaider la folie. Mais en étudiant le dossier, Jason découvre que Kathy Rubinkowski avait en sa possession certaines informations qu'elle n'aurait jamais dû avoir, susceptibles de mettre en jeu des milliers de vie. Pour mettre son client hors de cause, l'avocat ne dispose que de peu de temps. Une course contre la montre s'engage pour assembler toutes les pièces d'un puzzle qui se révèle complexe et dangereux.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mercredi 23 mars 2016
Poche : Jeudi Noir - Michael Mention (Librio)
Jeudi Noir de Michael Mention est disponible en format poche depuis le 16 mars dernier. C'est dommage le 16 mars était un mercredi...
Voici ce que j'en disais lors de la publication en grand format aux éditions Ombres Noires en 2014 :
En parallèle de son travail aux éditions Rivages (Sale temps pour le pays en 2012, Adieu demain en 2014 et à paraitre la troisième et dernière partie de sa trilogie, ... Et justice pour tous en 2015), Michael Mention débarque aux éditions Ombres Noires. Il y rejoint un autre monument du polar français, Marin Ledun.
Le 8 juillet 1982, lors de cette demi-finale qui a opposé la France à l'Allemagne pour la Coupe du Monde, j'avais 7 ans. Le seul souvenir que j'en garde, c'est via la mascotte de cette compétition qui avait lieux en Espagne, Naranjito.
Le porte-crayon Naranjito |
Génie parce qu'il s'intègre parfaitement dans la bibliographie de Michael Mention. La capacité de ce jeune auteur à mêler polar et pop culture prend ici une nouvelle dimension.
Parce que Jeudi Noir n'est pas un polar sur le football. C'est d'abord une très efficace mise en abyme sur l'un des rouages indispensable de la mécanique d'un bon roman : sa capacité à hanter son lecteur.
Et c'est ce qui nous permet au fil des pages de rentrer dans les crampons de ce joueur fictif : lui aussi se retrouve rapidement hanté par cette énergie électrique qui circule ce soir là dans le stade. Un véritable cas de possession qui va transporter le joueur narrateur dans un périple mémorable.
Et cet état de transe, le lecteur va le faire sien. Comme dans ses autres romans, Michael Mention va utiliser la pop culture pour intégrer des ingrédients qui vont contribuer à nous intégrer dans cette bulle temporelle.
Et encore une fois, ça fonctionne. Difficile de refermer le roman sans éprouver l'envie de "revoir" toutes ces images qui nous ont hanté en cours de lecture.
L'arrivée de Michael Mention aux cotés de Marin Ledun est un gage de qualité qui confirme l'attachement de l'équipe d'Ombres Noires à nous proposer des voix originales.
Un très bon exercice de style qui confirme le bien que je pense de Michael Mention. Une nouvelle voix est né et c'est toujours un plaisir de la voir s'épanouir de la sorte.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mardi 22 mars 2016
News : Festival America 2016
Ci-dessous, la liste des invité(e)s de la 8e éditions du Festival America qui se déroulera du 8 au 11 septembre 2016 :
Alysia Abbott (Éditions Globe)
Megan Abbott (Le Masque)
Ann Beattie (Christian Bourgois)
Christopher Bollen (Calmann-Levy)
Cynthia Bond (Bourgois)
Dan Chaon (Albin Michel)
Thomas Cook (Le Seuil)
Tom Cooper (Albin Michel)
Abha Dawesar (Héloïse d’Ormesson)
James Ellroy (Rivages)
Patrick Flanery (Robert Laffont)
Karen Joy Fowler (Presses de la Cité)
Forrest Gander (Sabine Wespieser)
David Grand (Le Seuil)
Garth Risk Hallberg (Plon)
Brian Hart (Le Seuil)
Peter Heller (Actes Sud)
Smith Henderson (Belfond)
A.M. Homes (Actes Sud) Laird Hunt (Actes Sud)
Marlon James (Albin Michel)
David Joy (Sonatine)
Eddie Joyce (Rivages)
Laura Kasischke (Bourgois)
Megan Kruse (Denoël)
Rachel Kushner (Stock)
Sergio de la Pava (Le Cherche-Midi)
Ben Lerner (L’Olivier)
Iain Levison (Liana Levi)
Sam Lipsyte (Monsieur Toussaint Louverture)
Atticus Lish (Buchet-Chastel)
Ken Liu (Éditions du Bélial)
Greil Marcus (Galaade)
James McBride (Gallmeister)
Colum McCann (Belfond)
Alice McDermott (La Table Ronde)
Anna North (Autrement)
Dan O’Brien (Au Diable Vauvert)
Stewart O’Nan (L’Olivier)
George Packer (Piranha)
Marisha Pessl (Gallimard)
Wendell Pierce (Éditions du sous-sol)
David James Poissant (Albin Michel)
Kevin Powers (Stock)
Molly Prentiss (Calmann-Levy)
Virginia Reeves (Stock)
Emily Saint John Mandel (Rivages)
Jane Smiley (Rivages)
John Jeremiah Sullivan (Calmann-Levy)
Glenn Taylor (Grasset)
Héctor Tobar (Belfond)
Vu Tran (Mercure de France)
David Treuer (Albin Michel)
Willy Vlautin (Albin Michel)
Milton Walsh (Michel Lafon)
Andria Williams (Kero)
Don Winslow (Le Seuil)
Meg Wolitzer (Rue Fromentin)
Présentation de l'évènement :
La huitième édition du festival AMERICA se déroulera à Vincennes du8 au 11 septembre 2016 et célébrera la littérature des États-Unis dans sa richesse et sa diversité. À quelques semaines des élections américaines, 50 écrivains de fiction, autant que d’États composant ce pays, se retrouveront à Vincennes pour quatre jours de tables rondes et de débats à la rencontre des lecteurs français.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
jeudi 17 mars 2016
News : L'enjoliveur - Robert Goolrick (Anne Carrière)
Rendez-vous le 19 mai 2016 aux éditions Anne Carrière pour lire cette nouvelle de 70 pages offerte par Robert Goolrick à ses lecteurs français. L'enjoliveur est traduit par Marie de Prémonville et illustré par Jean-François Martin.
Présentation de l'éditeur :
Robert Goolrick a développé un lien si fort avec ses lecteurs français qu’il a décidé d’écrire une nouvelle pour eux, rien que pour eux. Comme tout ce qu’écrit Goolrick, elle nous dit quelque chose de l’enfance. Et comme tout ce qu’il écrit, elle touchera chacun de vous au cœur. Nous l’avons trouvé si belle que nous avons décidé de lui offrir un écrin et d’en confier la couverture et les illustrations à l’artiste Jean-François Martin. La voici, grâce à lui, enjolivée.
Par ce matin givré de février, mon entrevue avec la mort fut à peine remarquée, et ses rebondissements secrets ne devaient m’apparaître que des décennies plus tard. Or j’imagine que c’est précisément ce qui nous intéresse ici, si vous êtes prêts à traverser d’abord l’hiver glacial de mon anecdote bucolique. Les rebondissements, donc. Un rebondissement, pour être précis, aussi scintillant que l’enjoliveur de la Buick 1943 de ma grand-mère.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
vendredi 11 mars 2016
News : Il court, il court, le furet - M.J. Arlidge (Les Escales)
Alors que le premier tome de la série vient de paraitre en format poche aux éditions 10-18 (Am Stram Gram dont la chronique est à lire ICI), la suite, Il court, il court, le furet est annoncé pour le 24 mars aux éditions Les Escales.
Il est traduit cette fois par Etienne Menanteau.
Présentation de l'éditeur :
Dans le quartier des prostituées de Southampton, le corps d'un homme est découvert. Atrocement mutilé, le cœur arraché. Dans les heures qui suivent, l'organe est retrouvé. Un coursier l'apporte à la famille de la victime... Bientôt, un autre corps est retrouvé. De nouveau, le cœur manque...
Pain bénit pour les tabloïds, l'histoire de ce tueur en série ne tarde pas à faire les gros titres des journaux. On le compare bientôt à Jack l'Éventreur. Pourtant, dans cette affaire, ce ne sont pas les prostituées qui sont visées. Il s'agit plutôt de leurs clients. Les victimes, des hommes à la vie bien rangée, en apparence, fréquentaient tous en secret les bas-fonds de la ville.
Le commandant Helen Grace est chargée de l'enquête ; elle sent que le tueur est déchaîné, il faut absolument qu'elle l'arrête avant qu'il ne frappe à nouveau.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
Poche : Am Stram Gram - M.J. Arlidge (10-18)
Malgré un principe vu et revu, M. J. Arlidge parvient à bâtir une intrigue qui tient en haleine une bonne partie du roman. Les chapitres courts donnent l'impression que l'on dévore l'histoire mais les changements de narrateurs inutiles, les fausses pistes faiblardes et certains côtés nébuleux de l'histoire pas très bien expliqués me font me dire que l'auteur passe à côté d'un premier roman réussi.
La conclusion est vraiment faiblarde et c'est dommage parce que ces quelques couacs dans la mécanique de ce livre aurait pu en faire un incontournable du genre. Cependant, je suivrai avec grande attention les prochaines publications de l'auteur (Il court, il court, le furet, à paraitre le 24 mars aux éditions Les Escales).
Am Stram Gram est disponible en format poche depuis le 3 mars dernier aux éditions 10-18. Il est traduit par Élodie Leplat.
Présentation de l'éditeur :
Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : " Vous devez tuer pour vivre. " Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale. Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire. Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe. Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : Hors Cadre - Stefan Ahnhem (Albin Michel)
Le premier roman de Stefan Ahnhem sera publié le 30 mars 2016 prochain aux éditions Albin Michel. Malgré le pitch de départ ultra classique, je suis curieux de voir ce que l'auteur va en faire.
Surtout qu'une adaptation en série TV est en cours de production.
Présentation de l'éditeur :
Échappe-t-on jamais à la justice ? À la frontière danoise, la petite ville suédoise d’Helsingborg est sous le choc. Deux hommes, deux petites frappes, ont été tués dans des conditions atroces. Auprès de chaque cadavre, une même photo de classe datée de 1982, le visage de deux élèves barré d’une croix. Dix-huit de ces anciens élèves sont toujours en vie, dont l’inspecteur Fabian Risk, qui s’interroge : pourquoi un assassin sans visage a-t-il soudainement décidé d’éliminer un à un ses anciens camarades de lycée ? Risk sait désormais que s’il veut retrouver le meurtrier il lui faudra explorer les méandres de son propre passé, alors même que le temps joue contre lui, car tout semble le désigner comme la prochaine cible...
Fausses pistes, coups de théâtre, révélations, une enquête haletante riche en suspense et en rebondissements.« Plus haletant encore que Jo Nesbo. »Tony Parsons
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mercredi 9 mars 2016
Chronique : Le Camp - Christophe Nicolas (Outre Fleuve)
Présentation ICI |
On suit avec attention le destin d'un couple séparé qui va vivre de multiples péripéties. Les personnages sont attachants et bien campés.
La narration est bien rythmé, on passe facilement d'un point de vue à l'autre et les sauts dans le temps sont bien gérés.
Seulement, la conclusion du roman n'est pas à la hauteur des attentes. C'est vraiment dommage parce que cette menace permanente qui plane sur l'histoire dégage une force incroyable.
Mais la résolution de l'intrigue et les explications font retomber cette tension. On touche du doigt la grosse maladresse avec l'analogie à Star Wars (on ne sait pas si la référence est le fruit d'une pollution psychique d'un personnage ou si elle n'est qu'un choix osé de l'auteur. Et le fait que l'on ne puisse pas trancher nuit à cette conclusion).
Je suis également étonné par le choix d'Outre Fleuve de faire paraitre le même jour deux romans dont le pitch de départ est quasi similaire : Le Camp et Yesterday's Gone partage ce point de départ qui consiste à confronter des personnages à une disparition de masse.
Je vais devoir repousser la reprise de ma lecture de Y's G (j'ai déjà lu la moitié du tome 1), histoire de ne pas être trop hanté par les réminiscences de l'histoire de Christophe Nicolas.
Le Camp reste un roman captivant qui jongle habilement entre anticipation et SF.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mardi 8 mars 2016
Poche : W3 t.2, Le mal par le mal - J. Camut & N. Hug (LdP)
En attendant la publication de la conclusion de cette trilogie W3 (le tome 3 La Calice jusqu'à la lie à paraitre le 24 mars prochain), les éditions du Livre de poche vont publier demain 9 mars, le tome 2 Le Mal par le mal en format poche.
Voici ce que j'en disais lors de sa publication en grand format en février 2015 :
Le mal par le mal est le second tome de la série W3, après Le Sourire des pendus.
Dans la galaxie des romans de Jérôme Camut et Nathalie Hug, il est le parfait instantané de leurs univers.
Encore une fois, leurs personnages irradient d'humanité. Ils sont suffisamment riches et caractérisés pour en faire des amis dont on ne peut plus se séparer.
À la fois complémentaire et différent des Voies de l'ombre, on retrouve très rapidement des sensations de lecture similaires à la série qui mettait en scène Kurtz : des héros charismatiques, des vilains particulièrement troublants, une dimension sociale omniprésente et une intrigue qui remet régulièrement en doute les certitudes du lecteur.
Il y a du génie dans cette partition à quatre mains qui permet à l'intrigue multi-facettes d'entrainer le lecteur dans une nouvelle expérience incroyable et sans temps mort.
Je ne dirai pas que c'est le meilleur roman des CamHug. En fait, c'est le roman qui incarne le meilleur des CamHug. Depuis Malhorne et les Voies de l'ombre chez Télémaque et le passage par Calmann-Lévy avec, entre autres Les murs de sang et les Yeux d'Harry, Le mal par le mal est la somme d'une décennie littéraire que le couple d'auteurs a voulu riche et pleine d'enseignements.
Un livre à l'image des ses auteurs : redoutable et très attachant.
Les dernières pages m'ont sonné et l'attente du tome 3 est douloureuse comme jamais...
Lien : la chronique de l'ami Yvan ICI et son expérience de lecture jour après jour LÀ.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
News : W3 t.3, le Calice Jusqu'à la Lie - J. Camut & N. Hug (Télémaque)
Chronique ICI |
Le Calice jusqu'à la lie est le troisième est dernier tome de la trilogie W3 de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Il fait suite au tome 1, Le Sourire des Pendus et au tome 2 Le Mal par le Mal.
Le tome 3, Le Calice jusqu'à la lie, sera publié le 24 mars 2016 aux éditions Télémaque.
Une grosse surprise concernant Jérôme Camut et Nathalie Hug nous attends pour 2017 mais nous en reparlerons le temps venu...
En attendant, vivement le 24 mars...
Selon l'internaute.com, boire la calice jusqu'à la lie signifie : Éprouver une douleur, une souffrance jusqu'à ce qu'elle s'achève. L'expression apparait au XVIIe siècle. Tout d'abord la "lie" représente le dépôt au fond d'une bouteille de vin qui a fermenté. Cela signifie que la bouteille a été bue dans son intégralité, jusqu'au bout. Le "calice", désigne la coupe que le prêtre remplit de vin lors de la messe. Pendant cette dernière, il doit boire le vin à l'intérieur du calice jusqu'à la fin, donc jusqu'à la lie, pour ne pas perdre une seule goutte de ce précieux liquide. Mais le "calice" signifie aussi la colère de Dieu, qui peut donc infliger un châtiment très pénible, et qui devient vite insupportable vu qu'il dure jusqu'à la lie (à son terme). Ceci exprime la souffrance due à une épreuve qui dure jusqu'à ce qu'elle s'achève. (Copyright Benchmark Group).
Présentation de l'éditeur :
Les locaux de W3 ont été soufflés par une terrible explosion… Qui a voulu museler à jamais la voix des innocents et celle des opprimés ? Et s'il ne s'agissait pas d'un complot d'état comme tous le pensent ? S'il s'agissait d'une tout autre cause que les membres de W3 n'ont pas su voir ?
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
dimanche 6 mars 2016
Poche : Féroces - Robert Goolrick (10-18)
Après Une Femme simple et honnête, Arrive un vagabond et La Chute des Princes (et en attendant L'Enjoliveur à paraitre en mai prochain aux éditions Anne Carrière), je termine la série des Goolrick's Weeks avec Féroces.
Cette autobiographie de Robert Goolrick fait l'objet d'une nouvelle publication en format poche aux éditions 10-18.
Une chronique difficile à concevoir mais dont je suis particulièrement fier. Elle disait à peu près ceci...
Féroces de Robert Goolrick est l'une de mes lectures coups de cœur de 2010. Il sera disponible en format poche aux éditions Pocket le 05 avril prochain. Voici ce que j'en disais lors de sa sortie aux éditions Anne Carrière.
Qu'on l'ignore ou qu'on la dénie, qu'on la cache ou qu'on la renie, la vérité poursuivra sa progression, propulsée par les battements d'un cœur à qui l'on a volé son innocence et qui parvient à s'accrocher obstinément à la vie.
Robert Goolrick nous raconte son histoire, ses amours, ses ami(e)s, ses emmerdes ... (© Charles Aznavour).
« Maintenant et pour les siècles des siècles »
Rouge. En hébreux, il devient adom, synonyme d'Adam, Adamus, fait de terre rouge. Le latin du mot rouge, ruber, a donné naissance à rubicon, du nom du fleuve italien, et à l'expression franchir le rubicon, qui consiste à atteindre et parfois franchir le point de non retour. Ce point, l'auteur va le frôler autant de fois qu'il a de cicatrices sur les bras. Il va danser avec la vie, accorder quelques pas à la mort, pour finalement parvenir jusqu'à nous à travers ce témoignage bouleversant.
« Le sang était d'un rouge riche, plus rouge que je ne m'y attendais. La couleur était belle. Cramoisie. Comme le rouge à lèvres sombre et laqué d'une belle femme. Dans la lumière, il miroitait. »
Si Robert Goolrick n'avait pas été romancier, il aurait été peintre. Son roman Féroces aurait pu être un triptyque. Chaque partie du tableau correspondant à une partie du livre. Il aurait dépeint dans le premier un cadre idéal et bourgeois. Il aurait fait ressortir les couleurs vives des parures et des différentes toilettes de ces dames. Il aurait joué du pinceau pour donner vie aux panaches de fumée qui s'échappent des cigarettes de ces messieurs. Dans le deuxième, il aurait commencé à glisser quelques signes précurseurs du drame à venir, en jouant avec les flammes de l'âtre de la cheminée et la couleur ambrée du contenu des verres. Il aurait glissé un peu de rouge çà et là, via des fruits, ou la draperie d'un rideau.
Et puis au fur et à mesure, on commencerait à voir disparaître quelques sourires, à remarquer que le ciel est de moins en moins bleu et que les ombres deviennent de plus en plus menaçantes. Pour finalement arriver à la dernière partie du triptyque, empreinte de solitude, de terreur, et de sang. Et puis, on retrouverait un semblant de lumière dans la signature de l'artiste, venant mettre un point final à l'œuvre. Une signature qui évoque un écho ...
« Ces choses-là arrivent. »
Et quand on évoque la cruauté morale à l'encontre d'un enfant sans défense, le sadisme des réflexions dont il va faire l'objet, vient enfin le temps où les masques tombent. Le fil rouge de cette histoire va se confondre avec le fil de la lame ensanglantée. Le saignement comme autant de larmes qui n'auront pas été versées. Comme la libération d'un trop-plein. Comme une envie qui n'a que quelques minutes, quelques heures, pour devenir une « enmort ».
« Mange ton sandwich, cow-boy. »
C'est que Robert Goolrick a un don pour exprimer toute la profondeur d'un mot à l'aspect anodin. Certaines répétitions soulignent en effet le côté désespéré et hanté du récit. Une impression qui ne quittera pas le lecteur, même après avoir tourné la dernière page.
On l'accompagne donc dans un récit qui va devenir de plus en plus noir et sombre, peuplé de petites touches de rouge. De celui de la tomate dont la chair s'ouvre aussi tendrement que la peau des poignets. Toujours comme ce peintre qui dissémine quelques touches de vie dans un récit qu'effleure à de multiples reprises le spectre de la mort.
« L'été de nos suicides »
Et devant ces journées qui s'enchaînent dans une atmosphère de plus en plus oppressante, on devient d'autant plus sensible à la manière dont l'auteur va utiliser son panel de couleurs. Couleurs qu'il va exploiter tantôt pour nous faire rire, nous réchauffer, tantôt pour nous faire pleurer, nous glacer.
Pour avoir eu l'opportunité de lire une partie du roman dans sa version originale, j'ai également pris un immense plaisir à découvrir le travail de précision de Marie de Prémonville sur cette traduction. On parle du fil de la narration, de la lame de rasoir. On peut aussi parler du fil sur lequel la traductrice avance durant les pages du livre, pour trouver le bon équilibre et le bon écho au mot d'origine. L'auteur utilise avec force certaines banalités du quotidien mais qui prennent une dimension particulière dans le cœur du récit. C'est là où le talent de l'adaptatrice rend toute l'élégance du texte sans jamais le galvauder ou l'amoindrir.
« Cette histoire, je la raconte car je tente de croire, car je crois de tout mon cœur, que toujours demeure l'écho obstiné d'une chanson. »
Finalement Féroces, ce sont des mots qui remplacent les maux. Les maux qui deviennent des mots. Des mots de tête, un témoignage. Et qu'est-ce qu'un témoignage, si ce n'est un ensemble de maux qui blessent, des mots qui survivent et que l'on transmet.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
Cette autobiographie de Robert Goolrick fait l'objet d'une nouvelle publication en format poche aux éditions 10-18.
Une chronique difficile à concevoir mais dont je suis particulièrement fier. Elle disait à peu près ceci...
Féroces de Robert Goolrick est l'une de mes lectures coups de cœur de 2010. Il sera disponible en format poche aux éditions Pocket le 05 avril prochain. Voici ce que j'en disais lors de sa sortie aux éditions Anne Carrière.
Qu'on l'ignore ou qu'on la dénie, qu'on la cache ou qu'on la renie, la vérité poursuivra sa progression, propulsée par les battements d'un cœur à qui l'on a volé son innocence et qui parvient à s'accrocher obstinément à la vie.
Robert Goolrick nous raconte son histoire, ses amours, ses ami(e)s, ses emmerdes ... (© Charles Aznavour).
« Maintenant et pour les siècles des siècles »
Rouge. En hébreux, il devient adom, synonyme d'Adam, Adamus, fait de terre rouge. Le latin du mot rouge, ruber, a donné naissance à rubicon, du nom du fleuve italien, et à l'expression franchir le rubicon, qui consiste à atteindre et parfois franchir le point de non retour. Ce point, l'auteur va le frôler autant de fois qu'il a de cicatrices sur les bras. Il va danser avec la vie, accorder quelques pas à la mort, pour finalement parvenir jusqu'à nous à travers ce témoignage bouleversant.
« Le sang était d'un rouge riche, plus rouge que je ne m'y attendais. La couleur était belle. Cramoisie. Comme le rouge à lèvres sombre et laqué d'une belle femme. Dans la lumière, il miroitait. »
Si Robert Goolrick n'avait pas été romancier, il aurait été peintre. Son roman Féroces aurait pu être un triptyque. Chaque partie du tableau correspondant à une partie du livre. Il aurait dépeint dans le premier un cadre idéal et bourgeois. Il aurait fait ressortir les couleurs vives des parures et des différentes toilettes de ces dames. Il aurait joué du pinceau pour donner vie aux panaches de fumée qui s'échappent des cigarettes de ces messieurs. Dans le deuxième, il aurait commencé à glisser quelques signes précurseurs du drame à venir, en jouant avec les flammes de l'âtre de la cheminée et la couleur ambrée du contenu des verres. Il aurait glissé un peu de rouge çà et là, via des fruits, ou la draperie d'un rideau.
Et puis au fur et à mesure, on commencerait à voir disparaître quelques sourires, à remarquer que le ciel est de moins en moins bleu et que les ombres deviennent de plus en plus menaçantes. Pour finalement arriver à la dernière partie du triptyque, empreinte de solitude, de terreur, et de sang. Et puis, on retrouverait un semblant de lumière dans la signature de l'artiste, venant mettre un point final à l'œuvre. Une signature qui évoque un écho ...
« Ces choses-là arrivent. »
Et quand on évoque la cruauté morale à l'encontre d'un enfant sans défense, le sadisme des réflexions dont il va faire l'objet, vient enfin le temps où les masques tombent. Le fil rouge de cette histoire va se confondre avec le fil de la lame ensanglantée. Le saignement comme autant de larmes qui n'auront pas été versées. Comme la libération d'un trop-plein. Comme une envie qui n'a que quelques minutes, quelques heures, pour devenir une « enmort ».
« Mange ton sandwich, cow-boy. »
C'est que Robert Goolrick a un don pour exprimer toute la profondeur d'un mot à l'aspect anodin. Certaines répétitions soulignent en effet le côté désespéré et hanté du récit. Une impression qui ne quittera pas le lecteur, même après avoir tourné la dernière page.
On l'accompagne donc dans un récit qui va devenir de plus en plus noir et sombre, peuplé de petites touches de rouge. De celui de la tomate dont la chair s'ouvre aussi tendrement que la peau des poignets. Toujours comme ce peintre qui dissémine quelques touches de vie dans un récit qu'effleure à de multiples reprises le spectre de la mort.
« L'été de nos suicides »
Et devant ces journées qui s'enchaînent dans une atmosphère de plus en plus oppressante, on devient d'autant plus sensible à la manière dont l'auteur va utiliser son panel de couleurs. Couleurs qu'il va exploiter tantôt pour nous faire rire, nous réchauffer, tantôt pour nous faire pleurer, nous glacer.
Pour avoir eu l'opportunité de lire une partie du roman dans sa version originale, j'ai également pris un immense plaisir à découvrir le travail de précision de Marie de Prémonville sur cette traduction. On parle du fil de la narration, de la lame de rasoir. On peut aussi parler du fil sur lequel la traductrice avance durant les pages du livre, pour trouver le bon équilibre et le bon écho au mot d'origine. L'auteur utilise avec force certaines banalités du quotidien mais qui prennent une dimension particulière dans le cœur du récit. C'est là où le talent de l'adaptatrice rend toute l'élégance du texte sans jamais le galvauder ou l'amoindrir.
« Cette histoire, je la raconte car je tente de croire, car je crois de tout mon cœur, que toujours demeure l'écho obstiné d'une chanson. »
Finalement Féroces, ce sont des mots qui remplacent les maux. Les maux qui deviennent des mots. Des mots de tête, un témoignage. Et qu'est-ce qu'un témoignage, si ce n'est un ensemble de maux qui blessent, des mots qui survivent et que l'on transmet.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
samedi 5 mars 2016
News : Résilience - Yannick Monget (La Martinière)
Après une sortie en 2013 en e-book, Résilience de Yannick Monget a été publié en format papier aux éditions de La Martinière le 18 février dernier.
On nous promet un thriller d'anticipation planétaire et écologique dont on ne sortira pas indemne.
Je viens de l'entamer et c'est particulièrement redoutable.
Après Ice Limit et le Piège de l'architecte de Douglas Preston &Lincoln Child, après les deux fabuleux romans d'Antoine Tracqui, Point Zéro et Mausolée, les éditions de la Martinière et Yannick Monget nous propose un nouveau techno-thriller qui promet de devenir une nouvelle référence du genre.
Chronique à venir...
Présentation de l'éditeur :
100 jours avant l'effondrement. A Paris, en Chine, de curieux incidents se produisent à proximité de réacteurs nucléaires. Un virus informatique (inspiré d'une histoire vraie) semble avoir réussi à prendre le contrôle de nombreuses centrales. Les services du renseignement français se mettent en alerte pour déjouer la plus grande menace jamais affrontée. 2 ans après l'effondrement. En Antarctique, des survivants s'organisent dans des bases de haute technologie abritant un écosystème reconstitué. La surface du globe est ravagée par la radioactivité et les menaces de résurgence du virus noir, qui a décimé la plus grande partie de l'humanité.
Extrêmement documenté, ce thriller très contemporain, aux accents de blockbuster américain, alterne les chapitres avant et après la catastrophe, dans un enchaînement implacable. L'auteur s'appuie sur de fortes convictions écologistes et anti-nucléaires et parsème son livre de références à de véritables incidents, comme le virus stuxnet conçu en 2010 par les Etats-Unis (NSA) pour prendre le contrôle des centrales iraniennes. Entre jeux de lobbies, dessous du nucléaire civil et pressions politiques, cette course contre la montre décrit un univers où l'irresponsabilité n'a d'égal que l'aveuglement de ceux qui menacent le destin de la planète tout entière.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
Chronique : Trois jours et une vie - Pierre Lemaitre (Albin Michel)
Je reste partagé en refermant le nouveau roman de Pierre Lemaitre, Trois jours et une vie.
D'un côté, j'ai passé presque une vie en compagnie d'Antoine, un gamin puis un homme, littéralement électrifié par la culpabilité et la peur. Pierre Lemaitre, malgré quelques digressions, parvient mettre des mots simples empreints de poésie sur un véritable cancer qui ronge son personnage principal.
D'un autre côté, on se retrouve plongé dans un fait divers terriblement banal et déjà abordé à de multiples reprises par d'autres auteurs de romans noirs.
Alors oui, Pierre Lemaitre joue la carte de l'imprévisible, quitte à user en fin de roman de certaines facilitées...
Mais l'atout majeur de ce roman tient dans le fait que Pierre Lemaitre parvient à unir Antoine à son lecteur, à faire battre leurs cœurs sur le même rythme. Un rythme sourd et enivrant qui ne vous lâchera pas avant d'avoir tourner l'ultime page.
Trois jours et une vie est disponible depuis le 2 mars dernier aux éditions Albin Michel.
Présentation de l'éditeur :
« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien... »
P.L.
Le nouveau roman de Pierre Lemaitre, Goncourt 2013.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
TV : Sur ma peau - d'après le roman de Gillian Flynn
Sur ma peau, premier roman de Gillian Flynn (ont suivi les Lieux Sombres et Les Apparences), va faire l'objet d'une adaptation en série TV.
Selon 13eme rue, la romancière serait productrice du show et pourrait même faire partie du pool de scénaristes.
La journaliste Camille Preaker y sera incarné par Amy Adams (Man Of Steel, Batman v Superman: Dawn of Justice, Big Eyes).
Voici ce que j'en disais en août 2007 après lecture du roman publié aux éditions Calmann-Lévy :
Terminé. C'est très sombre, à fleur de peau, si je peux me permettre. J'aime beaucoup la manière dont la peau de l’héroïne réagit quand elle est stressée : ce sont les mots qui s'y trouvent qui palpitent. Et suivant l'humeur du moment, c'est du mot concerné, gravé sur sa peau qu' émane une chaleur, une démangeaison, une palpitation. Ce qui pourrait être regrettable, c'est que la famille de la journaliste devient plus intrigante que l'enquête sur la mort des jeunes filles...
Camille Preaker est un personnage qui tranche vraiment avec les autres personnages féminins que nous sommes habitués à croiser dans les polars ou les romans. Le sexe et l'alcool sont deux de ses pêchés mignons. Ajouté à son ancienne manie de se scarifier la peau, cela donne un personnage assez torturé sans jamais sombrer dans le morbide ou le comportement véritablement suicidaire. C'est de l'auto-destruction mais ça reste un appel à l'aide, quand on considère que c'est un aspect enfantin de l'héroïne qui ressurgit via ces manifestations.
C'est un très bon roman, pour un début et il est certain que je serai l'un des premiers à acheter l'adaptation en français de son prochain manuscrit.
Sur ma peau est disponible en format poche aux éditions Le Livre de Poche, il est traduit par Christine Barbaste.
Présentation de l'éditeur :
La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà l'été dernier, une enfant avait été enlevée. On l'avait retrouvée peu après, étranglée, les dents arrachées... La jeune journaliste Camille Preaker est envoyée sur les lieux pour couvrir l'affaire. Elle a grandi à Wind Gap et elle sera la mieux placée pour enquêter, selon le directeur de son journal.
Mais pour Camille, retourner sur les lieux de son enfance, c'est réveiller des souvenirs douloureux.
Adolescente, incapable de faire face à la folie de sa mère et traumatisée par la mort inexpliquée de sa sœur cadette, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu'elle n'a pu exprimer. Son corps n'est qu'un entrelacs de cicatrices...
Le cadavre de l'enfant disparue est bientôt retrouvé et, très vite, les soupçons de la police se portent sur le frère d'une des fillettes. II semble le coupable idéal, mais Camille a des doutes.
Hantée par la tragédie de son enfance, elle comprend très vite qu'elle devra pourtant trouver la force de l'affronter si elle veut découvrir la vérité...
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
vendredi 4 mars 2016
TV : Pendergast - d'après les romans de Preston & Child
Si l'on en croit la page Facebook The Pendergast TV Series, c'est par la Chambre des Curiosités que pourrait commencer la série consacrée à l'agent spécial Pendergast, héros d'une majeure partie des romans du duo américain Douglas Preston et Lincoln Child.
Un choix intéressant (même si on aurait bien aimé qu'ils commencent par le début avec Relic [voir l'excellente adaptation au cinéma du même nom]) puisque ce troisième roman de la série introduit le personnage de Constance Greene, membre désormais incontournable de la team Pendergast.
Le show sera produit par Gale Anne Hurd (elle était déjà là en 1997 pour produire le film The Relic de Peter Hyams).
Également productrice exécutrice, elle sera rejointe à ce poste par John McLaughlin qui se chargera également d'écrire l'adaptation.
Si vous ne connaissez pas encore ces deux auteurs et surtout cette excellente série de livres consacrée à Pendergast, je vous invite à vous ruer sur les romans !
Passez sur Polars Pourpres en cliquant ICI pour avoir sous la main l'ordre de lecture et les titres des romans.
Présentation de l'éditeur :
Manhattan. Les ouvriers d'un chantier de démolition s'affairent parmi les gravats, lorsque le bulldozer se fige soudainement devant l'horreur du spectacle qui apparaît ; des ossements humains. L'enquête menée par Pendergast, du FBI, l'archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback établit qu'il s'agit des restes de trente-six adolescents, victimes d'un tueur en série, le Dr Leng, ayant sévi à New York vers 1880. Les jours suivants, plusieurs meurtres sont commis selon le mode opératoire de Leng. Se peut-il que ce dingue soit toujours vivant ? Ou aurait-il fait des émules ?
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
mercredi 2 mars 2016
News : Congo Requiem - JC Grangé (Albin Michel)
Congo Requiem est la suite et fin du diptyque africain entamé par Jean-Christophe Grangé via Lontano.
Il sera publié le mercredi 4 mai (Saint Sylvain) aux éditions Albin Michel.
Présentation de l'éditeur :
Jonglant entre passé et présent, la suite des aventures de la famille Morvan : Grégoire, ex-barbouze devenu policier, Maggie, sa femme, qu'il bat, et leurs trois enfants, Erwan le policier, Loïc le golden boy cocaïnomane et Gaëlle l'actrice et call-girl. Tous se retrouvent à Lontano, alors que Tutsis et Hutus s'entretuent.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
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