Doux comme la mort de Laurent Guillaume est édité en format poche chez Pocket le 12 février 2015. C'est ma première rencontre avec la plume de l'auteur, voici ce que j'en disais en août 2011 lors de sa publication aux éditions La Manufacture de livres :
Doux comme la mort, le nouveau
roman de Laurent Guillaume, est un peu comme le thé que prépare l'un de
ses personnages, Afellan. On peut comparer sa dégustation à l'immersion
du lecteur s'opèrant petit à petit dans l'univers du roman.
Outre le fait que le rituel du
thé est lui même riche en symboles, l'importance qu'il a dans le récit
est empreinte d'une telle poésie qu'il devient difficile de ne pas
rester insensible à l'une des plus belles scènes du roman, qui prolonge
et conclu à la fois cette dégustation. Et si ce passage donne son titre
au roman, ce n'est pas tout à fait un hasard...
Le premier thé est dur comme la vie. Fort et amer tout à la fois.
Fort et
amer. Ainsi nous pouvons caractériser les personnages du livre. Tous ont
semble-t-il pactiser avec le diable et ont perdu un peu de leur âme.
Tous ont en commun cette volonté de briser la glace qui leur fait face,
quoiqu'il arrive. Ils portent cette amertume qui fait d'eux des êtres
différents du commun des mortels mais qui fait aussi leur force.
Le deuxième verre de thé est sucré comme l'amour. Il est épais et sirupeux.
Sucré, épais
et sirupeux. Plus on avance, plus on s'attache aux personnages. On
découvre leurs motivations, leur vision du monde et surtout, les
principes qui forment les fondations de leurs existences respectives.
Sucré parce que malgré la noirceur de leur vie, ils sont tour à tour
confrontés à un être qui va leur montrer que rien n'est finit, que tout
est possible. Le sucre qui vient doucement délayer l'amertume.
Le troisième thé est doux comme la mort. C'est une délivrance. L'arôme est puissant et suave.
Doux comme la mort,
puissant et suave. Parce que la mort, pour certains des personnages est
comme une délivrance dans une vie qui semblent avoir été pour eux plus
un enfer qu'un paradis. Parce que cette délivrance, ils l'acceptent
puisqu'elle fait partie intégrante de leur vie.
On retrouve déjà ce genre de
personnages dans les romans de Robert Ludlum. Et rare sont les auteurs
français qui parviennent à leur donner vie en restant le plus crédible
possible et sans tomber dans la surenchère. Dans ce sens, Laurent
Guillaume rejoint Nathalie Hug et Jérôme Camut dont le personnage
principale des Murs de Sang (à paraître en octobre prochain [2011]) prolonge également cet héritage.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com
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