samedi 23 août 2014

Chronique : Le Diable, tout le temps - Donald Ray Pollock (Livre de Poche)


Ce roman est une véritable toile d'araignée.

Outre le fait que le lecteur s'y retrouve rapidement piégé, c'est aussi ce qui représente le mieux le fond et la forme du livre : plus vous progressez vers le centre, vers le futur de l'histoire, plus les cercles diminuent pour ne laisser la place qu'à une seule personne. Plus vous vous éloignez du centre, plus vous découvrez le passé de ces héros/araignées.


« Quand il arriva au sommet de la colline, il frôla une toile d'araignée et sortit des bois obscures. »

On pense aussi aux fameux cercles de l'Enfer imaginé par Dante Alighieri (Franck Thilliez l'évoque très bien dans son nouveau thriller à paraitre, Angor) : les derniers cercles accueillent les êtres responsables des pires atrocités mais ces derniers se trouvent aussi être les plus intelligents et les plus conscients de leurs mauvais actes.

L'Enfer vu par Sandro Botticelli
 On retrouve dans cet immense filet différent personnages, tous vénéneux à leur manière. Donald Ray Pollock tisse alors des interactions comme autant de points de rencontre entre ces chasseurs sur la même toile.
J'ai été captivé par ce premier roman et je compte bien me replonger dans l'univers de l'auteur avec son premier recueil de nouvelles, Knockemstiff (Buchet Chastel, 2010).

En 2011, Robert Goolrick avait chroniqué le roman pour le Washington Post (ICI).
Livre chroniqué via les éditions du Livre de Poche et leur opération estivale  http://www.lecamionquilivre.com/

Frédéric Fontès, www.decouv.com

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