Depuis son premier roman en 2006, J'attraperai ta mort (chronique ICI), Hervé Commère a démontré sont talent de romancier pour raconter une histoire de manière atypique.
Quand il prend les bonnes et mauvaises actions de ses personnages, qu'il les saupoudre de karma, de chance et de malédiction et qu'il secoue l'ensemble, il en résulte des romans surprenants de par leurs constructions et leurs agencements. Ce sont de véritables parties d'échecs où chaque mouvement à son importance pour arriver à la case finale, ce grand final où toutes les interactions passées trouvent leur apogée, s'entre-croisent pour finir par se percuter dans un bruit retentissant.
Un schéma qui prend la forme de ronds dans l'eau et qui est aussi le titre de son second roman en 2011, Les Ronds dans l'eau (chronique ICI).
Hervé Commère est un romancier qui s'attache autant à raconter une bonne histoire qu'à accompagner son lecteur du début à la fin de son livre.
Chaque page tournée est autant de feuillets constituant la partition d'un concerto, tour à tour rapide et lent, dont l'on suit chaque dialogue entre solistes, au sein de l'orchestre/livre. Les notes deviennent aussi importantes que ces silences qui naissent entre une inspiration et une expiration. Une note qui inspire, une autre qui meurt.
En 2012, l'auteur publiait Le deuxième homme (chronique ICI), son roman le plus sombre et vénéneux.
L'année suivant, il a contribué au recueil Rennes, Ici Rennes avec la nouvelle Savoir et Savoir, une autre histoire de trains de vie qui se croisent sur un chemin de fer.
Quand à Imagine le reste, il sera publié le 12 juin prochain aux éditions Fleuve.
Chronique à venir.
Présentation de l'éditeur : Dans la sacoche de cuir patiné, deux millions d'euros en liasses épaisses. Assis à l'avant de la Supercinq, les deux amis contemplent l'horizon comme on contemple une nouvelle vie. Ce sont deux caïds du nord de la France. Après des années de larcins minables, ils ont enfin pu prendre le large, en délestant plus gros qu'eux. Mais la fortune a son revers.
Fred ne doute pas que Karl, totalement vrillé par l'évènement, pourrait lui jouer un drôle de tour. Karl ne se doute pas que Nino, qui les file en douce deux voitures en arrière, pourrait lui aussi s'en mêler. Et tous trois ne savent pas de quoi le propriétaire de la sacoche, un vrai dur du crime organisé, est capable pour récupérer la prunelle de ses yeux...
Dans la sacoche de cuir patiné, il n'y a pas que des billets. Il y a surtout le point de bascule de leur vie à tous. Le début de la fin. La fin du début. Plus rien de sera comme avant...
Extrait : Ils se sont toujours dit que le premier à décrocher le gros lot attendrait l'autre et qu'ils prendraient la tangente ensemble.
C'était devenu une sorte de mirage, un rêve qui planait au dessus de leurs têtes, la timbale qui leur tomberait dessus comme un fantôme d'argent qui surgit, leur promettant monts et merveilles.
Ils en parlaient parfois, la bonne fortune, la grille du Loto, le diamant tombé du ciel. Karl, ça allait, mais Fred, on voyait bien qu'il en voulait, on voyait bien qu'il s'impatientait, il était temps que les lingots déboulent. Il s'impatientait tellement que pour enfin décrocher la lune, il a pris des risques insensés. Même s'il sentait quelque chose, Karl ne pensait pas que Fred étouffait à ce point dans sa vie. Il ne pensait pas que, pour s'extraire, Fred s'exposerait ainsi au pire.
Frédéric Fontès, 4decouv.com
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