Trois ans. C'est à peu près le temps que l'on aura patienté pour voir pointer le nez de l'édition poche du premier roman de Warren Ellis.
À noter que la traduction de son second roman Gun Machine sera disponible le 3 février, aux éditions du Masque.
Publié à l'origine par le Diable Vauvert, Artères Souterraines sera disponible le 3 janvier 2014 au Livre de Poche.
Voici ce que j'en disais en 2010 :
« Quelle petite artère tortueuse vous parcourez-là. »
Les fans du scénariste de comic book Warren Ellis attendaient l’adaptation française de Crooked Little Vein avec impatience. Ce sont les éditions Au Diable Vauvert qui ont publié l’histoire le 26 août dernier [en 2010], sous le titre Artères Souterraines.
Un roman traduit de l’anglais par Laura Derajinski.
Chacun y trouvera
son compte, que ce soit les fans de l’auteur ou les amateurs de hardboiled.
Les premiers seront ravis de suivre les pérégrinations de Michael
McGill. Le personnage évolue de nos jours, dans un univers parfois
loufoque, qui pourrait être les prémices de celui de Spider Jerusalem,
le héros du comic book Transmetropolitan.
Les autres
apprécieront le côté rafraîchissant de ce détective privé un peu à
côté de ses pompes, à la manière des héros qui ont fait le succès de
Donald Westlake. Un héros un peu équilibriste, qui se retrouve bonds
après bonds dans des situations de plus en plus incongrues et qui ne
devra compter que sur lui-même pour aller de l’avant.
McGill est
un poissard qui accepte la mission du chef de cabinet du président
américain : remettre la main sur une version secrète de la Constitution
des États-Unis, aux vertus magiques. Pour cela, il devra remonter la
trace des différents propriétaires de l’œuvre et explorer ces artères
souterraines, contenants ce que le continent américain a de plus
sombre, de plus fou et de plus grotesque.
Warren Ellis a toujours était fasciné par la transhumanisme. C’est un thème récurrent dans ses comic books,
où il aime confronter ses personnages à la possibilité d’améliorer
leurs performances pour se transformer en surhomme, par tous les moyens
mis à leur disposition.
Ici, c’est l’inverse qui se produit.
Ellis confronte un personnage lambda à ce que le genre humain a de plus
déviant et toxique pour finalement le sublimer et faire de lui un
chevalier sans armure avec une quête. Derniers zestes d’humanité de ce
héros mélancolique et pessimiste qui sauvera ses pairs.
C’est dingue,
jouissif, hilarant. C’est inconvenant, pervers, et terriblement
rafraîchissant. Et ce petit doigt d’honneur qu’est la fin du livre est
finalement la signature qui nous confirme que l’on a bien navigué
pendant 57 chapitres dans l’univers de Warren Ellis.
Frédéric Fontès, 4decouv.com
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