Dernière partie de l'interview consacrée à Antoine Tracqui pour son roman Point Zéro. Les précédentes séries de questions sont disponibles ICI et LÀ.
8/ Frédéric Fontès : Avec ces différents thèmes que vous exploitez parfaitement dans le livre, quelles sont vos multiples sources d’inspirations ? Des auteurs et des lectures à conseiller ?
Antoine Tracqui : C’est difficile de répondre à cette question... je pourrais vous citer des centaines de titres de bouquins, de BD ou de films que j’ai aimés, mais je serais bien en peine de vous dire lesquels ont véritablement constitué des sources d’inspiration pour Point Zéro... d’autant que ladite inspiration me vient très souvent en dormant ! (d’ailleurs j’ai toujours un petit carnet à côté du lit, pour y noter les idées de la nuit avant qu’elles ne s’évaporent...)
9/ FF : On a déjà dû vous le dire de nombreuses fois, mais avec Point Zéro, vous faites aussi bien, si ce n'est mieux que les auteurs anglo-saxons que j'ai cités plus haut. Vous aimeriez que le roman soit traduit en anglais, est-ce prévu ?
AT : Arrêtez la pommade, là vraiment j’en peux plus... C’est sûr que j’adorerais voir Point Zéro traduit en anglais (ainsi d’ailleurs qu’en hindi, en mandarin, en yakoute ou en navajo) ; ce serait juste un degré de plus dans ce conte de fées qui dure depuis que Critic a accepté mon manuscrit.
Pour l’instant, rien n’est encore prévu... ça va surtout dépendre du succès du bouquin en France (il n’est en vente que depuis 3 mois), et de l’intérêt qu’il parviendra éventuellement à susciter à l’étranger. Affaire de com, entre autres - et ça, c’est le job de mon éditeur, surtout pas le mien !!
10/ FF : Et en film, vous verriez qui dans le casting ?
AT : En film... et pourquoi pas en jeu pour la Xbox ? ou en ballet à l’Opéra de Paris ? ou en réédition pour la Pléiade, peut-être ? Enfin, admettons... Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne lorsque je visionne la version film d’un bouquin que j’ai bien aimé, je suis toujours un peu décontenancé, voire carrément horrifié, par le casting. Pourquoi ? Parce qu’en lisant je me suis fait une image mentale de chacun des personnages - parfois fort différente de la description physique qu’en donne l’auteur - et que, forcément, le choix du réalisateur va venir contredire. C’est d’ailleurs ce qui fait la magie du livre par rapport aux autres média, cette faculté laissée au lecteur d’imaginer Poppy Borghese sous les traits de Scarlett Johansson si ça lui chante...
Tout ça pour vous dire que le casting hautement spéculatif qui suit n’engage que ma modeste personne, et que je m’excuse par avance auprès des lecteurs qui, très probablement, ne partageront pas ma vision des choses...Donc, allons-y gaiement :
- pour Kjölsrud, facile : ça ne peut être que John Malkovich (avec un air halluciné et de longs cheveux grisâtres et sales, façon roi Lear) ;
- pour Poppy, je penserais d’abord à Noomi Rapace affublée exactement comme dans Millenium, tattoos et piercings en moins. Ça ne vous convient pas ? Alors mon plan B, dans un style un peu plus glam’, c’est Jennifer Love Hewitt : imaginez-la comme ceci ou comme cela, avec une tignasse bien crasseuse et des taches suspectes sur ses fringues, pas mal, non ? Quoi ? Poppy n’est pas censée avoir de tels... avantages ? Et alors ? Osez dire que ça vous dérange !!
- Caleb : Pour lui, j’ai pas mal hésité. Caleb, à l’évidence, n’est pas aussi exubérant que ses copains : c’est le mec calme, réfléchi, un peu taiseux, qui est là quand on a besoin de lui, mais pas vraiment du genre à briller en société (par exemple on l’imagine mal, au huitième Ricard, monter sur la table et interpréter « La bite à Dudule » avec le calbute sur les chevilles). Il est un peu du style Jason Bourne, d’ailleurs j’avais pensé un moment à Matt Damon, ou alors à Mark Wahlberg qui interprète souvent des personnages similaires... mais à la réflexion je les trouve quand même un peu trop figés... alors finalement je choisis : Gerard Butler (et en plus il est écossais !).
- Gretchen, c’est la übernana aryenne, grande, blonde, sportive, port altier, zéro défaut... mais tout de même plus sympa que ne pourrait le laisser supposer son genre de beauté. Elle adore Caleb, ne se prive pas de l’envoyer sur les roses à l’occasion ; comme Poppy, elle arbore souvent un petit sourire sarcastique (mais pas pour les mêmes raisons : elle, c’est parce que son job à la Hard Rescues l’oblige à cotoyer un trio de paysans pleins de testostérone... ) ; je la verrais bien sous les traits (parfaits) de Blake Lively.
- de mon point de vue, Sarah Miller fait un peu plus girl next door ; bien qu’également fort belle, elle est moins sûre d’elle, un peu plus empruntée... et surtout elle a l’air gentille : je verrais bien quelqu’un comme Erin Chambers, ou bien Kaley Cuoco.
- pour Joshua, il faudrait bien sûr un costaud d’origine maori (mais un native American devrait coller également !)... Problème, je n’ai pas de nom qui me vient !
- pour Viktor Bernstein, n’importe quel petit gros dans la soixantaine devrait faire l’affaire (mais quand même pas Danny DeVito, hein !)
- quant à One-Shot que je gardais pour la bonne bouche, je crains qu’il ne faille recourir aux images de synthèse...
Voilà, je pense avoir fait à peu près le tour... il ne vous reste plus, chers admirateurs, qu’à appeler James Cameron ou Roland Emmerich de ma part !
11/ FF : Et la suite donc ?
AT : Pour l’instant mes ambitions se résument à boucler la trilogie prévue, ce qui en soi n’est déjà pas une mince affaire. Le volume 2 est déjà bien avancé (j’attaque le chapitre 30, yes !!... [Fredo : fin aout 2013]), livraison prévue février-mars 2014 pour une parution aux alentours de l’été si les corrections vont vite ; bien sûr je ne vous en dirai rien, sinon qu’on prend les mêmes et qu’on recommence, avec une nouvelle quête encore plus décoiffante et des nouveaux méchants encore plus méchants ! Quant au volume 3 je n’ai pas la plus petite idée de ce qu’il va raconter (sauf les 2 dernières pages, vu que je sais exactement comment ça va finir !) ; mon contrat prévoit de le rendre fin 2015, ce qui je l’espère me laissera du temps pour remplir les quelque 998 pages précédentes.
Comme je l’avais déjà indiqué dans une autre interview, j’ai pas mal d’autres projets de bouquins mais là on est dans le domaine de l’hypothétique... pour que j’arrive à les concrétiser dans un avenir raisonnable (c’est-à-dire tant qu’il me reste assez de neurones), il faudrait que je puisse faire une pause dans mon métier principal et me consacrer à temps plein à l’écriture... rêve partagé, je le pense, par 100 % des écrivains et qui se réalise pour 0,01 % d’entre eux !
J’en profite donc pour lancer un appel solennel à tout généreux donateur, mécène des arts ou éditeur désireux de me voir écrire plein de livres : il suffit de me faire un chèque avec suffisamment de zéros, et je m’y mets tout de suite ! (N.B. : toute contribution déductible de votre revenu donnera lieu à un récépissé fiscal).
12/ FF : Une question que j'ai omis de vous poser et à laquelle vous souhaiteriez répondre ?
AT : Ben non... j’ai une petite fatigue, là.
Un immense merci à l'auteur Antoine Tracqui et à sa maison d'édition Critic pour l'enthousiasme et leur disponibilité.
Frédéric Fontès, 4decouv
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