Reflex, le second roman de Maud Mayeras, est annoncé pour le 03 octobre 2013. Après
Hématome (2006, Calmann-Lévy), une nouvelle aventure commence pour la romancière avec les éditions Anne Carrière.
Pré-commandez le roman chez votre libraire ou via
lalibrairie.com (en cliquant
ICI), qui le fera parvenir gratuitement sur le point de vente le plus proche de chez vous.
|
Maud Mayeras |
Iris Baudry est photographe de l’identité judiciaire.
Disponible nuit et jour, elle est appelée sur des scènes de crime pour
immortaliser les corps martyrisés des victimes. Iris est discrète,
obsessionnelle, déterminée. Elle shoote en rafale des cadavres pour
oublier celui de son fils, sauvagement assassiné, onze ans auparavant.
Mais une nouvelle affaire va la ramener au cœur de son cauchemar : dans
cette ville maudite où son fils a disparu, là où son croquemitaine de
mère garde quelques hideux secrets enfouis dans sa démence, là ou sévit
un tueur en série dont la façon d’écorcher ses victimes en rappelle une
autre.
La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les
esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu’Iris croyait éteint
va s’enflammer à nouveau dans l’objectif de son reflex.
À lire, l'interview accordé par la romancière au site Plume Libre, en cliquant
ICI et au blog d'Yvan en cliquant
LA.
Frédéric Fontès, 4decouv.com
4 commentaires:
« A force d'écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver »
Drôle de Drame, c'était en 1937...
J'ai invité l'auteur Laurent Gidon a développer son message précédent, le voici :
Laurent Gidon : « C'est facile : j'ai de plus en plus de mal avec les œuvres (livres, film, séries télé...) qui mettent en scène la violence ou la perversité pour accrocher l'intérêt du public. C'est personnel, je ne fais la moral à personne là-dessus.
Mais votre teaser m'a quand même secoué : en 3 phrases, uniquement des horreurs en promesse. Cela rejoint une réflexion que je mène depuis quelques années déjà sur la capacité des auteurs à s'affranchir des réflexes narratifs du thriller.
Peut-on raconter de bonnes histoires (= fortes, prenantes...) sans axer la narration sur la confrontation à la violence ou à la menace ?
Et, à l'inverse, peut-on s'excuser d'écrire des horreurs "parce que le monde est comme ça" (réponse fréquente d'auteurs auxquels je m'adresse) ?
Et enfin, je me questionne sur l'impact de la répétition de ce mode narratif qui façonne nos mythes modernes : sommes-nous incités (programmés) pour envisager toute relation inattendue sur le mode conflictuel ?
Voilà, tout ceci résumé par cette citation de "Drôle de drame"... Désolé, je n'ai pas eu le temps de faire plus court. »
En ce qui me concerne, je trouve le débat intéressant parce que j'ai moi même déjà eu l'occasion d'évoquer cette propension qu'on certain romancier à trop vouloir en montrer.
Je regrette vraiment que parfois on cède à la facilité en décrivant des choses assez répugnante alors que le talent d'un auteur s'apprécie encore plus quand il parvient "simplement " à suggérer.
Maxime Chattam qui me vomit une scène de viol et de dépeçage dans une nouvelle (le Fracas de la viande chaude dans l'Empreinte Sanglante), je n'en peux plus. J'ai passé l'âge... Grangé s'aventure également dans cette direction avec Kaiken. Et je ne parle pas des nombreux autres "copycats" qui ont cru bon de remplir leurs histoires de viols bien purulents et de longues scènes d'autopsie. Comme je le confiais récemment à quelqu'un, en lisant ce genre de scène, j'ai parfois l'impression que c'est juste l'auteur qui se fait peur, qu'il joue devant sa glace avec son instrument morbide. En poussant l'analyse, on peut même dire que ça ressemble à de l'onanisme.
Par contre, je vais me faire l'avocat du diable : je peux découvrir ce genre de choses dans les sections faits divers de mon quotidien. Et si ce genre de littérature m'affecte, je peux toujours aller lire du Mary Higgins Clark ou les 50 nuances de Grey.
Avant de se nommer "thrillers" ces romans avaient une autre appellation : "épouvante". C'est dans la continuité des histoires d'horreurs que l'on se raconte pour se faire peur.
Merci Laurent pour votre commentaire.
Frédéric Fontès
Et donc merci Frédéric.
En parcourant votre blog, je me suis d'abord dit que ma remarque tombait à plat : on parle ici de polar et de thriller, sang et perversion y ont toute leur place. C'est plutôt dans les genres de l'imaginaire (SF, Fantasy, fantastique) que je déplore l'usage excessif des réflexes narratifs du thriller... comme si l'on ne pouvait plus imaginer un demain ou un ailleurs sans y mettre les horreurs de notre quotidien.
Mais votre complément à mon intervention me fait toucher du doigt que même dans les genres où ils sont légitimes, ces réflexes finissent par passer pour ce qu'ils sont : des facilités, ou des efficacités, si le terme peut s'employer ainsi.
Très cher Laurent, je ne peux rester muette devant votre commentaire. Non pas que je me sente offensée, bien au contraire, mais plutôt parce que je le trouve vraiment pertinent et (chose rare) argumenté!
Votre inquiétude est fondée, l'horreur a depuis tous temps attiré les regards... je crois sincèrement que l'homme aime le drame, il ajoute des détails "croustillants" aux histoires qu'il raconte autour du rosbeef du dimanche. Il se tord de douleur lorsqu'il tombe sur un terrain de football.Il hurle au loup.
Le roman d'épouvante est un peu comme un manège, on le lit pour se faire peur, et puis on le referme. On pourrait considérer qu'il existe aussi plusieurs "strates" dans le roman d'épouvante (comme dans les films du même nom), un thriller, un roman noir, un policier, un roman d'horreur, un roman gore, trash. On peut jongler entre les genres, mais sans la bienveillance du lecteur, pas de danse. Un lecteur peut se sentir pris au piège s'il ne s'attend qu'à une simple enquête et qu'il se retrouve avec des tripes plein les mains!
J'avoue avoir abusé de ces facilités avec Hématome (mon premier roman), je suis allée loin, gratuitement, sans que ces coups de sang ne justifient clairement le propos. Certains ont aimé, et d'autres me l'ont reproché.J'ai écouté les ressentis de chacun, et ai pris du recul. Je me suis éclatée, vraiment, à faire saigner pour rien, c'était un bon moment, comme un bon tour de grand huit : on monte, on crie, et on oublie.
Aujourd'hui, c'est un peu différent. D'accord, je pique, je gratte, je coupe. Je ne peux pas m'en empêcher. Mais j'ai juré solennellement de toujours fouiner plus loin que le bout de mon nez. Chaque goutte de sang versé le sera pour une raison, chaque cicatrice aura une histoire. L'intéressant n'est pas de s'acharner sur la victime, de compter les coups de couteau, de décrire la couleur de ses fluides. L'important c'est de connaitre sa couleur préférée, le nom de son chien, et de lui tenir la main alors qu'elle tombe.
Mes propos ne vont pas forcément dans votre sens, j'en suis consciente, mais je tenais juste à vous faire part de mon sentiment. La torture est pour certain un amusement, comme d'autres vont préférer voir pleurer Bridget Jones. Le malheur où qu'il soit, divertit.
Merci en tout cas, pour votre remarque inquiète, votre sincérité, et vos arguments terriblement solides!
Maud Mayeras
Enregistrer un commentaire