Janvier 2013 :
61 heures de Lee Child
Dakota du Sud. Plein hiver, température polaire et blizzard infernal. Perdu dans ce désert d’une blancheur aveuglante, un bus rempli de touristes du troisième âge tente de rallier au plus vite la bourgade de Bolton. Mais après avoir évité une collision, le chauffeur, pourtant expérimenté, ne peut redresser son véhicule qui dérape et se retrouve encastré dans une congère. L’ex-policier de la Navy, Jack Reacher, qui se trouvait lui aussi dans le bus, propose son aide aux autorités locales et tout le monde est sauvé. Sauf que Bolton abrite l’une des plus grandes prisons des États-Unis et que la révolte y gronde. Un chef d’un gang de motards arrêté pour trafic de drogue attend son procès avec ses bikers menaçant d’enlever le seul témoin du deal, la bibliothécaire Janet Salter. Encore une fois, Jack Reacher propose son aide… et se retrouve embarqué dans une histoire où gangsters, policiers corrompus, trafic de drogue international et tueur en liberté, tout est trompeur et d’une violence grandissante. Suspense garanti, descriptions d’autant plus grandioses qu’elles font découvrir au lecteur une conséquence très étonnante de la guerre froide.
Disponible le 03 janvier 2013.
Homicide 69 de Sam Reaves
1969. Un an après les émeutes de 1968. Agitation des Black Panthers, festival de Woodstock, crimes de Charles Manson, tensions avec l’URSS et la Chine communiste et premiers pas d’un homme sur la Lune. Les États-Unis sont en proie à des évolutions aux conséquences retentissantes. C’est dans ce climat pour le moins tumultueux qu’un jour, l’inspecteur des Homicides de Chicago Mike Dooley est appelé avec son coéquipier Pete Olson sur une scène de crime, où ils découvrent le corps nu et affreusement torturé d’une ancienne Playboy Bunny girl. Dooley soupçonne aussitôt qu’il ne s’agit pas seulement d’un crime sexuel : la victime était liée à un ponte de la Mafia et, à Chicago comme ailleurs, la Mafia est elle-même liée aux milieux politiques de la ville et de l’État. Il se lance dans son enquête et découvre vite que ses soupçons étaient plus que justifiés : les menaces commencent à se faire sentir et l’on ne peut pas dire que la hiérarchie policière lui facilite beaucoup la tâche. C’est vrai aussi que certains de ses chefs ne sont pas d’une probité exemplaire. Et comme si cela ne suffisait pas, Dooley, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, est inquiet pour son fils Kevin qui, lui, vient d’être envoyé au Vietnam.
Disponible le 23 janvier 2013.
Une balade dans la nuit de Georges Pellecanos
Vingt-neuf ans, athlétique, moral mais pragmatique, Spero Lucas, un ex-marine qui a combattu en Irak et travaille maintenant comme enquêteur pour un avocat à Washington DC, est le héros de cette nouvelle série. Caractéristique essentielle : sa commission, lorsqu’il réussit, est toujours de 40 %. Grâce au suivi on line des livraisons de colis, les trafiquants de drogue modernes peuvent faire livrer leur came à des adresses où les habitants sont absents dans la journée. Rien de plus pratique alors que de récupérer un colis que les services de police ont peu de chances d’avoir repéré. Parfois cependant, celui qui le récupère n’est pas celui auquel il était destiné. C’est alors qu’intervient Spero Lucas. Ici, la drogue a été volée à Anwan Hawkins, un dealer qui, de sa prison, embauche Spero. Son avocat lui en a vanté les dons d’observation et de déduction. Et il avait raison : Spero comprend vite que ce sont Tavon et Edwin, les « assistants » d’Anwan, qui ont « perdu » le colis. Mais l’ont-ils vraiment perdu ? Confronté à ce problème, Spero n’a d’autre solution que d’enquêter dans certains des milieux les plus violents de la capitale américaine. George Pelecanos connaît Washington par cœur et plonge ses lecteurs dans les recoins les plus méconnus de sa ville, sur fond de bande-son, de culture et de références d’époque. Pelecanos est généreux, il joue les guides sans compter, et on s’y voit. Ses personnages, décrits à l’économie, dégagent un mystère et une force incroyable. Qu’il s’agisse de relations familiales, de sentiments amoureux, de liens filiaux, tout sonne juste. Suspense, style de plus en plus affiné, Une balade dans la nuit est un roman important dans la carrière de George Pelecanos. On devient vite accro au monde de Pelecanos. Les fans le savent déjà.
Disponible le 01e février 2013
Février 2013 :
Un long et noir sommeil de Craig Russel
Après Lennox et Le Baiser de Glasgow, Craig Russell poursuit son exploration des bas-fonds de la deuxième ville du Royaume-Uni à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tout n’y est pas rose, loin de là. Les chantiers de la Clyde sont en pleine reconversion, l’agitation politique est forte et entre la prostitution, le racket et la drogue, le milieu est tenu par « Les Trois Rois ». C’est pour le plus astucieux d’entre eux qu’a longtemps enquêté le privé Lennox, et il aimerait bien que ça cesse. Malheureusement pour lui, un jour, les dragues qui ratissent le fond vaseux de la Clyde remontent les restes de « Gentleman Joe Strachan ». Spécialiste du vol à main armée, celui-ci a compté parmi les gangsters les plus violents de l’histoire de la ville. Et, détail troublant, chaque année, ses deux filles, Isa et Violet, reçoivent de grosses sommes en liquide le jour anniversaire de son plus beau coup. Tout ce qui se fait de mieux dans les cercles du banditisme local connaissant le savoir-faire et la discrétion légendaire de Lennox, elles l’engagent donc pour découvrir ce qui se passe. Tout lui dit que ce boulot est plein de dangers et qu’il va devoir replonger dans les bas-fonds tenus par les Trois Rois, mais il accepte. Et s’aperçoit vite qu’il a toutes les chances d’y laisser sa peau. Le style est vif avec tout ce qu’il y faut de cynisme, l’intrigue est bien ficelée et la résolution de celles qui font dire au lecteur : « Mais comment ai-je fait mon compte pour ne pas y penser ! » De la belle ouvrage.
Disponible le 13 février 2013.
Mars 2013 :
« L’un des 10 meilleurs livres de l’année. […] Avec une
intelligence formidable, Tana French dépeint une tragédie familiale, les
aspects les moins reluisants du travail de flic et les chagrins d’une
génération. » The Washington Post Broken Harbour, un lotissement fantôme
à quelques encablures de Dublin : pas tout à fait terminé, pas tout à
fait habité, une espèce de chantier laissé à l’abandon. Deux enfants et
leur père sont morts. La mère est en soins intensifs. Mike Kennedy se
voit attribuer l’affaire parce qu’il est l’as de la brigade criminelle.
Et de prime abord, ça ne fait pas un pli : Patrick Spain, victime de la
crise, a poignardé ses enfants, tenté de supprimer sa femme Jenny puis
retourné l’arme contre lui. Mais trop d’incohérences s’accumulent, et
les preuves pointent dans deux directions. Le plus étrange, c’est que
cette enquête, censée se résoudre d’elle-même, rouvre chez sa sœur et
lui une plaie ancienne : le drame survenu dans leur famille, un été,
vingt ans plus tôt, au bord des falaises de Broken Harbour, « quand
quelques jours au bord de la mer d’Irlande dans une caravane de location
suffisaient à faire de nous des princes »… Dans ce roman emblématique
de l’Irlande des années de crise, salué de toutes parts comme son
meilleur livre à ce jour, Tana French déploie tout son art du suspense
pour raconter le naufrage d’une famille et d’un pays tout entier. (hors Collection RP)
Avec Le sable était brûlant, Roger Smith voulait écrire un thriller qui se nourrisse de tout ce qui le mettait en rage dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui : corruption généralisée du monde politique, assassinats de 1 500 enfants par an, mariages forcés des jeunes filles et viols des vierges, certains hommes y voyant le remède absolu contre le SIDA. Le tableau est lugubre, mais criant d’une vérité insoutenable. Déjà traumatisé d’apprendre que son épouse était la maîtresse de Ben Barker, un entrepreneur corrompu qui vient d’être liquidé par des malfrats à la solde du pouvoir, Robert Dell se voit accusé d’avoir volontairement causé la mort de sa femme et de ses enfants lors de l’attentat déguisé en accident de voiture auquel il vient d’échapper. Comprenant qu’il s’agit d’un coup monté, il tente de se défendre, mais sent que c’est à sa vie même qu’en veulent le flic afrikaner Hans Theron et son collègue Zoulou Inja Mazibuko, qui viennent de l’arrêter. Désespéré, il s’attend au pire lorsqu’il est brutalement kidnappé par l’être qu’il déteste le plus au monde, à savoir son propre père, un ancien mercenaire de la CIA qui a décidé de le sauver. Commence alors un voyage infernal dans une Afrique du Sud où, preuve même de l’arriération tribale qui y règne dans certains endroits, la jeune Sunday essaie d’échapper au mariage forcé auquel elle est destinée.
Avec Le sable était brûlant, Roger Smith voulait écrire un thriller qui se nourrisse de tout ce qui le mettait en rage dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui : corruption généralisée du monde politique, assassinats de 1 500 enfants par an, mariages forcés des jeunes filles et viols des vierges, certains hommes y voyant le remède absolu contre le SIDA. Le tableau est lugubre, mais criant d’une vérité insoutenable. Déjà traumatisé d’apprendre que son épouse était la maîtresse de Ben Barker, un entrepreneur corrompu qui vient d’être liquidé par des malfrats à la solde du pouvoir, Robert Dell se voit accusé d’avoir volontairement causé la mort de sa femme et de ses enfants lors de l’attentat déguisé en accident de voiture auquel il vient d’échapper. Comprenant qu’il s’agit d’un coup monté, il tente de se défendre, mais sent que c’est à sa vie même qu’en veulent le flic afrikaner Hans Theron et son collègue Zoulou Inja Mazibuko, qui viennent de l’arrêter. Désespéré, il s’attend au pire lorsqu’il est brutalement kidnappé par l’être qu’il déteste le plus au monde, à savoir son propre père, un ancien mercenaire de la CIA qui a décidé de le sauver. Commence alors un voyage infernal dans une Afrique du Sud où, preuve même de l’arriération tribale qui y règne dans certains endroits, la jeune Sunday essaie d’échapper au mariage forcé auquel elle est destinée.
Avril 2013 :
Fin de course - C.J. Box
Le garde-chasse Joe Pickett termine sa dernière semaine de travail temporaire dans la ville isolée de Baggs, Wyoming. D’étranges événements (tentes déchirées, campements pillés, orignaux massacrés...) se produisant sur son territoire, il décide d’enquêter pour ne pas laisser cette tâche pénible à son successeur. Bien mal lui en prend. À peine s’est-il enfoncé dans les forêts de la Sierra Madre qu’il rencontre deux frères jumeaux si inquiétants (ils sont armés, lisent la Constitution des États-Unis et chacun un bout de la Bible !) qu’il décide de revenir les arrêter plus tard avec des renforts. Il reçoit alors une flèche qui le blesse et tue son cheval tandis qu’ils redescendent dans la vallée. Soigné par une femme en qui il croit reconnaître une championne de course à pied qui a disparu dans la montagne, il réussit à regagner son domicile et prépare son retour dans la Sierra. Pour mieux se retrouver au milieu d’une affaire où agents fédéraux, police locale, milice du gouverneur et groupes de mercenaires surarmés, tous jouent à cache-cache dans des étendues sauvages où la mort rôde derrière chaque arbre et chaque rocher. Voici un livre étonnant. Le lecteur français y découvrira des groupes d’individus que l’on classe un peu vite à l’extrême droite, mais qui sont en fait des anarchistes proches des libertariens, dans la veine d’un Ayn Rand, illustre auteur de La grève, La source vive et La vertu d’égoïsme, qui connut un succès retentissant dans les années 50.
Le garde-chasse Joe Pickett termine sa dernière semaine de travail temporaire dans la ville isolée de Baggs, Wyoming. D’étranges événements (tentes déchirées, campements pillés, orignaux massacrés...) se produisant sur son territoire, il décide d’enquêter pour ne pas laisser cette tâche pénible à son successeur. Bien mal lui en prend. À peine s’est-il enfoncé dans les forêts de la Sierra Madre qu’il rencontre deux frères jumeaux si inquiétants (ils sont armés, lisent la Constitution des États-Unis et chacun un bout de la Bible !) qu’il décide de revenir les arrêter plus tard avec des renforts. Il reçoit alors une flèche qui le blesse et tue son cheval tandis qu’ils redescendent dans la vallée. Soigné par une femme en qui il croit reconnaître une championne de course à pied qui a disparu dans la montagne, il réussit à regagner son domicile et prépare son retour dans la Sierra. Pour mieux se retrouver au milieu d’une affaire où agents fédéraux, police locale, milice du gouverneur et groupes de mercenaires surarmés, tous jouent à cache-cache dans des étendues sauvages où la mort rôde derrière chaque arbre et chaque rocher. Voici un livre étonnant. Le lecteur français y découvrira des groupes d’individus que l’on classe un peu vite à l’extrême droite, mais qui sont en fait des anarchistes proches des libertariens, dans la veine d’un Ayn Rand, illustre auteur de La grève, La source vive et La vertu d’égoïsme, qui connut un succès retentissant dans les années 50.
Fin des années 70. Détective privé sans licence qui effectue des enquêtes « pour rendre service », Matthew Scudder a quitté la police de New York et sombre dans l’alcoolisme après avoir tué accidentellement une fillette lors d’un échange de coups de feu avec des malfrats. « Chez Armstrong », un bar qu’il fréquente trop régulièrement, il fait la connaissance d’un certain Charles London qui lui demande d’enquêter sur la mort de Barbara Ettinger, tuée neuf ans plus tôt. Son assassinat a été attribué à Louis Pinell, le « Rôdeur au pic à glace » qui, récemment arrêté, reconnaît avoir tué sept victimes, mais certainement pas Barbara. Et Scudder le croit. Il se renseigne alors auprès de l’inspecteur Frizroy qui l’aiguille sur la piste d’un amant. Certains affirment même que Barbara aurait attendu un enfant noir. Le meurtrier serait-il le mari jaloux ? Trop facile. Scudder rencontre alors une voisine de Barbara qui, elle aussi alcoolique, devient sa maîtresse. Et, de verre en verre, de meurtre de femme en meurtre de femme et de désespoir en désespoir, l’enquête s’achemine vers une fin absolument déchirante. Quatrième ouvrage de la série Matthew Scudder avant sa conversion à Alcooliques Anonymes, Le Coup du hasard est enfin traduit. Il rappelle un monde aujourd’hui disparu, celui, entre autres curiosités, des cabines téléphoniques à pièces !
Frédéric Fontès, 4decouv
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire