Après un premier roman remarqué (Glacé), le nouveau thriller de Bernard Minier a pour titre Le Cercle. J'étais impatient de retrouver les personnages de son premier roman, je n'ai pas été déçu.
Comme je l'évoquais dans ma chronique du dernier roman de Patrick Graham, j'ai l'intime conviction qu'une bonne histoire est avant toutes choses racontée par de bons personnages. Bernard Minier nous en offre la preuve.
Avec cette suite, nous pouvons désormais avoir la confirmation que l'auteur aime ses personnages et qu'il a envie de les développer livres après livres.
On regrettera peut être le fait que Espérandieu et sa femme soient moins présent mais c'est le prix à payer pour permettre au reste du casting d'évoluer.
À ce sujet, on remarquera l'intégration de la fille du commandant dans l'intrigue, qui devient "détective" à son tour. Les geeks qui hantent une école et qui surveillent les agissements des stars locales, ce n'est malheureusement pas nouveau mais on pardonne très vite à l'auteur cette petite parenthèse.
Outre le fait d'aimer ses personnages, Bernard Minier aime ses lecteurs. Quand il remet en scène un Servaz seul, il sait qu'il va titiller la personne qui tourne les pages : mais où est tel perso ? Qu'est devenu untel, etc. Et quand ces derniers arrivent en cours de route, nous les accueillons avec un grand sourire.
L'auteur offre aussi à ses lecteurs la possibilité de deviner les tenants et aboutissants presque en même temps que Servaz, ce qui rapproche encore un peu plus le sentiment de proximité que l'on peut éprouver à son égard.
Glacé nous enfermait au milieu des montagnes et du froid. Cette fois, le Cercle nous cerne d'eau de pluie et nous fait plonger dans les eaux sombres d'un lac qui cache bien des mystères. D'ailleurs, ce titre est un choix très judicieux puisqu'il évoque à la fois le passé de Servaz, le passé des victimes, des suspects et surtout, le Cercle que forme désormais Servaz et Hirtman.
Avec désormais deux romans à son actif, Bernard Minier nous prouve une
nouvelle fois qu'il faut compter sur lui et qu'il fait partie intégrante du cercle des auteurs incontournables du genre.
Vivement la suite !
Juin 2010. Le commandant Martin Servaz reçoit un énigmatique e-mail. Julian Hirtmann, le mystérieux pensionnaire de l'Institut psychiatrique Wargnier, dont personne ne sait, depuis son évasion il y a dix-huit mois, s'il est vivant ou mort, serait-il de retour ?
Pendant ce temps, à une dizaine de kilomètres, un professeur de civilisation antique est assassiné, un artiste suédois brûlé vif, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux. Que se passe-t-il autour de Marsac et de ce cercle d'étudiants qui réunit l'élite de la région et dont Servaz a fait partie ?
Aidé par Espérandieu et Irène Ziegler, Servaz va découvrir l'existence d'un jeu sinistre et rouvrir de terribles blessures. Confronté à un univers terrifiant de trahison, de bestialité, de perversité et d'intelligence, il n'en sortira pas indemne. Il devra également protéger ceux qu'il aime de la menace Hirtmann, à commencer par Margot, sa fille, étudiante à Marsac.
Mais l'ennemi n'est jamais là où on l'attend...
Frédéric Fontès
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