vendredi 2 mars 2012

Chronique : Enfants de Poussière de Craig Johnson (Gallmeister)

Présentation ICI
C'est toujours intéressant de constater l'audace d'un auteur lorsqu'il fait très tôt dans sa série le choix de sortir son héros de son décor habituel.
Craig Johson avait déjà éloigné son shérif Walt Longmire de ses administrés en l'envoyant à Philadelphie, dans le précédent opus de la série, L'Indien Blanc.

Pour cette quatrième aventure, c'est dans le passé de son personnage qu'il le renvoie, à l'occasion d'une enquête qui va réveiller quelques fantômes. Et cette intrigue dans le passé militaire de Walt Longmire parvient même à prendre parfois le dessus sur l'enquête se déroulant de nos jours, captivant le lecteur qui va devoir attendre encore quelques pages avant de pouvoir lire la suite.
Et ce changement de décors est tout aussi passionnant que l'univers habituel du Shérif. Parce que l'on sait que l'on touche encore une fois à ce qui fait l'essence même du personnage : son courage, sa loyauté, son humour et surtout, la beauté de son âme. Une nouvelle facette qui nous permet, entre autres choses, de découvrir encore un peu plus les fondations d'une immense amitié entre Walt et la Nation Cheyenne.

Cady ôta ses sandales pour traverser le terrain de rassemblement pieds nus.
— Mon Dieu, Walter. Quelle jeune femme extraordinaire...
— Elle fait semblant.

L'écriture de Craig Johson (avec Sophie Aslanides toujours à l’œuvre pour notre plus grand plaisir) nous retranscrit à coup de petits riens anodins toute l'humanité qui fait le charme de son casting. Une odeur de café, de tourte chaude, le grincement d'une latte de bois, la poussière que l'on frotte sur un vêtement ou la fraîcheur d'une bière, un sourire en coin, un regard appuyé, un petit sarcasme, ce sont ces petits détails qui, mis bout à bout, donnent corps à ces personnages et à l'histoire en réveillant les cinq sens du lecteur. C'est ce qui caractérise l'écriture du romancier et qui fait que l'on prend autant de plaisir à le retrouver d'un livre à l'autre.

Michael se servit une autre huître des Rocheuses. [...] Puis je la regardai prendre un autre testicule de bouvillon pané sur le plateau posé au centre de la table et le mettre dans l'assiette de Michael.
Je ne savais toujours pas si il savait ce qu'il mangeait.

Depuis que j'ai appris l'existence de l'adaptation des romans en série tv et que le rôle de Vic allait être joué par Katee Sackoff (Starbuck dans BSG), il m'est impossible de ne pas coller le visage de l'actrice à celui de l'adjointe du shérif. J'ai par contre du mal à faire la même chose avec Lou Diamond Phillips, sensé interpréter la Nation Cheyenne, alias Henry Standing Bear et surtout Walt Longmire, incarné à l'écran par Robert Taylor (Matrix). Pour les lecteurs, Walt, c'est Craig Johnson. Mais je reste très curieux de voir comment la sauce va prendre dans cette série, qui devrait comprendre 10 épisodes.

En cadeau, je vous offre un des morceaux que Walt joue au piano dans le livre, A Good Man Is Hard To Find. Je n'ai pas trouvé la version interprétée par Fats Waller, voici celle de Sweet Emma Barrett.





Frédéric Fontès

1 commentaire:

Zaïtchick a dit…

Je vais déjà essayer de lire Little Bird