Il vous faudra patienter jusqu'au 26 avril pour découvrir les Règles du jeu de George V. Higgins. L'auteur décédé en 2000 a déjà été traduit en France aux éditions Rivage. D'ailleurs, son traducteur, Pierre Bondil en parle sur le forum de Pol'art Noir dans une discussion passionnante. Le livre devrait être adapté au cinéma avec Brad Pitt dans le rôle de Jackie Cogan.
Jackie Cogan, homme de main de la Mafia, est chargé d’enquêter sur un vol qui s’est déroulé lors d’un tournoi de poker clandestin. Dans un monde sans foi ni loi régi par les gangsters, il ne reculera devant rien et n’épargnera personne pour débusquer le coupable.
Avec un franc-parler sans égal, l’efficacité d’un homme d’affaires peu scrupuleux, un sens aigu des faiblesses humaines et un style aussi glacial que son regard, Cogan se lance à corps perdu dans sa quête. Dans le grand bazar des bas-fonds de Boston où prospèrent petites escroqueries en tout genre et violence animale, Cogan fait le ménage pour restaurer l’honneur de ses commanditaires.
Des dialogues incisifs, un humour mordant, des avocats véreux, des politiciens de seconde zone et une tension constante au cœur de l’enfer de la pègre font des Règles du jeu un chef-d’œuvre du genre.
Frédéric Fontès
samedi 31 mars 2012
vendredi 30 mars 2012
7 ans après... - Guillaume Musso (XO)
7 ans après..., le nouveau roman de Guillaume Musso, sera disponible en librairie dans 7 jours, c'est à dire le 05 avril prochain.
Un divorce les avait séparés…
… le danger va les réunir
Artiste bohème au tempérament de feu, Nikki fait irruption dans la vie sage et bien rangée de Sebastian. Tout les oppose, mais ils s’aiment passionnément. Bientôt, ils se marient et donnent naissance à des jumeaux : Camille et Jeremy.
Pourtant, le mariage tourne court : reproches, tromperies, mépris ; la haine remplace peu à peu l’amour. Au terme d’un divorce orageux, chacun obtient la garde d’un des enfants : Sebastian éduque sa fille avec une grande rigueur alors que Nikki pardonne facilement à son fils ses écarts de conduite. Les années passent. Chacun a refait sa vie, très loin de l’autre. Jusqu’au jour où Jeremy disparaît mystérieusement. Fugue ? Kidnapping ? Pour sauver ce qu’elle a de plus cher, Nikki n’a d’autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu’elle n’a pas revu depuis sept ans. Contraints d’unir leurs forces, Nikki et Sebastian s’engagent alors dans une course-poursuite, retrouvant une intimité qu’ils croyaient perdue à jamais.
Frédéric Fontès
Un divorce les avait séparés…
… le danger va les réunir
Artiste bohème au tempérament de feu, Nikki fait irruption dans la vie sage et bien rangée de Sebastian. Tout les oppose, mais ils s’aiment passionnément. Bientôt, ils se marient et donnent naissance à des jumeaux : Camille et Jeremy.
Pourtant, le mariage tourne court : reproches, tromperies, mépris ; la haine remplace peu à peu l’amour. Au terme d’un divorce orageux, chacun obtient la garde d’un des enfants : Sebastian éduque sa fille avec une grande rigueur alors que Nikki pardonne facilement à son fils ses écarts de conduite. Les années passent. Chacun a refait sa vie, très loin de l’autre. Jusqu’au jour où Jeremy disparaît mystérieusement. Fugue ? Kidnapping ? Pour sauver ce qu’elle a de plus cher, Nikki n’a d’autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu’elle n’a pas revu depuis sept ans. Contraints d’unir leurs forces, Nikki et Sebastian s’engagent alors dans une course-poursuite, retrouvant une intimité qu’ils croyaient perdue à jamais.
Frédéric Fontès
L'Heure des Gentlemen - Don Winslow (Masque)
L'Heure des Gentlemen, le nouveau roman de Don Winslow mettant en scène Boone Daniels, qui a fait sa première apparition dans La Patrouille de l'aube, est annoncé pour le 02 mai, aux éditions du Masque.
Relax, ultra-cool, niveau de stress minimum : Boone Daniels, ex-flic reconverti en détective privé, commence chaque journée par une sortie avec la Patrouille de l’aube, groupe de meilleurs copains unis par la passion du surf, et qui, sur la terre ferme, veillent les uns sur les autres.
Quand l’icône de la communauté surf locale est tuée lors d’une bagarre à la sortie d’un bar par un jeune punk de la Rockpile Crew, le petit monde de Pacific Beach est secoué. Boone ne peut plus ignorer que la violence a infiltré la communauté du surf. Petra Halle, l’avocate so british qui met Boone dans tous ses états, lui demande de l’aider à défendre le jeune tueur. À mesure que son enquête progresse, Boone se met à dos ses amis de la Patrouille de l’aube, et nage dans des eaux de plus en plus troubles et dangereuses…
Source de la présentation : http://produpolar.blogspot.fr/
Frédéric Fontès
Relax, ultra-cool, niveau de stress minimum : Boone Daniels, ex-flic reconverti en détective privé, commence chaque journée par une sortie avec la Patrouille de l’aube, groupe de meilleurs copains unis par la passion du surf, et qui, sur la terre ferme, veillent les uns sur les autres.
Quand l’icône de la communauté surf locale est tuée lors d’une bagarre à la sortie d’un bar par un jeune punk de la Rockpile Crew, le petit monde de Pacific Beach est secoué. Boone ne peut plus ignorer que la violence a infiltré la communauté du surf. Petra Halle, l’avocate so british qui met Boone dans tous ses états, lui demande de l’aider à défendre le jeune tueur. À mesure que son enquête progresse, Boone se met à dos ses amis de la Patrouille de l’aube, et nage dans des eaux de plus en plus troubles et dangereuses…
Source de la présentation : http://produpolar.blogspot.fr/
Frédéric Fontès
Alex - Pierre Lemaitre (Poche)
Alex, le dernier roman de Pierre Lemaitre, publié en 2011 aux éditions Albin Michel, sera disponible le 02 mai aux éditions du Livre de Poche.
Voici ce que j'en disais au moment de sa sortie en grand format :
Frédéric Fontès
Voici ce que j'en disais au moment de sa sortie en grand format :
Nouveau roman de Pierre Lemaitre, nouvelle leçon de suspense. Trois actes, trois paliers qui mènent le lecteur de surprises en surprises, vers un dénouement difficile à anticiper. De la belle horlogerie encore une fois qui va régaler les fans du genre et ravir les fervents lecteurs et lectrices du romancier.
Comme avec ses autres romans, Pierre Lemaitre balade une fois de plus ses lecteurs. Il manie une nouvelle fois l'art d'ouvrir des tiroirs et multiplie les "complications", tel le bon horloger du thriller qu'il est. Trois actes, comme dans Cadres Noirs (si je ne me trompe pas) et une étonnante bascule entre le premier et le deuxième, comme dans Robe de Marié.
Cette bascule, c'est un peu comme quand vous montez dans le wagon des montagnes russes. Une petite routine, vous vous installez, vous êtes sanglés, l'engin se met en marche, vous montez lentement la première portion vous stoppez au point culminant et hop là, arrive la bascule et l'accélération qui va vous en mettre plein la tronche ...
Lire un nouveau roman de Pierre Lemaitre, c'est comme découvrir le nouveau film de son réalisateur préféré : vous ne savez pas à quoi vous attendre au niveau de l'histoire, mais vous savez que vous allez vous faire mener par le bout du nez du début à la fin.
Ce cru 2011 est bon, à consommer sans modération.
Frédéric Fontès
jeudi 29 mars 2012
Blondie et la mort - Roger Smith (Calmann-Lévy)
Le nouveau roman de Roger Smith, Blondie et la mort, sera publié le 02 mai prochain aux éditions Calmann-Lévy. Il est traduit par Mireille Vignol.
Son précédent roman, Mélange de sangs, m'avait fait une excellente impression.
Je suis donc impatient de m'atteler à la lecture de ce nouvel ouvrage.
Par une énième nuit de chameur insupportable au Cap, l'ex-top modèle Roxy Palmer et son mari Joe, trafiquant d'armes, sont kidnappés dans leur voiture. Joe finit dans une mare de sang, et, les voyous partis, Roxy prend une décision qui va à jamais changer le cours de sa vie.
Les deux kidnappeurs, Disco et Godwynn, n'ont pas disparu très longtemps... Ils sont bien décidés à la traquer. Billy Afrika, lui non plus, n'a pas l'intention de la laisser filer : Joe lui devait en effet une grosse somme d'argent...
Commence alors dans le décor somptueux du Cap un ballet d'une violence fascinante entre tous ces réprouvés ne cherchant qu'une chose : la rédemption.
Frédéric Fontès
Son précédent roman, Mélange de sangs, m'avait fait une excellente impression.
Je suis donc impatient de m'atteler à la lecture de ce nouvel ouvrage.
Par une énième nuit de chameur insupportable au Cap, l'ex-top modèle Roxy Palmer et son mari Joe, trafiquant d'armes, sont kidnappés dans leur voiture. Joe finit dans une mare de sang, et, les voyous partis, Roxy prend une décision qui va à jamais changer le cours de sa vie.
Les deux kidnappeurs, Disco et Godwynn, n'ont pas disparu très longtemps... Ils sont bien décidés à la traquer. Billy Afrika, lui non plus, n'a pas l'intention de la laisser filer : Joe lui devait en effet une grosse somme d'argent...
Commence alors dans le décor somptueux du Cap un ballet d'une violence fascinante entre tous ces réprouvés ne cherchant qu'une chose : la rédemption.
Frédéric Fontès
mercredi 28 mars 2012
Vengeance à froid - Preston et Child (Archipel)
Vengeance à froid est la suite directe de la précédente aventure de l'agent Pendergast, Fièvre mutante.
Ce qui veut dire que ce prochain opus est vivement déconseillé à celles et ceux qui n'ont pas lu Fièvre mutante. Pour remédier à cela, ruez-vous sur l'édition poche de ce dernier qui sera disponible chez J'AI LU.
Je vais même aller plus loin puisque exceptionnellement, je ne vais pas utiliser la présentation de l'éditeur, qui en raconte beaucoup trop sur le contenu de ce nouvel opus.
Rendez-vous le 09 mai prochain pour découvrir ce qui va grandement secouer l'univers de notre agent préféré...
Frédéric Fontès
Ce qui veut dire que ce prochain opus est vivement déconseillé à celles et ceux qui n'ont pas lu Fièvre mutante. Pour remédier à cela, ruez-vous sur l'édition poche de ce dernier qui sera disponible chez J'AI LU.
Je vais même aller plus loin puisque exceptionnellement, je ne vais pas utiliser la présentation de l'éditeur, qui en raconte beaucoup trop sur le contenu de ce nouvel opus.
Rendez-vous le 09 mai prochain pour découvrir ce qui va grandement secouer l'univers de notre agent préféré...
Frédéric Fontès
mardi 27 mars 2012
N'ouvre pas les yeux de John Verdon (Grasset)
Après un premier roman très remarqué (658, lire ma chronique ICI), John Verdon ramène son flic à la retraite dans N'ouvre pas les yeux, traduit par Philippe Bonnet et Sabine Boulongne pour les éditions Grasset. Il sera disponible le 16 mai prochain. MAJ avec la couverture définitive.
Après avoir résolu « l'affaire 658 », Dave Gurney avait juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Mais quand il se retrouve confronté au meurtre le plus macabre et insoluble de toute sa carrière, difficile de résister…
Une jeune femme, Jillian Perry, a été retrouvée décapitée le jour même de son mariage, dans la somptueuse propriété des Ashton. Tout accuse le jardinier mexicain, un certain Hector Flores, qui demeure introuvable depuis. Gurney, appelé en dernier recours par la mère de la victime pour retrouver Flores, s'aperçoit bientôt que la mariée n'avait rien d'une oie blanche… Hystérique, violente, manipulatrice et nymphomane, elle avait d'ailleurs été l'élève de Scott Ashton, jeune psychiatre en pleine ascension et fondateur d'un institut pour enfants « difficiles » – avant de devenir sa future épouse…
Les préparatifs de la cérémonie ayant été intégralement filmés, Gurney les visionne et ne tarde pas à se rendre compte qu'on l'a lancé sur une fausse piste. Mais quand il retrouve, posée sur son propre lit, une poupée décapitée, il comprend qu'il risque d'être la prochaine victime du meurtrier insaisissable… Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que son enquête va le mener bien au-delà du meurtre – dans la toile inextricable d'un ennemi terrifiant, tentaculaire et, surtout, très patient…
Source : le Pro du Polar
Frédéric Fontès
Après avoir résolu « l'affaire 658 », Dave Gurney avait juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Mais quand il se retrouve confronté au meurtre le plus macabre et insoluble de toute sa carrière, difficile de résister…
Une jeune femme, Jillian Perry, a été retrouvée décapitée le jour même de son mariage, dans la somptueuse propriété des Ashton. Tout accuse le jardinier mexicain, un certain Hector Flores, qui demeure introuvable depuis. Gurney, appelé en dernier recours par la mère de la victime pour retrouver Flores, s'aperçoit bientôt que la mariée n'avait rien d'une oie blanche… Hystérique, violente, manipulatrice et nymphomane, elle avait d'ailleurs été l'élève de Scott Ashton, jeune psychiatre en pleine ascension et fondateur d'un institut pour enfants « difficiles » – avant de devenir sa future épouse…
Les préparatifs de la cérémonie ayant été intégralement filmés, Gurney les visionne et ne tarde pas à se rendre compte qu'on l'a lancé sur une fausse piste. Mais quand il retrouve, posée sur son propre lit, une poupée décapitée, il comprend qu'il risque d'être la prochaine victime du meurtrier insaisissable… Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que son enquête va le mener bien au-delà du meurtre – dans la toile inextricable d'un ennemi terrifiant, tentaculaire et, surtout, très patient…
Source : le Pro du Polar
Frédéric Fontès
lundi 26 mars 2012
Chronique : Enfants du malheur - les Innocents Coupables (Manufacture/Bamboo)
Déjà dans le roman Retour à Redemption de Patrick Graham, l'intrigue se déroulant dans le passé des personnages avait pour cadre un effroyable camp de redressement pour mineurs.
Le hasard des sorties du mois de mars nous offre la possibilité de découvrir l'histoire de ces enfants du malheur via un ouvrage documentaire, Enfants du malheur ! signé Henri Danjou et ainsi que les deux premiers tomes de la bande dessinée signés Laurent Galandon et Anlor pour les éditions Bamboo, Innocents coupables, dont la seconde partie est disponible depuis début mars.
En 1932, Henri Danjou révélait dans son ouvrage Enfants du malheur ! Les Bagnes d'enfants (Albin Michel) les effroyables conditions de vie des enfants confiés au système carcérale. Les éditions La Manufacture de livres nous permet de re-découvrir ce récit coup de poing, qui sera de nouveau édité le 29 mars prochain.
Comme l'indique la présentation de l'éditeur ci-dessous, le terrible récit d'Henri Danjou et la révolte des enfants du bagne de Belle-Ile-en-Mer avaient inspiré un poème à Jacques Prévert, Chasse à l'enfant, que vous pouvez lire ICI.
Le livre allie la verve d'un Henri Charrière à la description précise et brutale d'un Belbenoit. Deux auteurs qui ont eu l'occasion de revenir sur le calvaire des bagnes de Cayenne, dédiés aux adultes. Une nouvelle occasion pour nous de découvrir la férocité des cadres de cette monstrueuse machine à broyer des vies. Malheur à ceux qui s'y trouvent piégés en son sein...
Jacques Prévert s'était inspiré d'une triste réalité : le témoignage d'Henri Danjou sur les colonies pénitentiaires réservées aux enfants publié en 1932. La discipline y était draconienne. Le silence absolu obligatoire. Henri Danjou, écrivain reporter, retrace l'histoire de lieux maudits nommés colonies pénitentiaires, maisons de redressement, maisons de correction. A la colonie du Luc (Gard), à celles de la Loge (Cher), du Mont Saint-Michel (Manche), d'Aniane (Hérault), Belle Ile en Mer, Cadillac (Gironde), Doullens (Sommes), Chanteloup (Yvelines), Mettray (Indre), partout la même férocité, quel que soit l'époque ou le régime. Les premières maisons d'incarcération du XVIIIe siècle offraient un cadre qui dépasse l'imagination. Si l'amputation de la main pour les parricides fut abolie en 1832, la liste des supplices restait longue. Qui punit-on dans ces établissements ? Des mineurs coupables de vols, souvent des vols alimentaires ou se livrant à la prostitution. Ceux que les pouvoirs appellent les " classes dangereuses ". Les vagabonds et tous ceux qui échappent au contrôle des familles, des patrons et du clergé sont dans le collimateur. Ils ne sont pas les seuls. Orphelins, pauvres, chapardeurs : dans l'esprit du législateur, si ces gamins ne sont pas encore délinquants, ils le deviendront un jour ou l'autre.
De la promiscuité enfants/adultes où prospèrent toutes sortes de crimes aux règlements monstrueux calqués sur la barbarie militaire, en passant par le sadisme des geôliers, le travail forcé, les oubliettes, les maladies et autres horreurs, les monstruosités sont toujours justifiées au nom de la morale républicaine ou de la religion : la rédemption par la punition. La logique de la répression et de l'enfermement a tellement été contreproductive. et dénoncée par quelques esprits éclairés, que l'évidence de la prévention et de l'éducatif s'est enfin, peu à peu, imposée à la République. Ce témoignage d'abord publié sous forme de feuilleton dans Délabre dans les années 30 est d'une écriture très actuelle. A l'heure où la question sécuritaire revient au galop dans les discours, il n'est pas inutile de se souvenir des heures sombres des dogmatismes moraux et religieux qui bâtirent les tragiques bagnes d'enfants.
Laurent Galandon est un scénariste dont je prend plaisir à suivre le travail depuis L'Envolée sauvage et Gemelos. Avec les Innocents Coupables, les enfants sont une nouvelle fois les acteurs principaux d'un récit qui prend racine dans l'Histoire française, comme avec l'Envolée ou plus récemment Pour un peu de bonheur. Comme à son habitude, le scénariste trouve le parfait illustrateur qui va parvenir à retranscrire à la fois le tragique, la mélancolie mais aussi le lyrisme et la poésie de son script. Et c'est d'ailleurs une illustratrice talentueuse, Anelor, qui met en image cette nouvelle partition de Laurent Galandon.
Janvier 1912. Quatre jeunes parisiens sont conduits dans une lointaine campagne. Condamnés à diverses peines, ils rejoignent la colonie pénitentiaire agricole « Les Marronniers ». Les poulbots vont découvrir et apprendre de nouvelles règles dans ce lieu que l’on appellera plus tard « les bagnes d’enfants ». L’injustice et la violence, mais aussi l’amitié et la solidarité, constituent le quotidien des colons. Jean a ses secrets ; Adrien, ses doutes ; Miguel, ses blessures ; Honoré, un caractère bien trempé… Et nos héros refusent d’être écrasés par le système pénitentiaire. D’autant plus qu’à l’échelle de ce microcosme social, ils ont chacun leurs projets…
Frédéric Fontès
Le hasard des sorties du mois de mars nous offre la possibilité de découvrir l'histoire de ces enfants du malheur via un ouvrage documentaire, Enfants du malheur ! signé Henri Danjou et ainsi que les deux premiers tomes de la bande dessinée signés Laurent Galandon et Anlor pour les éditions Bamboo, Innocents coupables, dont la seconde partie est disponible depuis début mars.
En 1932, Henri Danjou révélait dans son ouvrage Enfants du malheur ! Les Bagnes d'enfants (Albin Michel) les effroyables conditions de vie des enfants confiés au système carcérale. Les éditions La Manufacture de livres nous permet de re-découvrir ce récit coup de poing, qui sera de nouveau édité le 29 mars prochain.
Comme l'indique la présentation de l'éditeur ci-dessous, le terrible récit d'Henri Danjou et la révolte des enfants du bagne de Belle-Ile-en-Mer avaient inspiré un poème à Jacques Prévert, Chasse à l'enfant, que vous pouvez lire ICI.
Le livre allie la verve d'un Henri Charrière à la description précise et brutale d'un Belbenoit. Deux auteurs qui ont eu l'occasion de revenir sur le calvaire des bagnes de Cayenne, dédiés aux adultes. Une nouvelle occasion pour nous de découvrir la férocité des cadres de cette monstrueuse machine à broyer des vies. Malheur à ceux qui s'y trouvent piégés en son sein...
Jacques Prévert s'était inspiré d'une triste réalité : le témoignage d'Henri Danjou sur les colonies pénitentiaires réservées aux enfants publié en 1932. La discipline y était draconienne. Le silence absolu obligatoire. Henri Danjou, écrivain reporter, retrace l'histoire de lieux maudits nommés colonies pénitentiaires, maisons de redressement, maisons de correction. A la colonie du Luc (Gard), à celles de la Loge (Cher), du Mont Saint-Michel (Manche), d'Aniane (Hérault), Belle Ile en Mer, Cadillac (Gironde), Doullens (Sommes), Chanteloup (Yvelines), Mettray (Indre), partout la même férocité, quel que soit l'époque ou le régime. Les premières maisons d'incarcération du XVIIIe siècle offraient un cadre qui dépasse l'imagination. Si l'amputation de la main pour les parricides fut abolie en 1832, la liste des supplices restait longue. Qui punit-on dans ces établissements ? Des mineurs coupables de vols, souvent des vols alimentaires ou se livrant à la prostitution. Ceux que les pouvoirs appellent les " classes dangereuses ". Les vagabonds et tous ceux qui échappent au contrôle des familles, des patrons et du clergé sont dans le collimateur. Ils ne sont pas les seuls. Orphelins, pauvres, chapardeurs : dans l'esprit du législateur, si ces gamins ne sont pas encore délinquants, ils le deviendront un jour ou l'autre.
De la promiscuité enfants/adultes où prospèrent toutes sortes de crimes aux règlements monstrueux calqués sur la barbarie militaire, en passant par le sadisme des geôliers, le travail forcé, les oubliettes, les maladies et autres horreurs, les monstruosités sont toujours justifiées au nom de la morale républicaine ou de la religion : la rédemption par la punition. La logique de la répression et de l'enfermement a tellement été contreproductive. et dénoncée par quelques esprits éclairés, que l'évidence de la prévention et de l'éducatif s'est enfin, peu à peu, imposée à la République. Ce témoignage d'abord publié sous forme de feuilleton dans Délabre dans les années 30 est d'une écriture très actuelle. A l'heure où la question sécuritaire revient au galop dans les discours, il n'est pas inutile de se souvenir des heures sombres des dogmatismes moraux et religieux qui bâtirent les tragiques bagnes d'enfants.
Laurent Galandon est un scénariste dont je prend plaisir à suivre le travail depuis L'Envolée sauvage et Gemelos. Avec les Innocents Coupables, les enfants sont une nouvelle fois les acteurs principaux d'un récit qui prend racine dans l'Histoire française, comme avec l'Envolée ou plus récemment Pour un peu de bonheur. Comme à son habitude, le scénariste trouve le parfait illustrateur qui va parvenir à retranscrire à la fois le tragique, la mélancolie mais aussi le lyrisme et la poésie de son script. Et c'est d'ailleurs une illustratrice talentueuse, Anelor, qui met en image cette nouvelle partition de Laurent Galandon.
Janvier 1912. Quatre jeunes parisiens sont conduits dans une lointaine campagne. Condamnés à diverses peines, ils rejoignent la colonie pénitentiaire agricole « Les Marronniers ». Les poulbots vont découvrir et apprendre de nouvelles règles dans ce lieu que l’on appellera plus tard « les bagnes d’enfants ». L’injustice et la violence, mais aussi l’amitié et la solidarité, constituent le quotidien des colons. Jean a ses secrets ; Adrien, ses doutes ; Miguel, ses blessures ; Honoré, un caractère bien trempé… Et nos héros refusent d’être écrasés par le système pénitentiaire. D’autant plus qu’à l’échelle de ce microcosme social, ils ont chacun leurs projets…
Frédéric Fontès
Chronique : Le dernier contrat - Olivier Maulin (La Branche)
Présentation du livre ICI |
Le hasard (?) fait que le précédent livre était celui de Jean-Bernard Pouy, Samedi 14.
Pour évoquer le hasard ? Parce que j'ai pris un immense plaisir à découvrir deux auteurs que je n'avais encore jamais lu via deux histoires passionnantes. Et parce que je trouve que ce sont deux histoires qui vont bien ensemble et qui se complètent parfaitement.
Olivier Maulin propose un polar impeccable et soigné, empreint d'une colère qui bouillonne en surface, à l'image de son héros.
Il m'a fallut quelques pages pour passer de l'antipathie à l'empathie envers ce personnage hanté et dont l'essentiel des déplacements sont réglés comme une partition musicale.
Du coup, ses rituels deviennent nôtres et nous installent dans son quotidien, obsessionnel, voir compulsif. Mais peut-il en être autrement pour un tueur à gages alcoolique, qui se vante de n'avoir jamais raté un seul contrat ?
Ce dernier contrat d'Olivier Maulin est le premier que je signe volontiers avec lui. Rendez-vous est pris pour une prochaine lecture !
Frédéric Fontès
dimanche 25 mars 2012
Vienne la nuit, sonne l'heure de JL Bizien (10-18)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
"Le Pont Mirabeau"
Apollinaire, Alcools (1912)
Le troisième opus des enquêtes de Simon Bloomberg aura pour titre Vienne la nuit, sonne l'heure. Ce dernier devra-t-il arpenter les abords du Pont Mirabeau pour percer le secret de la nouvelle énigme policière écrite par Jean-Luc Bizien ? La réponse le 07 juin prochain.
Frédéric Fontès
mercredi 21 mars 2012
Luz - Marin Ledun (Syros)
Les amateurs de fruits de saison savoureux attendent toujours avec impatience le bon moment dans l'année pour savourer leurs "friandises" préférées.
Les amoureux de bons vins vont attendre avec impatience la mise en bouteille d'une cuvée qui leur met les papilles en ébullition.
Le cinéphile trépigne de plaisir en attendant de découvrir sur la toile le film de son réalisateur préféré.
Et nous, amateurs de bonnes lectures, nous avons tous un "Marin Ledun" dont nous surveillons avec grande attention les nouvelles parutions.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je viens de recevoir le premier crue 2012 du château Ledun.
Luz est à température ambiante en librairie depuis le 08 mars dernier, dans la collection Rat Noir des éditions Syros. Collection dirigée par François Guérif et Natalie Beunat.
La pluie tombe en continu, sa robe déchirée est trempée, l'air est lourd malgré tout mais Luz grelotte un peu. [...] Elle pense, elle rêve, elle ne sait pas vraiment. Elle revoit son maillot de bain, pendu à un cintre dans le magasin de la rue piétonne. Le sourire de la vendeuse, le refus de sa mère, son insistance, les essayages, son envie de l'avoir, ce maillot de bain, de l'enfiler, de le porter. Et ce sentiment de liberté quand sa mère a finalement cédé.
Premier dimanche des vacances d'été. Luz claque la porte de chez elle, furieuse après ces adultes qui restent à table jusqu'au milieu de l'après-midi, qui rient et qui boivent trop. Légèrement grisée par le soleil brûlant, l'adolescente gagne les rives de la Volte où se prélassent des groupes de baigneurs. Elle rencontre bientôt Thomas, un élève de troisième qu'elle connaît peu mais qui lui plaît, accompagné d'une amie. Tous trois décident de se rendre jusqu'à un point d'eau difficile d'accès, mais beaucoup moins fréquenté...
Frédéric Fontès
Les amoureux de bons vins vont attendre avec impatience la mise en bouteille d'une cuvée qui leur met les papilles en ébullition.
Le cinéphile trépigne de plaisir en attendant de découvrir sur la toile le film de son réalisateur préféré.
Et nous, amateurs de bonnes lectures, nous avons tous un "Marin Ledun" dont nous surveillons avec grande attention les nouvelles parutions.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je viens de recevoir le premier crue 2012 du château Ledun.
Luz est à température ambiante en librairie depuis le 08 mars dernier, dans la collection Rat Noir des éditions Syros. Collection dirigée par François Guérif et Natalie Beunat.
La pluie tombe en continu, sa robe déchirée est trempée, l'air est lourd malgré tout mais Luz grelotte un peu. [...] Elle pense, elle rêve, elle ne sait pas vraiment. Elle revoit son maillot de bain, pendu à un cintre dans le magasin de la rue piétonne. Le sourire de la vendeuse, le refus de sa mère, son insistance, les essayages, son envie de l'avoir, ce maillot de bain, de l'enfiler, de le porter. Et ce sentiment de liberté quand sa mère a finalement cédé.
Premier dimanche des vacances d'été. Luz claque la porte de chez elle, furieuse après ces adultes qui restent à table jusqu'au milieu de l'après-midi, qui rient et qui boivent trop. Légèrement grisée par le soleil brûlant, l'adolescente gagne les rives de la Volte où se prélassent des groupes de baigneurs. Elle rencontre bientôt Thomas, un élève de troisième qu'elle connaît peu mais qui lui plaît, accompagné d'une amie. Tous trois décident de se rendre jusqu'à un point d'eau difficile d'accès, mais beaucoup moins fréquenté...
Frédéric Fontès
lundi 19 mars 2012
Chronique : Guillotine sèche de René Belbenoit (Manufacture)
Si je devais nommer mon livre de chevet, il s'agirait de Papillon d'Henri Charrière. Alors quand les éditions de la Manufacture de livres se proposent de sortir une nouvelle édition de Les Compagnons de la belle de René Belbenoit, dont la première version date de 1938, je ne peux que me ruer dessus.
Lire Guillotine sèche est l'occasion pour moi de retourner aux sources du récit de Charrière.
Avant de poursuivre, je vais faire un petite point sur la polémique Papillon.
Condamné au bagne en 1931, Henri Charrière va publier le récit de son calvaire dans le livre Papillon et sa suite Banco, romans respectivement publiés en 1969 et 1972 aux éditions Robert Laffont. Le roman sera adapté au cinéma en 1973. On parle de polémique puisqu'il est reproché à l'auteur de ne pas avoir vécu l'intégralité des récits qu'ils racontent dans ses livres mais de s'être inspiré de ceux de Charles Brunier et... René Belbenoit.
Du coup, avec Guillotine sèche, j'ai eu l'occasion de replonger dans la fascinante aventure que sera la quête de liberté de René Belbenoit, qui enchainera de multiples tentatives d’évasions avant de parvenir à ses fins. Et encore. Quand le livre s'arrête, les soucis du français ne sont pas terminés : quelques années après son arrivée aux USA, il sera expulsé et de nouveau condamné à de la prison pour immigration clandestine. Après moult péripéties, il lui faudra patienter cinq années de plus avant de pouvoir être officiellement autorisé à devenir résidant permanent sur le sol américains.
René Belbenoit n'a pas la verve d'Henri Charrière mais son récit à le mérite d'être particulièrement précis. C'est une véritable autopsie d'un condamné. Une véritable damnation en fait. Quand le bagnard a accompli sa peine, il est libéré. Mais il n'est pas autorisé à regagner sa patrie. On lui interdit de quitter la Guyane et (si je ne me trompe pas) d'obtenir un travail. Un comble !
Avant de se faire la malle une bonne fois pour toute, René Belbenoit va devenir l'archiviste du Gouverneur Siadous, qui gère la Guyane française de 1929 à 1931. Belbenoit va en profiter pour mettre la main sur un certain nombre de documents, qui vont l'aider à dénoncer les terribles injustices qui règnent au bagne. Il lui faudra entreprendre un voyage de deux ans pour quitter à pieds la Guyane et rejoindre les USA, avec ses archives sous le bras.
Même si le récit est plus académique et moins lyrique que les romans d'Henri Charrière, il n'en demeure pas une lecture indispensable.
En 2010, Stéphane Hessel nous a invité à nous indigner.
En 1938, René Belbenoit nous avait déjà montrer le chemin, suivit quelques décennies plus tard par Henri Charrière. Ces deux hommes se sont battus, avec les moyens du bord, pour changer leur condition de vie particulièrement précaire. Avec une volonté extra-ordinaire, ils ont déjoué le destin tout tracé auquel on les avait condamné. Guillotine sèche, Papillon et Banco sont leurs histoires. Lisez-les !
En ce qui me concerne, il me reste encore à découvrir le récit de Slavomir Rawicz, À marche forcée, autre histoire de survie en milieu particulièrement hostile, qui est déjà dans la pile depuis quelques années.
Frédéric Fontès
dimanche 18 mars 2012
La Conjuration primitive - Maxime Chattam (Albin Michel)
Chronique ICI |
Synonyme : complot. (*)
Le prochain roman de Maxime Chattam est un livre particulièrement attendu, puisqu'il devrait voir le retour d'un personnage très demandé par les fans de l'auteur : Joshua Brolin, le héros de la Trilogie du Mal.
La sortie de la Conjuration primitive semble avoir était repoussée, puisqu'elle était fixée initialement au 02 mai prochain. En attendant la couverture et la date de sortie définitive, voici la présentation de l'éditeur (source Pascal Grosjean sur le forum de s Rivières Pourpres) :
Rien ne semble pouvoir arrêter le Mal. Aux quatre coins de la France, les crimes s’accumulent, hommes, femmes, enfants torturés et tués selon des rituels singuliers. Pourtant, malgré leurs différences de processus, ces meurtres paraissent liés entre eux par une étrange dynamique. Richard Mikelis, célèbre criminologue, va dresser peu à peu des passerelles entre tous ces crimes. Pour remonter aux sources, la cellule spéciale va devoir faire appel à un allié de poids : le profiler du FBI Joshua Brolin, qui connait le Mal mieux que personne. Il en porte la marque, les stigmates. Il a plongé dans ses flammes…
De la France au Canada en passant par la Pologne et l’Espagne, un thriller terrifiant qui voit ressurgir Josh Brolin, le héros de la Trilogie du Mal, retour très demandé par les fans de la série-culte Traduit dans le monde entier, Maxime Chattam est un des maîtres du thriller français dont l’imagination intarissable est régulièrement saluée par la presse.
Le site de l'auteur : http://www.maximechattam.com/blog/
Frédéric Fontès, 4decouv
MAJ du 19 mars 2013 (couv)
Chronique : Jazz à Rampart Street - David Fulmer (Rivages)
Présentation ICI |
Dans les lignes qui suivent je vous préviens, je suis très bavard. Mais vous savez où vous êtes : c'est un blog de baratineur de livres...
Courir après le jass
C'est en 2009 que j'ai fais connaissance avec le détective créole de David Fulmer via Courir après le diable. Une révélation. L'auteur mêle très habilement son intrigue policière à l'histoire de la musique et de Storyville. le cocktail est particulièrement réussi et depuis j'attends presque religieusement l'annonce de la traduction d'un nouvel opus. Mais pour évoquer les trois romans de David Fulmer, impossible de ne pas évoquer l'élément principal qui donne cette saveur et ce tempo si particulier à ses histoires : le jazz !
Sometimes, nothing can be a real cool hand
Il y a quelques années de cela, alors que je faisais connaissance avec la musique de Lalo Schrifin via une magnifique bande originale de film (Cold Hand Luke, Luke la main froide), j'ai eu le besoin d'explorer un peu plus l'univers du compositeur. Le Talkin' Verve qui lui a été consacré n'a pas tardé à passer en boucle sur ma platine. Je découvrais un monde magique que je n'ai toujours pas lâché depuis. Très vite, Piano, Strings And Bossa Nova du même musicien a rejoint la pile et puis je suis tombé sous le charme de la musique de Stan Getz et Joao Gilberto (merci Caro !). Comment rester insensible face à cette armada de notes qui retranscrit à merveille à la fois la magie mais aussi la malédiction de l'état amoureux... La mélancolie, la passion, le réconfort, le rire, la tristesse, la joie, la colère.
Mélodie d'El Raval
C'est baigné dans cet univers sonore que j'ai eu le bonheur de découvrir la fantastique série d'albums de BD consacrés au personnage Jazz Maynard de Raul et Roger (merci Bernard !). Je vous conseille vivement la lecture de cette série. Quatre tomes sont disponibles. Il existe également une magnifique édition qui reprend les trois premiers tomes dans un format plus grand et en noir & blanc. Une merveille qui permet de redécouvrir des planches magnifiques.
J'ai encore bonne espoir de voir un jour publier un article que j'ai écris à ce sujet. Au pire, j'aurai l'immense plaisir de pouvoir le partager ici même.
When the mountains help the sun come into sight
Alors quand j'ai appris que les auteurs de The Wire / Sur écoute, allaient créer une série tv ayant pour cadre des personnages vivants dans un quartier de la Nouvelle Orléans ravagé par le cyclone Katerina, et donnant son nom à la dite série, je me suis rué sur le premier épisode. Il s'agit de Treme. Et là, grosse claque : au cours de ce premier épisode, je découvre un morceau que je n'avais jamais entendu, provenant d'un artiste dont je ne connaissais que le célèbre Just A Gigolo : Louis Prima. Le morceau, c'est Buena Sera. Il incarne à lui seul tout ce que je viens d'évoquer un peu plus haut : la mélancolie, la douceur et puis quand le rythme s'accélère diablement au bout d'une minute, il libère son lot d'énergie, de passion, de swing et de chaleur.
When your dead and in your grave no more ravioli will you crave
Si à ce moment là je me suis rué sur une compile de l'artiste (je découvre à cette occasion qu'il a interprété le morceau original qui a inspiré Vieille Canaille de Serge Gainsbourg et Eddy Mitchell pour la version jazzy), j'ai laissé en plan Treme. Je viens de réparer la bévue, en me procurant le coffret dvd qui regroupe l'intégralité de la saison. Et depuis, j'en savoure morceaux après morceaux chaque épisode.
Walkin' Down on Rampart Street
Et David Fulmer dans tout ça ? Je souhaitai en arriver là pour vous faire partager la manière dont j'aime me baigner dans un univers bien particulier. Surtout quand c'est au travers de différents médias qui sont relier par le même fil rouge. Rampart Street de David Fulmer est à la croisée de ces chemins et ma lecture a été constamment baignée de mille et une saveurs. Il n'y a rien de plus plaisant lorsque l'on ouvre un livre que de parvenir à mettre des sons sur des mots. David Fulmer a l'art de choisir les bons mots pour donner vie aux histoires qui hantent le cœur de Storyville. Et cette véritable partition, il ne tient qu'à nous de lui donner des couleurs, des sons et des formes, en appuyant sur la touche PLAY d'un lecteur de cd, de dvd ou en ouvrant une bande-dessinée.
Rampart Street remet son héros sur les bons rails, après un second opus (Jass) légèrement en retrait du premier (Courir après le diable).
Heaven on earth, they call it Basin Street
Si vous souhaitez connaître les morceaux qui ont accompagné ma lecture, voici un bon exemple avec le Basin Street Blues de Louis Prima. Basin est une rue parallèle à Rampart Street, à quelques pâtés de maisons de là et à quelques mètres du quartier Treme.
Frédéric Fontès
samedi 17 mars 2012
Profanation de Jussi Adler-Olsen (Albin Michel)
Photo de Jesper Kristensen |
C'est donc avec un immense plaisir que j'attends la publication de la suite traduite par Caroline Berg, Profanation, qui sera en librairie le 02 mai prochain.
En attendant d'avoir la couverture française, voici la présentation de l'éditeur. Si vous n'avez pas lu Miséricorde, ruez dessus !
En 1987, le meurtre atroce d’un frère et d’une sœur avait défrayé la chronique. Malgré les soupçons pesant sur un groupe de lycéens d’une école privée de Copenhague, l’enquête s’était arrêtée, faute de preuves… Jusqu’à ce que neuf ans plus tard, l’un des garçons (le seul « pauvre » de la bande) s’accuse du crime. Affaire classée. Pour une raison inexplicable, le dossier ressurgit soudain sur le bureau de l’inspecteur Carl Mørck, chef de la section V. Intrigué par les circonstances, l’inspecteur, toujours accompagné de son acolyte Assad, décide de reprendre l’enquête. Elle le mène sur la piste de l’énigmatique Kimmie, prostituée, voleuse, semi-clocharde, qui était alors la seule fille de la bande, et celle de trois hommes, les plus riches du Danemark…
Un deuxième opus haletant de la révélation danoise du polar. Le Danois Jussi Adler-Olsen a étudié la médecine, la sociologie, le cinéma et la politique. Ancien éditeur, il connaît en Europe un succès sans précédent avec sa série d’enquêtes de l’inspecteur Mork, couronnée par les prix scandinaves les plus prestigieux. Paru en octobre 2011 chez Albin Michel, le 1er tome, Miséricorde, a été un des best-sellers de la fin d’année.
Frédéric Fontès
Glacé de Bernard Minier (Pocket)
Le 10 mai prochain, vous n'aurez plus d'excuses pour vous ruer sur ce livre, Glacé, de Bernard Minier.
Outre le fait qu'il est le gagnant du Prix Découverte des lecteurs de Polars Pourpres, il sera disponible aux éditions Pocket.
Je l'ai lu en janvier dernier pour le prix et j'ai passé un très bon moment (lire la chronique ICI).
Le prochain roman de Bernard Minier, Le Cercle, est annoncé pourle 03 mai (sortie repoussée), aux éditions XO.
Frédéric Fontès
Outre le fait qu'il est le gagnant du Prix Découverte des lecteurs de Polars Pourpres, il sera disponible aux éditions Pocket.
Je l'ai lu en janvier dernier pour le prix et j'ai passé un très bon moment (lire la chronique ICI).
Le prochain roman de Bernard Minier, Le Cercle, est annoncé pour
Frédéric Fontès
jeudi 15 mars 2012
Le Dieu de New York - Lyndsay Faye (Fleuve Noir)
Le dieu de New York de Lyndsay Faye
Voilà un roman qui devrait faire parler de lui lors de sa sortie le 14 juin prochain, aux éditions du Fleuve Noir. L'éditeur n'hésite pas à comparer l'univers de ce Dieu de New York (The Gods of Gotham) à celui de Caleb Carr (à qui l'on doit L'Alieniste et sa suite, L'Ange des ténèbres).
“ La maîtrise des détails historiques est remarquable chez Lyndsay Faye […] Je me suis laissé happer par cet univers dès les premières pages et à aucun moment je n’ai pu le quitter. Un grand moment de lecture ! ” Michael Connelly
Été 1845. Arès des années de débats politiques, New York crée enfin son département de police. Timothy Wilde intègre malgré lui ce fameux NYPD. Ancien barman, il a tout perdu dans un récent incendie, son bar, ses économies et une partie de son visage.
La nuit du 21 août, pendant sa ronde, Timothy est bousculé par une petite fille affolée. Sa chemise de nuit est couverte de sang. Au milieu d'un tissu de mensonges, elle finit par lui révéler qu'elle fuit un homme au capuchon noir qui découpe les enfants en morceaux. Le lendemain matin, le corps d'un petit Irlandais est retrouvé dans une poubelle, une immense incision sur le thorax, les organes à nu. La fillette disait vrai, un fou s'en prend aux enfants, mais pas n'importe lesquels, les plus démunis, les immigrés.
Timothy se lance dans une traque effrénée pour découvrir l'identité de cet assassin et éviter que ses sinistres desseins ne mettent la ville de New York à feu et à sang...
Le site de la romancière : http://www.lyndsayfaye.com/
Frédéric Fontès
Voilà un roman qui devrait faire parler de lui lors de sa sortie le 14 juin prochain, aux éditions du Fleuve Noir. L'éditeur n'hésite pas à comparer l'univers de ce Dieu de New York (The Gods of Gotham) à celui de Caleb Carr (à qui l'on doit L'Alieniste et sa suite, L'Ange des ténèbres).
“ La maîtrise des détails historiques est remarquable chez Lyndsay Faye […] Je me suis laissé happer par cet univers dès les premières pages et à aucun moment je n’ai pu le quitter. Un grand moment de lecture ! ” Michael Connelly
Été 1845. Arès des années de débats politiques, New York crée enfin son département de police. Timothy Wilde intègre malgré lui ce fameux NYPD. Ancien barman, il a tout perdu dans un récent incendie, son bar, ses économies et une partie de son visage.
La nuit du 21 août, pendant sa ronde, Timothy est bousculé par une petite fille affolée. Sa chemise de nuit est couverte de sang. Au milieu d'un tissu de mensonges, elle finit par lui révéler qu'elle fuit un homme au capuchon noir qui découpe les enfants en morceaux. Le lendemain matin, le corps d'un petit Irlandais est retrouvé dans une poubelle, une immense incision sur le thorax, les organes à nu. La fillette disait vrai, un fou s'en prend aux enfants, mais pas n'importe lesquels, les plus démunis, les immigrés.
Timothy se lance dans une traque effrénée pour découvrir l'identité de cet assassin et éviter que ses sinistres desseins ne mettent la ville de New York à feu et à sang...
Le site de la romancière : http://www.lyndsayfaye.com/
Frédéric Fontès
dimanche 11 mars 2012
Les Fantômes du delta - Aurélien Molas (Albin Michel)
Le nouveau roman d'Aurélien Molas sera publié le 14 mars prochain aux éditions Albin Michel.
Le Delta du Niger, l’enfer sur terre : marées noires dévastatrices, paysans réduits à la famine, guérilleros traqués par des militaires sanguinaires. Pour les multinationales qui en exploitent l’or noir, une manne. Mais aujourd’hui, elles ont peut-être trouvé mieux que le pétrole… Face à leur cynisme, que pèsent les idéaux de deux médecins humanitaires bien décidés à ne pas les laisser faire ?
L’Afrique et ses fantômes hantent cette odyssée pleine de violence et de fureur. Éloge de l’espoir, fresque épique tout autant que thriller, "Les Fantômes du Delta" confirme l’incroyable talent d’Aurélien Molas pour instiller dans le suspense cette soif du mal qui ronge les hommes.
Frédéric Fontès
samedi 10 mars 2012
Volte Face de Michael Connelly (Calmann-Lévy)
Michael Connelly emménage chez son nouvel éditeur, Calmann-Lévy et vient rejoindre la collection Robert Pépin Présente. C'est le 09 mai prochain que vous allez découvrir Volte Face, réunissant les deux héros des principales séries de l'auteur, Mickey Haller et Harry Bosch.
Grand avocat de la défense, Mickey Haller est bien surpris lorsque le procureur du comté de Los Angeles le prie un jour de plaider pour l’accusation. Et l’affaire n’est pas des moindres. Incarcéré depuis vingt-quatre ans pour le meurtre d’une fillette, Jason Jessup vient d’être libéré sous caution, le tribunal ayant conclu à la nécessité d’une révision de son procès suite à un test ADN qui semble l’innocenter. Haller est sûr que Jessup est coupable et prend Harry Bosch comme enquêteur et son ex-épouse, Maggie McPherson, comme assistante. En face de lui, l’avocat Clive Royce, dit « l’astucieux », et des médias tout excités par ce procès : quoi de plus sensationnel qu’un tueur innocenté par son ADN ?
À ceci près que Jason Jessup, qui parade devant les médias le jour, se livre à d’étranges activités la nuit.
Frédéric Fontès
Grand avocat de la défense, Mickey Haller est bien surpris lorsque le procureur du comté de Los Angeles le prie un jour de plaider pour l’accusation. Et l’affaire n’est pas des moindres. Incarcéré depuis vingt-quatre ans pour le meurtre d’une fillette, Jason Jessup vient d’être libéré sous caution, le tribunal ayant conclu à la nécessité d’une révision de son procès suite à un test ADN qui semble l’innocenter. Haller est sûr que Jessup est coupable et prend Harry Bosch comme enquêteur et son ex-épouse, Maggie McPherson, comme assistante. En face de lui, l’avocat Clive Royce, dit « l’astucieux », et des médias tout excités par ce procès : quoi de plus sensationnel qu’un tueur innocenté par son ADN ?
À ceci près que Jason Jessup, qui parade devant les médias le jour, se livre à d’étranges activités la nuit.
Frédéric Fontès
vendredi 9 mars 2012
Les dames de Grâce Adieu de Susanna Clarke (Robert Laffont)
Le nouveau livre de Susanna Clarke est un recueil de huit contes,contenant des illustrations de Charles Vess. La romancière s'est fait connaître en 2004 avec la publication de son premier livre, Jonathan Strange & Mr Norrell.
Les dames de Grâce Adieu est déjà disponible en librairie et il est traduit par Isabelle-D Philippe pour les éditions Robert Laffont.
En Grande-Bretagne, ne vous laissez pas prendre au charme paisible des paysages et des villages. Un pont ancien ou une trouée dans un bosquet peuvent être autant de passages pour l'Autre Pays, où vivent les fées. De nombreux mortels s'y sont égarés, parfois sans espoir de retour. À cheval entre notre monde et l'Autre Pays vivent les magiciens. Et les magiciennes. Car si les femmes furent durant longtemps interdites d'exercice de la magie, elles n'en étaient pas moins puissantes. Malicieuses, cachottières et impertinentes sous leur apparente modestie, elles s'opposent à la magie masculine qui, comme celle de Jonathan Strange & Mr Norrell, combine l'arrogance à la violence. Elles créent sous la surface du réel des ondes d'émotions, troublent délicatement l'ordre des choses, modifient imperceptiblement le sens commun. Elles entretiennent avec les fées de ces liens qui unissent les faibles face aux puissants - à cette exception près que les fées sont des sottes et les magiciennes outrageusement intelligentes. Les dames de Grâce Adieu sont trois. Sommées d'être de parfaites gourdes dans un univers d'hommes qui n'attend d'elles qu'obéissance et humilité, elles explorent avec délices les maléfices interdits qui leur permettront de protéger leur relative liberté en commettant un crime parfaitement raisonnable. Leur consoeur, dans un autre lieu et un autre temps, use de toute sa ruse pour soumettre un garçon-fée et se débarrasser ainsi des soupçons d'un mari malcommode. Et quand le duc de Wellington entre dans l'Autre Pays pour récupérer son cheval, est-ce à une fée ou à une magicienne qu'il doit se confronter ? Les ruses de la gardienne de Marie Stuart, enfermée dans un château par ordre d'Élisabeth Ire, sont-elles réellement celles d'une humaine ? Quant à Mrs Mabb, une fée puissante qui aime trop les beaux militaires, surtout s'ils sont fiancés à une autre, elle se heurtera à la joyeuse, et très efficace, cruauté de sa rivale.
Frédéric Fontès
Les dames de Grâce Adieu est déjà disponible en librairie et il est traduit par Isabelle-D Philippe pour les éditions Robert Laffont.
En Grande-Bretagne, ne vous laissez pas prendre au charme paisible des paysages et des villages. Un pont ancien ou une trouée dans un bosquet peuvent être autant de passages pour l'Autre Pays, où vivent les fées. De nombreux mortels s'y sont égarés, parfois sans espoir de retour. À cheval entre notre monde et l'Autre Pays vivent les magiciens. Et les magiciennes. Car si les femmes furent durant longtemps interdites d'exercice de la magie, elles n'en étaient pas moins puissantes. Malicieuses, cachottières et impertinentes sous leur apparente modestie, elles s'opposent à la magie masculine qui, comme celle de Jonathan Strange & Mr Norrell, combine l'arrogance à la violence. Elles créent sous la surface du réel des ondes d'émotions, troublent délicatement l'ordre des choses, modifient imperceptiblement le sens commun. Elles entretiennent avec les fées de ces liens qui unissent les faibles face aux puissants - à cette exception près que les fées sont des sottes et les magiciennes outrageusement intelligentes. Les dames de Grâce Adieu sont trois. Sommées d'être de parfaites gourdes dans un univers d'hommes qui n'attend d'elles qu'obéissance et humilité, elles explorent avec délices les maléfices interdits qui leur permettront de protéger leur relative liberté en commettant un crime parfaitement raisonnable. Leur consoeur, dans un autre lieu et un autre temps, use de toute sa ruse pour soumettre un garçon-fée et se débarrasser ainsi des soupçons d'un mari malcommode. Et quand le duc de Wellington entre dans l'Autre Pays pour récupérer son cheval, est-ce à une fée ou à une magicienne qu'il doit se confronter ? Les ruses de la gardienne de Marie Stuart, enfermée dans un château par ordre d'Élisabeth Ire, sont-elles réellement celles d'une humaine ? Quant à Mrs Mabb, une fée puissante qui aime trop les beaux militaires, surtout s'ils sont fiancés à une autre, elle se heurtera à la joyeuse, et très efficace, cruauté de sa rivale.
Frédéric Fontès
La Demoiselle des Tic-Tac Nathalie Hug (Calmann-Lévy)
C'est le 14 mars prochain que sera publié le prochain roman en solo de Nathalie Hug. Après la belle surprise qu'a été l'Enfant-rien, La demoiselle des tic-tac est un livre à ne pas rater.
Rosy et sa mère ont quitté Ludwigshafen en 1937 pour une vie meilleure en France, dans un petit village de Moselle. Or, personne n'a oublié l'annexion de 1871 et rares sont ceux qui leur tendent la main. Il est vrai que Mutti admire Hitler, méprise les curés, les Juifs et les fonctionnaires, et que Mein Kampf est son livre de chevet... Pour Rosy, dix ans, la vie n'est pas drôle tous les jours.
Quand en 1940, Hitler s'empare de la Moselle, leurs conditions de vie s'améliorent. Pas pour longtemps. Entre novembre 1944 et mars 1945, alors que les Alliés pilonnent la région, Rosy et sa mère se terrent à la cave. Pour tenir, Rosy se raccroche à ses souvenirs, avec de maigres provisions et pour toute compagnie une petite poule et de drôles d'araignées aux pattes fines, que son oncle Edy, qu'elle aimait comme un père, surnommait les tic-tac.
Frédéric Fontès
Rosy et sa mère ont quitté Ludwigshafen en 1937 pour une vie meilleure en France, dans un petit village de Moselle. Or, personne n'a oublié l'annexion de 1871 et rares sont ceux qui leur tendent la main. Il est vrai que Mutti admire Hitler, méprise les curés, les Juifs et les fonctionnaires, et que Mein Kampf est son livre de chevet... Pour Rosy, dix ans, la vie n'est pas drôle tous les jours.
Quand en 1940, Hitler s'empare de la Moselle, leurs conditions de vie s'améliorent. Pas pour longtemps. Entre novembre 1944 et mars 1945, alors que les Alliés pilonnent la région, Rosy et sa mère se terrent à la cave. Pour tenir, Rosy se raccroche à ses souvenirs, avec de maigres provisions et pour toute compagnie une petite poule et de drôles d'araignées aux pattes fines, que son oncle Edy, qu'elle aimait comme un père, surnommait les tic-tac.
Frédéric Fontès
jeudi 8 mars 2012
Chronique : Les Anges de New York de RJ Ellory (Sonatine)
Présentation ICI |
Les Flics de New York.
Quand on m'évoque la police de New York, je pense immédiatement à la formidable série NYPD Blues de Steven Bochco et David Milch. Découverte en 1994 sur Canal Jimmy, rarement une série m'aura autant fait passer du rire aux larmes, grâce à un casting et une interprétation d'une rare efficacité à la tv.
La spirale infernale.
C'est son précédent roman, Les Anonymes, qui m'avait permis de voir une récurrence dans la construction de ses intrigues. L'intrigue en spirale. C'était aussi le cas pour Vendetta, avec des lecteurs et des héros qui tournent autours d'un axe représentant la solution. À chaque tour, on se rapproche un peu plus de la solution, mais pas trop... Comme si on avait peur de se brûler au contact du foyer, qui consume petit à petit la vérité.
R.J. Ellory use toujours de la spirale pour construire son récit dans Les Anges de New York mais j'ai eu l'occasion de découvrir un nouvel élément très important dans ses écrits et qui permet de lier chacun de ses livres : ses histoires donnent la parole à un personnage qui va devenir lui aussi un raconteur d'histoire. Une mise en abime permettant à l'auteur de s'effacer derrière un narrateur qui vient compléter la vision du héros. À l'image de cette superbe scène à la fin qui rassemble le casting des personnages. Deux d'entre-eux décident de raconter aux autres un pan de l'histoire de Parissh qu'ils ne connaissent pas.
Les anges déçus.
Dans Seul le silence, Joseph Calvin Vaughan raconte sa propre aventure dans un roman qu'il signera de son nom.
Dans Vendetta, c'est Ernesto Perez qui vient conter l'histoire de sa vie à un enquêteur.
Dans les Anonymes, c'est le parcours atypique d'un agent de la CIA qui nous permet de lier l'intrigue policière à l'Histoire avec un grand H.
Dans la nouvelle le Texas en automne, nous suivons le destin de deux entités radicalement opposés qui donnent leur version de l'Histoire.
Dans les Anges de NY, l'inspecteur désabusé se retrouve au cœur d'une enquête en apparence faussement banale. C'est son rendez-vous obligatoire avec une psy qui va l'obliger à évoquer le passé de son père, héros des forces de police, membre fondateur des Anges de New York. Anges qui semblent avoir joué avec le feu, en endossant des costumes qui cachaient peut être les pires démons...
En son âme et conscience.
R. J. Ellory fait un autre choix très intéressant en donnant une voix particulière à ce narrateur qui devient véritablement la petite voix intérieur du héros, la conscience de Frank Parrish. On se retrouve dans les chaussures du héros avec un narrateur qui ne s'exprime pas à la première personne mais qui use des mêmes mots que Parrish. En quelques pages, la fusion est totale et le lecteur se retrouve plongé dans l'univers sombre de ce héros fatigué et cabossé.
Une douce foi dans les anges.
Finalement, les cinq histoires de R.J. Ellory évoquent le redoutable combat des anges et des démons. Parfois, certains de ces anges deviennent des anges déchus. Et parfois, ce sont quelques démons qui tentent de se racheter un petit coin de pureté. Véritable chef d'orchestre, R.J.Ellory nous met finalement face à notre propres conscience du bien et du mal, en nous faisant réfléchir à ce qui fera peut-être un jour penché la balance de notre destin du côté clair ou du côté obscure. Le blanc et le noir, comme dans les pages d'un livre...
Frédéric Fontès
lundi 5 mars 2012
Le Sang du suaire de Sam Christer (Ma)
Après Les Héritiers de Stonehenge (qui sera d'ailleurs disponible en poche le 05 avril prochain), le nouveau roman de Sam Christer sera disponible le 21 mars. Le Sang du suaire est traduit par Véronique Gourdon.
Une femme est assassinée dans sa somptueuse villa de Berverly Hills à Los Angeles, et son corps atrocement mutilé retrouvé sur la plage. Son meurtrier est John James, un jeune homme aux cheveux bruns et au teint olivâtre, surnommé Face de poisson par ses collègues de travail. Il observe les femmes, choisit ses proies, les pourchasse et les tue en murmurant l’incantation : Dominus vobiscum, Dieu le veut. Il pratique aussi d’étranges et inquiétants rituels : il se taillade à l’aide d’un rasoir avant d’envelopper son corps nu et ensanglanté dans un fin tissu blanc. Les inspecteurs Nic Karakandez et Mitzi Fallon découvrent rapidement que la victime est Tamara Jacobs, une scénariste qui travaillait sur un film intitulé Le Suaire. Leur enquête va les conduire à Turin, où Tamara avait établi des contacts avec des chercheurs, puis au Vatican. La fin de son film reste introuvable, mais il s’avère quelle était sur le point d’apporter des preuves tangibles, telles que des tests ADN, sur l’inauthenticité du suaire de Turin. Qui aurait intérêt à étouffer ces révélations et pour quelles raisons ? Quel mystère recèle le Saint- Suaire ?
Frédéric Fontès
Une femme est assassinée dans sa somptueuse villa de Berverly Hills à Los Angeles, et son corps atrocement mutilé retrouvé sur la plage. Son meurtrier est John James, un jeune homme aux cheveux bruns et au teint olivâtre, surnommé Face de poisson par ses collègues de travail. Il observe les femmes, choisit ses proies, les pourchasse et les tue en murmurant l’incantation : Dominus vobiscum, Dieu le veut. Il pratique aussi d’étranges et inquiétants rituels : il se taillade à l’aide d’un rasoir avant d’envelopper son corps nu et ensanglanté dans un fin tissu blanc. Les inspecteurs Nic Karakandez et Mitzi Fallon découvrent rapidement que la victime est Tamara Jacobs, une scénariste qui travaillait sur un film intitulé Le Suaire. Leur enquête va les conduire à Turin, où Tamara avait établi des contacts avec des chercheurs, puis au Vatican. La fin de son film reste introuvable, mais il s’avère quelle était sur le point d’apporter des preuves tangibles, telles que des tests ADN, sur l’inauthenticité du suaire de Turin. Qui aurait intérêt à étouffer ces révélations et pour quelles raisons ? Quel mystère recèle le Saint- Suaire ?
Frédéric Fontès
Interview de Joseph Incardona Unwalkers/4DECOUV
Présentation ICI |
Fredo : La narration à la première personne et au présent plonge le lecteur dans un monde en mode caméra embarquée : on ne voit que ce que le personnage voit. Frédéric Haltier aurait fait un bon présentateur pour Paris Dernière ?!
Joe : Oui, immédiateté du mode au présent et du « je » narratif contribuent au tempo du roman, à renforcer l’idée de tourbillon et de paranoïa propres à l’univers du personnage principal. C’est le point de vue absolument subjectif et égocentrique de Frédéric Haltier qui mesure tout à sa propre échelle, où il est perpétuellement au centre : vanité d’un ego en mode négatif.
Fredo : La couverture de Joe G. Pinelli est un de vos choix ou de l’éditeur ? On a tendance à la regarder assez souvent pendant la lecture de Trash Circus. On pense à une sorte de photo instantanée qui fige les passages où le personnage croise son reflet dans la glace.
Joe : Olivier Mau m’a gentiment demandé si je pensais à un illustrateur en particulier pour cette couverture (qui doit impérativement être une illustration dans la collection 7.5). J’ai immédiatement pensé à Joe, à l’univers de certains de ses livres qui me fait penser à Jérôme Bosch ou à Bruegel : vision de décadence et d’enfer. Le choix de l’image par l’éditeur s’est porté sur ce visage halluciné, vision d’effroi au bord du gouffre, l’instant avant la chute.
Fredo : Si Trash Circus n’avait pas été un roman, il aurait fait un excellent scénario de bande dessinée. Vers qui votre choix aurait pu se porter pour l’illustrer ? Vincent Gravé , avec qui vous avez eu l’occasion de collaborer *? Je viens de voir quelques pages du dessinateur sur superpouvoir.com (ICI), il est tout à fait dans l’univers de Trash Circus !
Joe : Oui, ça aurait pu. L’important est que l’illustrateur soit capable de s’emparer de l’histoire, de la faire sienne et de traduire en images ce que suggère le texte au-delà de ce qui est écrit.
* Petites coupures et Fausse route aux éditions Les Enfants Rouges.
Holden : J’ai adoré ce livre et ce qui me surprend le plus, c’est la facilité que vous avez d’écrire autrement, je vous laisse avec un excellent roman noir, et là vous revenez avec des écrits et une trame qui diffèrent totalement de l’autre, alors pourquoi et comment ?
Joe : Depuis « Remington » (2008) et mon « entrée » dans le Noir (mes précédents livres étaient davantage du « gris »), j’essaie à chaque fois d’aborder le genre par un prisme, un angle d’attaque différents. J’espère être toujours moi-même dans mon écriture tout en proposant une variation dans le vaste domaine du roman noir (et non pas le roman policier), aussi bien dans le fond et la forme. « Remington » est plus proche du roman « social », « Lonely Betty » (2010) est un pastiche, « 220 Volts » (2011) un thriller et « Trash Circus » une critique acerbe de notre société. Sans doute, le point commun de ces histoires est-il celui de la tragédie, ce qui constitue le fond de commerce du Noir, finalement.
Holden : La bande son est impeccable, mais les moins de quarante ans vont-ils s’y retrouver ?
Joe : S’ils ne s’y retrouvent pas, ce sera une excellente occasion pour eux d’aller y jeter une oreille…
Holden : Hum, j’ai cru voir du Verlaine ou du Baudelaire, j’ai rêvé ? Il y a d’autres clins d’œil ?
Joe : Une fois Verlaine, une fois Prévert. Frédéric Haltier bousille tout sur son passage, la poésie fait partie du lot. La poésie n’a plus lieu d’être dans son monde où le cynisme, la dope et l’amertume ont tout dévasté.
Holden : La culture télé se fait défoncer dans votre livre, les milieux dédiés à la culture sont-ils tous comme cela ? L’éditions, la musique, l’art , la presse ? C’est du vécu ?
Joe : Trash Circus » sort au bon moment, d’une certaine façon. Claude Guéant nous parle d’une civilisation européenne qui serait supérieure à d’autres, Luc Ferry, renchérit, etc. Eh bien, « Trash Circus » nous montre un certain envers du décor de cette civilisation. Comment peut-on affirmer de telles conneries quand on allume la télé, quand on voit les participants de ces émissions de télé-réalité, quand on voit ce qu’on nous propose ? Nous sommes en pleine décadence, nous sommes tout au bout du point de rupture, nous sommes une société qui a peur de perdre ses privilèges, qui n’ose plus rien, qui veut juste garder ce qu’elle a. Et une société qui a peur ne propose plus rien, n’innove plus, meurt. La télé et le foot sont deux moyens par lesquels on peut aborder le pire de notre belle « civilisation ». Attention, je dis ça sans aucune « haine de soi » (façon subtile de dire le pire tout en légitimant son discours) : je m’aime bien, merci. J’aime les gens en général. J’aime la vie aussi. Tout n’est pas à jeter dans ce qui nous entoure, évidemment, mais nous sommes en train de détruire le meilleur et fonçons droit dans le mur. Et quand Luc Ferry dit qu’il préfère Don Giovanni au tambourin de telle culture, je répondrais qu’aucun Mozart, aucun Opéra, n’arriveront jamais à la cheville d’un James Brown en état de transe. Parce que tout n’est qu’une question de goût, de point de vue, d’émotion. On s’aperçoit très vite que ce genre de débat est stérile, occupe une place inutile. On ne devrait même pas en parler. On ne devrait même pas avoir des responsables politiques ou soi-disant philosophes qui en parlent. Elle est exactement là, la décadence, dans la bêtise.
Holden : Cela reste une putain de charge contre notre société et ceux qui n’arrivent pas à s’en servir ou s’en sortir. La violence comme dernier échappatoire ?
Joe : Frédéric Haltier porte toutes les tares de notre belle société. En ce sens, il est une caricature. Tout ce qui lui reste est la violence, effectivement. Une violence qu’il ne sait pas contre qui ou quoi il doit diriger. Alors, il frappe à l’aveugle, tant le tas, dans les rassemblements hooligans. Il est damné, mauvais. Non pas parce qu’il est né mauvais mais parce qu’il l’est devenu. La violence est toujours fonction d’une époque, d’un lieu, d’une culture, d’une éducation. La violence est l’exutoire d’une frustration. Vous ne trouverez aucun serial killer aimé par ses parents.
Holden : L’avenir livresque ou autre ?
Joe : Vous m’excuserez, mais je n’en parle pas pour ne pas briser l’élan ou la « magie ». Étant à moitié sicilien, je suis bien sûr superstitieux. Ce sera complètement différent encore une fois, ça oui.
Holden : Au fait, vous écrivez comment, quand et où ?
Joe : Sur mon ordinateur portable, le matin, chez moi.
Holden : Une question à nous poser ?
Joe : Plutôt une remarque : c’est bien ce que vous faites. Tous les passionnés comme vous qui animent leur site, font passer les livres et la parole. Vous êtes un espace de liberté et d’expression. Vous êtes importants.
http://www.unwalkers.com/bienvenue-au-cirque-les-tickets-sont-offerts-entretien-avec-m-incardona/
Frédéric Fontès
samedi 3 mars 2012
BD : Une bien belle nuance de rouge t.1 de Mauricet (Bamboo)
J'attendais avec une grande impatience la sortie de cet album. Parce que j'aime le travail de Mauricet et parce que j'aime également beaucoup le bonhomme. Je me suis bidonné avec ses planches de la Cosmic Patrouille et j'étais curieux de le lire sur quelque chose de moins léger.
Et je n'ai pas été déçu.
Dès les premières pages, l'impression de découvrir une nouvelle facette de l'auteur est évidente. Pas véritablement une grande surprise parce que l'on sait que Mauricet un être sensible avec, entre autres, sa part de mélancolie et de romantisme. Deux sentiments superbement canaliser pour en extraire l'essence qui nous offre un premier tome empreint de cette fameuse nuances de rouge. Le rouge évoque essentiellement l'interdit, le danger, la sensualité et l'amour. En jouant justement sur la nuance, Alain Mauricet nous dépeint les tracas d'une jeune femme pas bien dans ses basquettes, et mêle le tragique au poétique, l'espoir au désespoir.
C'est un premier tome à la fois envoûtant et troublant qui met en avant une héroïne atypique mais dont l'aura ne va pas nous laisser insensible.
Vraiment hâte de lire la suite de cette histoire qui navigue en terrain onirique, entre rêve et réalité, qui ne peut que prendre encore plus d'ampleur de par la suite.
Une bien belle nuance dans la palette d'Alain Mauricet qui rappelle, si besoin est, qu'il est un grand conteur d'histoires et qu'il a encore mille choses à nous dire.
Une lecture que je conseille vivement.
À 16 ans, Garance est une ado mal dans ses Converse. Comme beaucoup de filles de son âge, elle se trouve trop grosse. Et puis moche aussi. Mais s’il n’y avait que ça… Orpheline de mère, Garance a vécu ce décès comme un abandon, d’autant que les absences répétées et le manque d’affection de son père n’ont fait qu’aggraver son traumatisme. Heureusement qu’il y a l’obscurité, la nuit… Ces ténèbres rassurantes et fascinantes dans lesquelles elle peut se blottir et trouver refuge. C’est ainsi qu’un soir, Garance fait la rencontre d’Ambroise, un vieux beau romantique, étrange et troublant, qui ne la laisse pas insensible…
Frédéric Fontès
Et je n'ai pas été déçu.
Dès les premières pages, l'impression de découvrir une nouvelle facette de l'auteur est évidente. Pas véritablement une grande surprise parce que l'on sait que Mauricet un être sensible avec, entre autres, sa part de mélancolie et de romantisme. Deux sentiments superbement canaliser pour en extraire l'essence qui nous offre un premier tome empreint de cette fameuse nuances de rouge. Le rouge évoque essentiellement l'interdit, le danger, la sensualité et l'amour. En jouant justement sur la nuance, Alain Mauricet nous dépeint les tracas d'une jeune femme pas bien dans ses basquettes, et mêle le tragique au poétique, l'espoir au désespoir.
C'est un premier tome à la fois envoûtant et troublant qui met en avant une héroïne atypique mais dont l'aura ne va pas nous laisser insensible.
Vraiment hâte de lire la suite de cette histoire qui navigue en terrain onirique, entre rêve et réalité, qui ne peut que prendre encore plus d'ampleur de par la suite.
Une bien belle nuance dans la palette d'Alain Mauricet qui rappelle, si besoin est, qu'il est un grand conteur d'histoires et qu'il a encore mille choses à nous dire.
Une lecture que je conseille vivement.
À 16 ans, Garance est une ado mal dans ses Converse. Comme beaucoup de filles de son âge, elle se trouve trop grosse. Et puis moche aussi. Mais s’il n’y avait que ça… Orpheline de mère, Garance a vécu ce décès comme un abandon, d’autant que les absences répétées et le manque d’affection de son père n’ont fait qu’aggraver son traumatisme. Heureusement qu’il y a l’obscurité, la nuit… Ces ténèbres rassurantes et fascinantes dans lesquelles elle peut se blottir et trouver refuge. C’est ainsi qu’un soir, Garance fait la rencontre d’Ambroise, un vieux beau romantique, étrange et troublant, qui ne la laisse pas insensible…
Frédéric Fontès
vendredi 2 mars 2012
Chronique : Enfants de Poussière de Craig Johnson (Gallmeister)
Présentation ICI |
Craig Johson avait déjà éloigné son shérif Walt Longmire de ses administrés en l'envoyant à Philadelphie, dans le précédent opus de la série, L'Indien Blanc.
Pour cette quatrième aventure, c'est dans le passé de son personnage qu'il le renvoie, à l'occasion d'une enquête qui va réveiller quelques fantômes. Et cette intrigue dans le passé militaire de Walt Longmire parvient même à prendre parfois le dessus sur l'enquête se déroulant de nos jours, captivant le lecteur qui va devoir attendre encore quelques pages avant de pouvoir lire la suite.
Et ce changement de décors est tout aussi passionnant que l'univers habituel du Shérif. Parce que l'on sait que l'on touche encore une fois à ce qui fait l'essence même du personnage : son courage, sa loyauté, son humour et surtout, la beauté de son âme. Une nouvelle facette qui nous permet, entre autres choses, de découvrir encore un peu plus les fondations d'une immense amitié entre Walt et la Nation Cheyenne.
Cady ôta ses sandales pour traverser le terrain de rassemblement pieds nus.
— Mon Dieu, Walter. Quelle jeune femme extraordinaire...
— Elle fait semblant.
L'écriture de Craig Johson (avec Sophie Aslanides toujours à l’œuvre pour notre plus grand plaisir) nous retranscrit à coup de petits riens anodins toute l'humanité qui fait le charme de son casting. Une odeur de café, de tourte chaude, le grincement d'une latte de bois, la poussière que l'on frotte sur un vêtement ou la fraîcheur d'une bière, un sourire en coin, un regard appuyé, un petit sarcasme, ce sont ces petits détails qui, mis bout à bout, donnent corps à ces personnages et à l'histoire en réveillant les cinq sens du lecteur. C'est ce qui caractérise l'écriture du romancier et qui fait que l'on prend autant de plaisir à le retrouver d'un livre à l'autre.
Michael se servit une autre huître des Rocheuses. [...] Puis je la regardai prendre un autre testicule de bouvillon pané sur le plateau posé au centre de la table et le mettre dans l'assiette de Michael.
Je ne savais toujours pas si il savait ce qu'il mangeait.
Depuis que j'ai appris l'existence de l'adaptation des romans en série tv et que le rôle de Vic allait être joué par Katee Sackoff (Starbuck dans BSG), il m'est impossible de ne pas coller le visage de l'actrice à celui de l'adjointe du shérif. J'ai par contre du mal à faire la même chose avec Lou Diamond Phillips, sensé interpréter la Nation Cheyenne, alias Henry Standing Bear et surtout Walt Longmire, incarné à l'écran par Robert Taylor (Matrix). Pour les lecteurs, Walt, c'est Craig Johnson. Mais je reste très curieux de voir comment la sauce va prendre dans cette série, qui devrait comprendre 10 épisodes.
En cadeau, je vous offre un des morceaux que Walt joue au piano dans le livre, A Good Man Is Hard To Find. Je n'ai pas trouvé la version interprétée par Fats Waller, voici celle de Sweet Emma Barrett.
Frédéric Fontès
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