Né en 1950, Lewis Shiner a déjà été traduit en France, avec Fugues et En des cités désertes, respectivement en 2000 et 2001 aux éditions Denoël (avec de superbes couvertures d'Alain Brion) . Son troisième roman est publié dix ans après le dernier, aux éditions Sonatine. Les Péchés de nos pères est disponible depuis le 03 novembre et traduit par Fabrice Pointeau.
À la manière de Chinatown, Lewis Shiner outrepasse ici les limites du thriller pour nous offrir une véritable fresque sociale et humaine, construite autour d'un épisode honteux et bien réel de l'histoire des États-Unis. Lorsque Michael Cooper arrive à Durham pour accompagner son père mourant, il ne connaît que très peu de choses de la ville. C'est pourtant le berceau de sa famille, ses parents y ont vécu jusqu'à ce qu'il vienne au monde. Et c'est à Durham qu'il va faire une étrange découverte concernant sa naissance. Celle-ci n'est qu'un des nombreux secrets et non-dits familiaux, qui tous semblent liés à la destruction du quartier noir de la ville à la fin des sixties. Bientôt, il découvre que, à l'époque, ce haut lieu de la culture afro-américaine, symbole de liberté dans une région très conservatrice, a été endeuillé par un meurtre jamais élucidé. L'assassinat d'un homme, la mort d'un quartier, d'une culture, Michael va devoir faire toute la lumière sur ces événements afin de lever le voile sombre qui recouvre son identité. C'est le début d'une course contre la montre à l'issue incertaine. Comment l'histoire d'un pays influe sur l'histoire individuelle, comment les fils doivent affronter les péchés de leurs pères, tels sont quelques-uns des thèmes évoqués dans ce roman à l'intrigue palpitante, qui est aussi un chant d'amour à la culture noire et une évocation enflammée des luttes sociales des années 1960.
Frédéric Fontès
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire