Nous n'avons pas tous les jours l'occasion de tomber sous le charme d'une héroïne de roman. Et c'est amusant de lui trouver autant de points communs avec Ingrid Desjours, la créatrice du personnage. Certainement là la clef de l'envoûtement qui s'opère pendant la lecture d'Écho.
La vidéo d'une conférence où la romancière décryptait les grandes lignes de ses anciennes fonctions de psychologue spécialisée en sexocriminologie donnait le ton. Un phrasé particulier, une voix qui capte l'attention, une gestuelle qui sert de ponctuation, tout est là : Ingrid Desjours ne laisse pas son auditoire indifférent. Bien plus tard, une nouvelle occasion nous est donnée de voir s'exprimer la romancière en visionnant l'émission le Journal de la Santé sur France 5 où elle est invitée à parler de son nouveau roman Potens, la suite d'Écho. Le sourire malicieux et le regard pétillant de la romancière sont à l'œuvre.
La cerise sur le gâteau prend la forme de deux rencontres avec Ingrid Desjours, la première aux Blancs-Manteaux, la seconde le lendemain au salon des livres en format poche de Saint Maur. L'occasion pour moi de constater que le filtre de mon écran tv n'a rien déformé : sourires et espiègleries sont toujours au rendez-vous!
Avec cette petite introduction, on s'éloigne un peu du sujet de la chronique, mais pas tant que ça... Même si l'on sait que Garance Hermosa est un personnage fictif, on ne peut s'empêcher de la considérer comme une sorte d'avatar littéraire d'Ingrid Desjours. Il n'y a certainement que ses proches qui connaissent le pourcentage de points communs qui existe entre les deux. Mais au final, on s'en fiche!
L'important, c'est de constater l'efficacité avec laquelle Garance captive l'attention de son lecteur. C'est là qu'il devient intéressant d'analyser le phénomène qui se produit : rencontrer la romancière avant de découvrir son héroïne m'aura permis de voir de mes propres yeux certains détails qui donnent corps au personnage.
On peut dire que Garance est l'écho d'Ingrid. Ces deux femmes là ne sont ni tout à fait identiques, ni tout à fait différentes. Une déformation professionnel en quelque sorte ...
Pour ce qui est de l'identification à l'héroïne, c'est le carton plein. Mais qu'en est-il de l'histoire ? Et bien là aussi, la romancière relève haut la main le challenge du premier roman, tant elle semble maîtriser son art d'un bout à l'autre. Ingrid Desjours prend plaisir à écrire et ça se voit.
Elle joue avec ses narrateurs : régulièrement dans le roman, nous avons l'occasion de voir s'enchaîner les pensées intérieures d'un personnage principal à l'autre, un peu comme dans une case de BD. Et pour le lecteur, c'est une bien belle manière pour lui de comprendre les mini rivalités ou la connivence qui opèrent.
Garance joue avec son auditoire comme le fait Ingrid avec ses lecteurs. C'est toujours passionnant quand un auteur nous explique les rouages de la psychologie, en nous montrant de quelle manière sont piégés les personnages et donc, de quelle manière sont piégés les lecteurs. Deux faces d'une même pièce pour mener à bien l'écriture du parfait thriller.
Un autre élément complète le portrait de cette héroïne sucrée-salée, c'est son côté James Bond. Pas pour la référence au métier d'espion. Mais pour le côté charmeur et prédateur sexuel jouant souvent avec le feu et qui mélange allègrement travail et vie privée. Pour son look et pour son mordant : oui, Garance ferait une superbe James Bond Girl, vous ne trouvez pas ?
Potens est à portée de mains pour les semaines à venir, avec ce proverbe en tête :
«Comment mange t-on une baleine ? Bouchée après bouchée ...»
Et au fait, vous voyez quoi sur cette couverture ? On dirait la main d'un marionnettiste ou un ruban de tissu qui s'enroule autour d'une tringle ...
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Frédéric Fontès
1 commentaire:
Magnifique chronique !!! Tu vas la faire rougir...
Tu es tombé "sur" les charmes des deux personnalités alors...
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