Présentation de l'éditeur
A première vue, le révérend Jesse Custer n'a rien de spécial : c'est le pasteur d'une petite ville qui perd lentement ses ouailles et sa foi. Mais il va avoir la preuve irréfutable que Dieu existe vraiment... et qu'Il est un sacré salopard. En un instant, la vie de Jesse bascule à jamais... et il n'aima de cesse de comprendre pourquoi. Accompagné de Tulip, une ex à la gâchette facile, et de Cassidy, un vampire irlandais, le révérend Custer entreprend un voyage qui l'emmènera des tréfonds du Texas jusqu'à une New York amère, et au-delà. Il veut réclamer des réponses au Seigneur tout puissant, mais celles-ci devront être durement gagnées... car le Ciel a envoyé quelque chose d'effroyable à ses trousses. Mort ou vif est le premier volume de la saga Preacher, l'un des comics les plus plébiscités des années 1990. Créée par le scénariste Garth Ennis et le dessinateur Steve Dillon, cette épopée moderne parle de vie, de mort et de rédemption mais aussi de sexe, d'alcool, de sang et d'armes à feu... sans parler des anges, des démons, de Dieu, des vampires et des cinglés en tout genre qui font de cette aventure l'une des plus viscérales jamais publiées. En bonus, cet album contient également les commentaires de Glenn Fabry, qui a peint l'intégralité des couvertures de la série.
J'avais déjà tenté l'aventure Preacher dès 1998, avec la traduction des éditions du Téméraire. Quand l'éditeur a arrêté la série en français, j'avais gardé un œil sur la vo mais je n'avais pas franchi le pas. J'ai donc été ravis d'apprendre en 2007 que Panini allait reprendre la traduction de la série, avec Jéremy Manesse à al traduction. Mais comme d'habitude, Panini trouve le moyen de foirer l'édition de ce premier tome, avec de nombreuses coquilles, des accents qui sautent en cours de route et des choix de traductions qui auraient certainement pu être modifié si l'éditeur se donnait les moyens de faire son boulot. Mais il ne faut pas se leurrer, Panini vend à la base du papier, un point c'est tout.
Je ne dirai pas que ça m'a gâché le plaisir de retrouver cette série géniale mais quand même, c'est se foutre de la gueule du monde d'oser encore produire ce genre de chose. L'excuse que l'on peut trouver pour expliquer ce petit fiasco : entre la fin 2006 et le début 2007, Panini a publié en quelques mois tout ce qu'un éditeur "je m'en foutiste" pouvait publier avant que le tir soit corrigé : Pride of Baghdad avec une quatrième de couverture pixelisée, et un format agrandit par rapport à la version us qui a purement et simplement fait disparaitre le haut et le bas des pages. Quelques mois avant, c'est le sublime WE3 de Morrison et Quitely qui était déjà massacré de la sorte ...
On sait que depuis ces "accidents", une attention particulière a été apportée par l'éditeur sur la qualité de ses produits afin que ceci ne se reproduise plus. Jeremy Manesse en est l'un des principaux artisans. Mais c'est typiquement à l'image d'un éditeur qui veut rogner sur tout, sur les temps de traduction, sur la qualité de cette dernière, sur le lettrage et sur la fabrication. Panini rogne sur ce qui fait la qualité d'un tel objet. Le bon côté, c'est que c'est un cas d'école pour les autres éditeurs. Un peu comme si on parlait à un gamin en lui disant, "tu vois, si tu fais des bêtises, tu vas finir comme ça."
Pour en revenir à la série, ma première lecture avait été un grand choc. Grosse claque dès que j'avais lu les premières pages, tant l'ambiance était glauque, irrévérencieuse et vénéneuse. Steve Dillon fait des merveilles aux dessins, avec de superbes couleurs de Matt Hollingsworth. Les dialogues de Garth Ennis sont savoureux et vous aspirent littéralement dans cette histoire de dingue, qui mêle religion, humour, far west et violence. C'est sombre, pessimiste et ça vous rend complètement addictif au bout de quelques pages. C'est l'un des meilleurs exemples de la qualité du label Vertigo de DC Comics, label rafraichissant qui se targue de pouvoir raconter de bonnes histoires sans super heros avec les meilleurs auteurs de comic books .
À découvrir ou à relire d'urgence.
Frédéric Fontès
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