vendredi 19 février 2010
La Conspiration Darwin de John Darnton : la chronique
John Darnton s'empare de nombreuses zones d'ombre subsistant autour de Charles Darwin et de sa célèbre théorie de l'évolution. Comment ce dévot a-t-il pu imaginer une thèse contredisant la Bible ? Pourquoi lui a-t-il fallu 22 ans pour rédiger Sur l'origine des espèces ? Pourquoi cet aventurier, qui avait exploré les contrées les plus sauvages, a-t-il soudain refusé de franchir les limites de son village anglais ? Voilà quelques-unes des questions qui hantent Hugh. Sa quête scientifique le mènera bientôt vers des pistes bien plus troublantes. Et la découverte du journal intime de la fille du grand Darwin mettra au jour un mystère vieux de près de 150 ans. Traduit de l'américain. Du même auteur : Néandertal.
Photo © J. Player
Dommage quand même que les éditeurs français est attendu plus de 10 ans pour nous traduire un autre roman d'un auteur particulièrement interressant à lire. 10 ans ! C'est une torture quand on est fan d'un auteur...
Quel plaisir de pouvoir enfin relire du Darnton. Il enchaine donc ses chapitres de manière bien habile : en fait, il alterne l'enquête d'un jeune chercheurs sur les mystères qui entourent l'élaboration de la théorie de Darwin avec la biographie romancée de Charles Darwin qui commence lors de sa 22ème année.
Ces chapitres "d'époques" seront aussi sous la forme de différentes pages de carnets que le héro parvient à découvrir, carnets écrits de la main d'une des filles de Darwin.
En même temps que Hugh donc, nous découvrons la génèse de la théorie de l'évolution de Darwin.
Et l'excercice se révèle être passionnant !
L'enchainement des chapitres créent un suspense difficile à contenir puisque pour lire la suite d'un chapitre contemporain, il faudra d'abord lire celui qui se passe dans le passé, et vice versa.
Là où Darnton est très fort, c'est que l'on s'attache autant à Hugh qu'aux aventures de Darwin. Ce qui fait que l'on dévore les chapitres, jusqu'à la fin, pour avoir le fameux fin mot de cette "conspiration" ...
John Darnton tente de boucher les trous dans la vie de Darwin en tentant de donner un motif aux maladies chroniques qui ont parsemés les dernières années de la vie de Charles Darwin.
En prétextant que ces maladies étaient les conséquences de la culpabilité qu'il éprouvait relativement à certains évènements qui se serait passés lors de son dernier voyage à bord du Beagle, voyage qui lui aura permis d'élaborer sa théorie, Darnton nous présente au final un Darwin pas très "catholique" si je peux me permettre ...
Excellente lecture donc, passionnante et qui donne qu'une envie : en apprendre plus sur le sujet qu'elle aborde. Et c'est ce que j'adore après la lecture d'un livre !!!!!!
Une interview du Time ICI
Source image : wikimedia
Puisque le livre de Darnton est une biographie romancée de Charles Darwin, autant en profiter pour un faire un topo sur lui, grâce à Wikipedia.
Biographie
Cinquième des six enfants de Robert et Susannah Darwin (née Wedgwood), et petit-fils de Erasmus Darwin et de Josiah Wedgwood, Charles Darwin étudie la médecine à Edimbourg en 1825. En 1827, dégoûté par la dissection et la brutalité de la chirurgie de l'époque, il quitte l'école de médecine où il a cependant été marqué par Robert Edmund Grant et Jean-Baptiste de Lamarck.
Son père, inquiet de l'échec scolaire de son fils, et craignant qu'il ne devienne un fantaisiste, l'inscrit à Cambridge pour y étudier la théologie, dans l'espoir que Charles devienne pasteur. Il y tombe sous l'influence intellectuelle d'esprits scientifiques tels que William Whewell et John Stevens Henslow. Son intérêt pour la collection de scarabées et l'encouragement qu'il reçoit de son cousin William Darwin Fox le poussent vers l'histoire naturelle.
Lorsqu'il termine ses études, Henslow le recommande comme compagnon de voyage à Robert Fitzroy, le capitaine du HMS Beagle, qui se préparait à partir pour une expédition de cinq ans, dans le but de cartographier la côte de l'Amérique du Sud.
Robert Fitzroy (www.galapagos)
Avant son départ, Charles Darwin passe quelques semaines avec le géologue Adam Sedgwick à cartographier les strates au Pays de Galles. Il est notable que, à part quelques cours suivis à Edimbourg, cela fut son unique expérience d'étude géologique formelle.
l'HMS Beagle (algarabia.blogia.com)
Charles Darwin profite de l'occasion pour étudier les propriétés géologiques des continents et des îles visitées au cours de cette expédition, ainsi qu'une multitude d'organismes vivants et de fossiles. Il parcourt ainsi la Terre de Feu, les îles Malouines, l'île Chiloé, la Cordillère des Andes, les îles Galapagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Tasmanie, l'île Maurice et Le Cap.
À son retour de voyage, le 2 octobre 1836, Darwin analyse les très nombreux spécimens qu'il a rapportés et note des similitudes entre les fossiles et les espèces vivantes dans la même zone géographique. Il remarque notamment que chaque île possède son propre type de tortues et d'oiseaux, dont l'apparence et le régime alimentaire diffèrent légèrement, mais qui sont par ailleurs assez semblables, surtout dans le cas des spécimens provenant des Îles Galapagos. Il élabore alors la théorie selon laquelle, par exemple, chaque sorte de tortue a pour origine une même espèce, chacune étant adaptée de façon différente à la vie sur les différentes îles. Ce faisant, il abandonne l'idée de la création divine des espèces.
En 1837, il formule ses pensées sur les modifications et le développement des espèces dans son Carnet sur la transmutation des espèces, en accord avec les Principes de géologie de Charles Lyell. Le 28 septembre 1838, il lit l'Essai sur le principe de peuplement de Thomas Malthus, lequel prédisait que la taille d'une population était limitée par la quantité de nourriture disponible, ce qui le fait réfléchir au problème de lutte pour la survie.
En 1842, Darwin formule sa théorie sous la forme d'un « schéma » et, en 1844, il rédige un essai de 240 pages contenant une version augmentée de ses idées premières sur la sélection naturelle. Entre 1844 et 1858, date à laquelle il présente sa théorie à la Société linnéenne de Londres, Darwin y apporte de nombreuses modifications.
Darwin se marie avec sa cousine Emma Wedgwood en 1839 et devient membre de la Royal Society de Londres. Après avoir vécu pendant plusieurs années à Londres, le couple déménage finalement à Down House, à Downe dans le Kent (qui est à présent ouverte aux visites du public). Charles Darwin et sa femme eurent dix enfants, dont trois moururent en bas-âge.
Down House (iaphomepage.org)
Entre 1839 et 1843, son ouvrage Zoology of the Voyage of H.M.S. Beagle est publié en 5 volumes. Entre 1840 et 1858, il publie plusieurs ouvrages, tout en travaillant à sa théorie : The Structure and Distribution of Coral Reefs (1842), un ouvrage sur la géologie des atolls et des récifs coralliens. Il est le premier à comprendre l'origine organique des atolls et le rôle primordial des coraux. Il étudie aussi l'Amérique du Sud, les îles volcaniques, les crustacés cirripèdes (1851-1854). Enfin, il travaille sur la distribution géographique des organismes, et Lyell le convainc de publier sa théorie. Il est lauréat de la Royal Medal en 1853.
Zoology of the Voyage of H.M.S. Beagle (http://darwin-online.org.uk)
Le 1er juillet 1858, Charles Darwin lit une communication devant la Société linnéenne de Londres, le même jour qu'Alfred Russel Wallace, lequel avait élaboré indépendamment une théorie similaire. Comme Darwin, Wallace avait passé de nombreuses années à observer la diversité de la vie, et en était arrivé à des conclusions semblables. Ayant décidé de publier, il choisit un biologiste de renom pour lui soumettre des commentaires, qui encouragea Darwin à terminer son ouvrage.
Alfred Russel Wallace (www.ucl.ac.uk)
L'ouvrage de Darwin L'Origine des espèces par la sélection naturelle est publié un an après (1859), et suscite suffisamment d'intérêt pour que les stocks de l'éditeur soient écoulés en librairie dès le premier jour.
Début 1860, l'Académie royale des sciences britannique, établissant son bilan scientifique annuel concernant 1859, la décrivit comme une « année terne, où il ne s'est pas passé grand-chose ».
Dans ses ouvrages majeurs suivants, Variation des animaux et des plantes domestiqués (1868), La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe (1871) et L'Expression des émotions chez les hommes et les animaux (1872), Darwin développe de nombreux sujets introduits dans L'Origine des espèces.
Malgré certaines critiques (par exemple, dans la première édition de l'Origine des espèces, Darwin suppose toujours des « effets cumulatifs du dressage » de génération en génération chez les chiens d'arrêt), la valeur du travail de Charles Darwin est reconnue par la communauté scientifique. Il devient membre de la Royal Society de Londres en 1839 et de l'Académie des sciences française en 1878. Il reçoit la médaille Wollaston en 1859 de la Geological Society of London. Il est lauréat de la Médaille Copley en 1864.
Il meurt à Downe (Kent), le 19 avril 1882, et il est inhumé à l'Abbaye de Westminster.
Il reçut une reconnaissance particulière en 2000 quand son image apparut sur le billet de 10 livres de la Banque d'Angleterre, en remplacement de Charles Dickens. On a rapporté que sa barbe impressionnante et supposée difficile à contrefaire aurait été un facteur dans ce choix.
Outre le fabuleux site wikipedia, je vous invite à aller faire un tour sur celui-ci, bourré de documents passionnants :
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